P-to-P, à venir : Au revoir là-haut

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Sortie le 25 octobre 2017

Réalisateur : Albert Dupontel

Casting : Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry…

D’après l’oeuvre de Pierre Lemaitre

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SYNOPSIS

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire…

La bande-annonce, c’est ici !

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Résumé du livre… 

Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence… Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts. Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l’histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l’Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l’après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d’envergure nationale d’un cynisme absolu. De Robe de marié à Sacrifices, cinq romans noirs, couronnés par de nombreux prix, ont valu à Pierre Lemaitre un succès critique et public exceptionnel.

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Chronique d’Au revoir là-haut, roman de Pierre Lemaitre. 

Extrait de la chronique :

« Pierre Lemaitre peint ici le portrait de deux soldats, tous droits sortis de son imagination et pourtant terriblement réalistes. Albert et Edouard bondissent des pages, s’animent. Ils ne sont pas noyés sous les mots, au contraire, chaque lettre leur donne du relief, de la profondeur aussi. J’ai été très touchée par ces deux personnages, et derrière eux par tous ces hommes revenus blessés de la guerre, les « gueules cassées » comme on les appelle mais aussi tous ceux dont c’était l’âme qui était cassée. »

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P-to-P #5 – Films : Halt auf freier Strecke (Pour lui)

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(Titre original : « Halt auf freier Strecke » – Titre français : « Pour lui »)

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Affiche allemande

Voici un petit P-to-P hors-série puisqu’à l’origine le principe de la rubrique est de traiter de films adaptés de livres, ce qui n’est pas le cas ici. Ce film est un coup de cœur que j’ai eu lors du 64e festival de Cannes. « Halt auf freier Strecke » est un film allemand, son titre signifiant : « Arrêt en pleine voie » et a été réalisé par Andreas Dresen. Je l’ai donc vu à l’occasion du festival où je me suis rendue avec ma classe de 1ère Littéraire option Cinéma (oui, c’est plutôt chouette) et j’ai donc pu découvrir ce chef d’œuvre. Honnêtement, je ne suis pas sûre qu’un film m’ait déjà autant émue avant celui-ci. Il faut s’attendre à pleurer, bien sûr, car le thème traité est très difficile, il s’agit de celui du cancer, qui s’associe à une perte de toutes les capacités physiques d’un père de famille et également une perte de mémoire.

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On suit la vie quotidienne d’un homme atteint de cette maladie grave, du moment où il l’apprend jusqu’à la fin, sa fin. Et la simplicité de l’image, du scénario, ne dramatise pas l’action, elle nous la fait ressentir comme si nous y étions, ce qui est encore plus terrible. On ressent le choc en même temps que la famille et on se projette à sa place. On pleure en même temps qu’eux, on rit quand ils rient, on est en totale osmose avec eux, dans un déferlement d’émotions. L’image est débridée de tout effet destiné à nous faire verser une larme, car c’est l’histoire elle-même qui le fait. Je crois que le fait le plus choquant pour moi est l’anecdote des post-it. Pendant une grande partie du film, les personnages sont obligés de mettre des post-it sur toute chose, et même sur eux, pour que le père puisse les reconnaître.

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On est confronté à la faiblesse de la nature humaine mais aussi à sa force, qui peut combattre n’importe quelle situation même la plus difficile. On voit comment un homme peut s’accrocher à la vie pour s’en défaire aussi vite, de la soif de vivre au soulagement de la mort qui vient après la souffrance. On découvre aussi une critique amère de la société, avec le médecin qui fait son boulot : annoncer à des gens qu’ils vont mourir, et qui finit par considérer ça comme un acte banal, dépourvu de signification, les autres qui prennent le malade pour un fou ou pour un objet fragile, jusqu’à ce qu’il en devienne vraiment un… Bref, la dureté de la situation n’est pas édulcorée, le spectateur est confronté à la réalité et à l’horreur de la maladie et se retrouve face à un des plus beaux films qu’il est possible de voir sur le sujet. On aborde ce thème dans le plus simple des esprits, sans composition farfelue, du point de vue d’une famille qui s’aime et qui cherche à profiter de chaque instant malgré l’échéance morbide qui les guette…

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En bref, ce film est une vraie leçon de vie, émouvante au plus haut point, qui va vous faire verser de très grosses larmes mais qui vous fera aussi voir la vie d’une autre manière. Vous en sortirez grandis. Si vous avez l’occasion de voir ce film, n’hésitez pas une seule seconde, c’est une véritable merveille.

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P-to-P #4 – Films : Le Labyrinthe

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Si vous suivez mon blog depuis un moment, vous devez sûrement savoir que j’ai réalisé une petite chronique du tome 1 de « L’épreuve » de James Dashner, intitulé « Le Labyrinthe ». Une adaptation cinématographique de ce livre est sortie le mois-dernier en France. J’avais vraiment hâte qu’elle sorte car j’en attendais beaucoup, comme toujours lorsque je vois l’un de mes coups de cœur livresques adapté au cinéma… J’y suis donc allée, avec une petite bande d’amis, de quoi avoir donc plusieurs avis, étant donné que sauf moi, personne n’avait lu le livre ! Mais je vous rassure, j’ai aussi recueilli quelques opinions de lecteurs de James Dashner qui m’ont dit ce qu’ils avaient pensé du film, ce qui étayera un peu mon propos (mais n’oublions pas que cette chronique exposera surtout mon avis purement personnel).

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Tout d’abord, je tiens à annoncer tout de suite la couleur avec un simple mot : déception. Je n’ai pas retrouvé ce que je recherchais en allant voir ce film. Le livre m’avait tenue en haleine, m’avait fait stresser, j’avais adoré l’intrigue et la réflexion qui se cachait derrière, les énigmes, les coïncidences, bref, la complexité de l’histoire. Les personnages étaient attachants, on éprouvait de la tendresse pour certains, de la compassion pour d’autres, de l’empathie ou au contraire de l’antipathie… Mais ce long-métrage ne pas absolument pas fait retrouver tout cela… J’ai trouvé l’intrigue beaucoup plus minimaliste et faible, même s’il est certain que quelques modificiations doivent être apportées afin de rendre une version cinématographique possible mais tout de même ! Les personnages ne sont pas aussi attachants que dans le livre, et le côté spectaculaire des combats ou tout au contraire la tension due à l’absence d’action, le suspense et les frissons des sensations que l’auteur a su nous transmettre de manière subtile à travers sa plume… Tout cela a disparu, effacé par une simplification extrême du labyrinthe et de son concept…

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Je crois que le pire, c’est la fin… On est déjà très éprouvé par l’absence de nombreuses scènes et de la recherche d’une compréhension quasi mathématique du labyrinthe comme James Dashner nous l’expose. Toute la complexité est laissée de côté, jusqu’à la fin où tout nous paraît TROP complexe. Et là, je reprendrais les propos de mes amis à la sortie : « Je n’ai rien compris »… Bah oui, on voit des jeunes dans un labyrinthe, l’action est simpliste et ne nous passionne pas réellement, le temps paraît même un peu long, et finalement on arrive à la fin et on débarque dans un univers totalement différent qui est sensé nous inviter à comprendre le pourquoi du comment de l’existence du labyrinthe. Sauf que rien n’est clair, ou alors c’était clair dans la tête des scénaristes. Je connaissais l’histoire pour ma part puisque j’avais lu le livre, donc j’ai pu réexpliquer à mes amis la fin du film, et le concept global du premier tome, le roman m’ayant semblé bien plus clair sur beaucoup de points. Pourtant, j’avoue m’être même embrouillée moi-même, troublée par le flou dans lequel on se retrouve à la fin du film. Ce pourrait être un effet de style, mais non ce n’en était pas un (ou alors mal fait).

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Résultat : grosse déception pour moi car je ressors encore du cinéma avec l’idée que décidément, les livres sont 10 000 fois mieux que les films, et grosse déception pour mes amis à qui j’avais vanté les qualités de cette histoire et qui se sont dit : « Bah, elle en a fait tout un plat pour pas grand-chose »… Donc, j’ai des amis qui n’ont rien compris au film et donc ne l’ont pas aimé, ils se sont attendus à quelque chose de fou mais ont été déçus. Et j’en ai d’autres qui ont relativement apprécié : « Ce n’est pas le film de l’année, mais c’est pas mal ». En effet, quand on n’a pas lu le livre, on peut s’attendre à l’une ou l’autre de ces réactions. On peut donc l’apprécier, rien n’est impossible, mais qu’on ne s’attende pas à un film de malade 😉 Clairement, le livre vaut la peine d’être lu, il n’y a aucun doute… Le film, on peut s’en passer, même si les décors sont géniaux et les acteurs pas mauvais !

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En bref : Une adaptation loin d’être à la hauteur du roman, qui décevra très probablement de nombreux fans du premier tome, mais qui reste regardable si l’on n’est pas trop exigeant quant à la correspondance entre le livre et le film, relativement agréable si on ne cherche pas spécialement de sensations fortes mais juste un film divertissant mais sans plus. Clairement pas le film de l’année… Dommage !

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P-to-P #3 – Films : Nos étoiles contraires

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Bonjour tout le monde ! Comme vous le savez sûrement déjà, j’ai lu « Nos étoiles contraires » dans le cadre d’une LC (Lecture Commune) avec Steph du blog Sorbet-kiwi, qui a également chroniqué le film ici. J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman qui est considéré par le plus grand nombre, et à raison, comme un chef d’œuvre. J’attendais donc avec impatience de pouvoir voir le film, et croyez-moi, ce n’était pas gagné ! Mais après une chute dans l’escalier et quelques autres galères, j’ai finalement réussi à m’asseoir dans le fauteuil plus ou moins confortable de mon cinéma super cher, le seul du coin ! Heureusement, j’ai rusé pour ne pas payer (enfin, rusé, n’exagérons rien, j’avais juste une place prépayée et une place gratuite donc rien de magique…) ! ^.^ Merci Orange Cinéday !! Bon, bref 🙂

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Alors je suis rentrée dans la salle, je n’en pouvais plus ! Il faut savoir que j’ai emmené mon chéri, à mes risques et périls car il déteste les romances (ah bah oui, c’était assez mal barré !). Alors, les filles, si vous voulez emmener votre chiwi chiwi, n’hésitez pas, rien n’est impossible : il peut aimer ! Oui, oui, le mien a beaucoup apprécié le film même si, je cite : « Je trouve ça quand même un peu bête de payer pour pleurer« . C’est vrai que je savais pertinemment que j’allais verser quelques larmichettes, ou en tout cas, je l’espérais. Hein ? Pourquoi ? Et bien pour retrouver l’émotion que j’ai ressentie à la lecture du livre ! J’ai été touchée par ces deux personnages dans lesquels je me suis également reconnue. Et j’attendais de retrouver cela…

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Finalement, j’ai eu comme un coup de foudre pour Augustus Waters. L’acteur Ansel Elgort effacerait presque par sa présence la pourtant très charmante Shailene Woodley. Ce garçon a un talent fou, et un humour assez corrosif. Il est très plaisant puisqu’il nous fait rire. Et non, nous ne faisons pas que pleurer, nous rions aussi, mais attention car cela nous fait tomber d’encore plus haut à la fin. Sans surprise, j’ai été encore une fois bouleversée au même moment que dans le livre. Pour ceux et celles qui l’ont vu ou lu, mes premières larmes ont pointé le bout de leur nez à la scène de la station service ! Et à partir de là, contrairement au livre où j’avais fini par m’en « remettre » car je ne pleurais plus malgré l’émotion toujours très forte, les larmes ont continué de couler en permanence jusqu’à la fin du film, ça ne s’est pas arrêté !

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Je trouve toujours cette histoire aussi magnifique qu’avant et je suis heureuse que le film soit d’une aussi grande qualité, car en effet le choix des acteurs est exceptionnel et je n’aurais pas pu les imaginer autrement ! Le livre est parfaitement bien retranscrit, avec une précision et une virtuosité hors du commun, j’ai encore plein d’émotions qui me submergent rien que d’y penser ! D’ailleurs, j’étais bien contente de montrer ce chef d’œuvre à mon copain, car il ne lit pas… Et depuis que j’avais découvert le roman de John Green, je regrettais de ne pas pouvoir partager ça avec lui. L’expérience cinématographique est exceptionnelle et parfaite pour faire découvrir ce coup de cœur à nos proches « bibliophobes » ! 🙂

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A la question : « Est-ce qu’il vaut mieux lire le livre avant d’aller voir le film ?« , je vous répondrais : oui, bien sûr, dans l’idéal ! Personnellement, je peux regarder un film après avoir lu le livre, mais je n’arrive pas à lire un livre après avoir vu le film. Pourquoi ? Parce que ça me bride l’imagination. Plus de place pour imaginer les lieux, les personnages, l’ambiance, pour être transportée dans un monde qui est proche de notre sensibilité avant tout. Le film, malgré sa grande qualité, a des partis pris. Les acteurs ont un visage, les lieux ont une apparence et ne ressemblent pas forcément à ce qu’on aurait pu imaginer en lisant le livre, le spectateur s’adapte à ce qu’il voit et prend pour acquis ce qu’on lui montre alors que dans un livre, il y a toujours un champ de possibles assez vastes pour que chaque lecteur place dans le livre et dans son expérience de lecture ses émotions et son imaginaire. Et bien sûr, le roman est plus détaillé, il y a des phrases magnifiques qui valent le coup d’être lues et que le réalisateur n’a pas pu insérer dans le film car elles auraient pu jurer avec la légèreté du moment. Certaines phrases sont faites pour être écrites ou lues et perdent leur charme lorsqu’on les prononce.

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« Le film vaut-il le coup ?« … Quelle question, je crois que vous l’aurez compris : oui ! N’hésitez pas à aller le voir. Si vous êtes absolument certain de ne pas lire le livre (quel dommage, mais chacun est maître de ses choix), prenez votre place dès ce soir ou demain et zou ! Direction le cinoche ! Si vous l’avez déjà lu, je ne vois pas ce que vous attendez. Peur de la déception ? Non, vous n’avez pas d’excuses, car je vous le dit : C’est probablement une des meilleures adaptations de livre au cinéma que j’ai jamais vue ! C’est simplement exceptionnel et je ne comprends pas comment on pourrait être déçu par ce film ! Et au pire, vous vous serez fait votre propre avis, non ? 🙂

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Alors, en conclusion : J’ai aimé le livre à la folie, j’ai aimé le film à la folie. Chacun m’a apporté son petit plus. Le livre m’a apporté les détails et la magie des mots. Le film m’a apporté un concentré d’humour et l’émotion de deux acteurs merveilleux. J’ai passé deux superbes moments à la lecture et au visionnage de « Nos étoiles contraires ». Je n’ai pas le moindre regret et je le conseille vivement à tout le monde ! N’hésitez pas un instant, on est loin des romances cucu la praline ou cucu pompon ! On est face à un vrai chef d’œuvre, qui nous laisse rempli d’émotions pendant un bon moment après être sortis de la salle !

Et matez moi ce beau gosse quoi !

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A VOIR ABSOLUMENT !

P-to-P #2 – Films : Dorian Gray

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Vous connaissez tous et toutes mon amour pour Oscar Wilde. J’aime cet auteur comme n’importe quel autre, je l’admire. Il se trouve que, du coup, je suis très critique envers les adaptations ou interprétations qui sont faites de ses œuvres et de sa vie en général. Je vais vous parler ici, dans le cadre de ma rubrique P-to-P : des pages aux pixels, du film « Dorian Gray » que vous avez peut-être déjà vu.

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Oscar Wilde

L’acteur qui interprète le personnage principal, le beau Dorian, est Ben Barnes. Honnêtement, ce n’est pas exactement comme cela que je l’imaginais en lisant le livre mais disons que je trouve malgré tout le choix de l’acteur plutôt convenable. En effet, il a un visage d’ange, des traits fins et une peau parfaite, il est beau, on ne peut pas en douter, et c’est finalement l’essentiel, non ?

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Dorian Gray (Ben Barnes) et son portrait

On trouve aussi dans ce film Colin Firth, qui interprète Lord Henry Wotton. Pour le coup, je n’aurais pas pu espérer mieux. Cet acteur, que ce soit par son physique ou par sa prestance, colle tout à fait au personnage.

Ce que j’ai aimé dans ce film, c’est que l’esprit du livre était assez bien respecté et les grandes lignes étaient suivies. Le choix des acteurs, bien que parfois surprenant, colle quand même à ce qu’on peut imaginer en lisant le roman. Ils ont un bon jeu, rendent assez bien compte des âmes torturées que Wilde a pris un malin plaisir à représenter. Chacun a deux facettes, voire plus, et on se rend bien compte de ces combats intérieurs dans le film.

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Lord Henry Wotton (Colin Firth) et Dorian (Ben Barnes)

Sybil Vane, dont Dorian tombe amoureux, est parfaitement bien campée par Rachel Hurd-Wood, actrice méconnue mais tout à fait ressemblante à l’image que l’on se fait de cette jeune fille fragile et sensible. On ne peut donc pas reprocher au casting d’être mauvais, c’est déjà ça.

Mais ce qu’il faut souligner surtout, c’est que ce film est une ADAPTATION et non une retranscription de l’œuvre d’Oscar Wilde. Par conséquent, elle en diffère sur de nombreux points. Cela peut s’expliquer facilement lorsque l’on considère la longueur de l’unique roman de l’auteur victorien. Il est impossible de rendre la totalité des évènements, des personnages, etc. dans un film de moins de deux heures.

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Sybil Vane (Rachel Hurd-Wood)

Certains passages sont négligés dans le film, au profit de l’aspect fantastique et sulfureux de l’œuvre, mais au détriment de la profondeur de la réflexion de Wilde. Même si l’on comprend que chaque personnage (que ce soit Dorian, Lord Henry ou Basil Hallward le peintre) a ses secrets, ses défauts cachés ou non, que chacun est torturé par un aspect de lui-même, on ne va pas vraiment plus loin. Rien n’est approfondi, ou en tout cas pas avec la même délicatesse et la même patience que Wilde.

Dorian Gray (Ben Barnes)

Dorian Gray (Ben Barnes)

Oliver Parker, le réalisateur, se contente d’accentuer des éléments de certaines scènes afin de mettre en valeur ce point. Mais du coup, on perd la sensibilité exacerbée de la plume de Wilde. Cet auteur admirait le Beau. Pour lui, c’était la seule chose qui comptait. Les sentiments avaient une place infime dans l’histoire, mais cette place restait suffisante pour faire vaciller la puissance de ce qui était Beau et agréable.

J’ai regretté le côté débauche sexuelle très soulignée dans le film. En effet, il y a ce genre de scènes dans le livre bien sûr, mais pas de manière aussi intense. Le réalisateur a extrapolé ces passages afin de leur donner un aspect central dans son film, pour caractériser la perdition de Dorian. Mais en réalité, ce jeune homme se perd aussi au fond de lui-même, sous des aspects des plus variés, pas uniquement sur le plan sexuel, et c’est dommage de le réduire à cela.

Dorian Gray (Ben Barnes)

Dorian Gray (Ben Barnes)

En fait, j’aurais aimé retrouver la morale et le portrait de la société victorienne d’Oscar Wilde, j’aurais aimé comprendre le dessous de la chose. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi ? Quel est le message derrière ça ?

Pour ma part, j’avais déjà lu le livre depuis bien longtemps avant de regarder le film, mais je l’ai montré à plusieurs personnes qui en fait n’ont retenu que les aspects fantastiques et sulfureux, mais ne sont pas sortis changés de cette expérience comme j’ai pu l’être après avoir lu le roman.

Dorian Gray (Ben Barnes)

Dorian Gray (Ben Barnes)

J’ai apprécié le film que j’ai trouvé plutôt divertissant, plaisant, et pas totalement éloigné non plus de l’histoire originelle. Mais je pense qu’il aurait pu être meilleur, qu’il y a d’ailleurs un potentiel énorme et j’attends qu’un réalisateur se montre enfin à la hauteur de la tâche. Ce roman est difficile à retranscrire de par sa complexité et ses sens cachés, ses sous-entendus, de par l’interprétation que chacun peut en faire.

Bref, je conseille ce film à ceux qui ont déjà lu le livre et sauront faire la part des choses de cette adaptation, ils sauront apprécier la qualité du film tout en connaissant l’œuvre, la vraie. Et pour ceux qui ont vu le film et qui l’ont aimé : le livre est des milliers de fois mieux, alors n’hésitez pas à sauter dessus à la première occasion. Pour ceux qui n’ont vu ni l’un ni l’autre : commencez par le livre dans l’idéal, mais si vous souhaitez faire l’inverse, allez-y, tant que vous finissez par le lire (car c’est une des meilleures œuvres jamais écrites, tout simplement).

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A LIRE D’ABORD, A VOIR ENSUITE !