#422 Impact – Olivier Norek

Le résumé…

Face au mal qui se propage
et qui a tué sa fille

Pour les millions de victimes passées
et les millions de victimes à venir

Virgil Solal entre en guerre,
seul, contre des géants.

Mon avis…

J’achète peu de livres le jour même de leur parution. Mais, avec Olivier Norek, je ne peux pas attendre. C’est une valeur sûre. Je l’apprécie déjà depuis bien longtemps mais, avec Entre deux mondes, il m’a totalement bouleversée et a ainsi acquis ma fidélité de lectrice la plus totale. J’ai donc sauté sur Surface, que j’ai également adoré, et me voilà maintenant à vous parler de son dernier bébé, Impact. Comme toujours, j’ai envie de vous en dire beaucoup, mais je dois résister. J’ai pris énormément de plaisir à découvrir de A à Z le sujet du livre et ce que l’écrivain en a fait, donc je vais m’efforcer de préserver le suspense pour vous. Ce que je peux vous dire, c’est qu’Olivier Norek nous livre encore une fois ici un roman plein d’humanité, avec une intrigue percutante et déstabilisante. Oui, l’auteur nous fait encore une fois réfléchir. Il nous triture bien le cerveau et nous bouleverse. L’émotion est bien présente, l’engagement aussi. Non, Olivier Norek ne laissera pas notre conscience tranquille. Cette fois, c’est à l’écologie qu’il s’attaque, ou plutôt c’est à l’écologie qu’il rend service, avec un livre qu’il faudrait mettre entre les mains de tou.te.s.

Comme toujours, j’aime la dimension critique du roman, qui dénonce avec subtilité. La pluralité des points de vue apporte également une grande richesse au texte et s’avère très stimulante pour les lecteur.rice.s. Olivier Norek est bien déterminé à nous secouer, et il déploie tout son talent pour nous émouvoir et nous faire réagir. Impact est encore une fois une réussite. Un roman noir politique qui va loin, qui atteint son objectif. Le seul petit bémol que je pourrais émettre, mais il est logique, est peut-être le sentiment d’impuissance que j’ai pu ressentir à la fin du roman, mêlé d’un certain pessimisme. J’ai un peu déprimé, pendant quelques jours, quand même… Je dois avouer qu’Impact ne sera pas mon roman préféré d’Olivier Norek. Ce sera toujours Entre deux mondes, le roman le plus juste et le plus incisif qu’il ait pu écrire. Mais le parcours et la réflexion qu’il nous propose ici sont intéressants, et on en ressort l’esprit plus affûté encore, et avec une volonté exacerbée de changer les choses. Alors, encore une fois, merci monsieur Norek. Et je vous pardonne d’ores et déjà pour ma déprime passagère.

Carte d’identité du livre

Titre : Impact
Auteur : Olivier Norek
Éditeur : Michel Lafon
Date de parution : 22 octobre 2020

#416 Un samedi soir entre amis – Anthony Bussonnais

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Le résumé…

Claire, inquiète, consulte à nouveau son portable. Il est vingt heures passées et son petit-ami, qui était censé venir la chercher, est introuvable. Cela fait bientôt six mois qu’ils sont ensemble, Claire le connaît bien. Medhi est toujours à l’heure. François est extrêmement organisé. Grâce à lui, la soirée du samedi est devenue un évènement incontournable que ses voisins, choisis avec le plus grand soin, ne rateraient pour rien au monde. C’est le moment idéal pour décompresser et se relâcher. En plein cœur de la forêt, Medhi est nu. Il tremble. Malgré l’obscurité, il parvient à repérer plusieurs personnes autour de lui, les rires vont bon train, tout le monde semble à la fête… Mais qu’attend-on vraiment de lui ?

Mon avis…

Le résumé de ce livre ne pouvait que m’intriguer… Pour une simple raison d’abord, il me rappelait énormément un texte que j’avais déjà lu, et que j’avais surtout adoré : Chiens de sang de Karine Giebel… Je voulais donc voir ce que ça allait donner… Autant vous dire que, nécessairement, je partais avec une bonne dose d’exigence. Karine Giebel avait réussi l’exploit de nous livrer un récit très très intense en peu de pages, et c’était un sans faute ! Ici, Anthony Bussonnais nous propose un roman d’une longueur beaucoup plus standard, et a donc plus de place pour développer l’intrigue et la psychologie des personnages… Vous l’avez deviné, c’est encore une véritable chasse à l’homme qui nous attend… L’intrigue, en elle-même, ne pose donc aucun problème : on s’attend à du suspense haletant, à de la violence, à de la haine inexpliquée ou inexplicable, à de nombreux rebondissements… Bref, le fond est prometteur.

Sur la forme néanmoins, plus de bémols. Un samedi soir entre amis est un bon roman divertissant, mais il est clair que quelques incohérences apparaissent très vite… Ne serait-ce qu’entre le résumé et le contenu du livre lui-même : les « invités » de François seraient triés sur le volet, ce qui n’est en réalité pas véritablement le cas, comme le révèle la fin du roman (que je ne vous révèlerai pas, cela va de soi). Il y a également quelques maladresses sur le plan sémantique. On se perd aussi parfois en raison de la construction même du roman, qui fonctionne sur un système de prolepses et d’analepses, avec des allers et retours dans le temps entre la préparation de ce fameux samedi soir, son déroulement sur place, et le vécu de Claire et des proches de Medhi qui mènent leurs recherches… Pour ce qui est de la psychologie des personnages, là encore, elle manque parfois de subtilité, ce qui peut être contrariant… L’auteur se rattrape néanmoins en abordant le sujet du racisme, ce qui apporte un intérêt supplémentaire à un récit qui a très clairement un rythme haletant !

Un ensemble un peu maladroit et inégal, donc. Mais pourtant, le roman fonctionne, et l’effet page-turner est au rendez-vous. Alors, certes, ce n’est pas le livre de l’année, mais je trouve que cela reste un bon roman pour les lecteurs peu tatillons qui cherchent une lecture violemment divertissante ! Vous l’avez compris, je suis mitigée. Je n’ai pas pu m’empêcher, tout au long de ma lecture, de penser à Chiens de sang (que je ne peux que recommander). Et Un samedi soir entre amis n’a pas réussi à s’imposer dans mon esprit, car il n’a pas su faire la différence par son originalité, ce qui est dommage. Je pense qu’Anthony Bussonnais peut se faire sa place dans le milieu du roman noir et du thriller s’il parvient à se démarquer un peu plus, avec un style plus fort, avec plus de recherches et de justesse. Il y a encore des choses à améliorer. Un petit ajout par rapport au reste de ma chronique : vous l’avez compris, Chiens de sang est une forte référence dans mon esprit et il est clair que quelqu’un qui ne connaît pas cet autre texte serait plus susceptible d’aimer Un samedi soir entre amis !

Carte d’identité du livre

Titre : Un samedi soir entre amis
Auteur : Anthony Bussonnais
Éditeur : Préludes
Date de parution : 05 février 2020

4 étoiles

Merci aux éditions Préludes et à NetGalley pour cette lecture.

#415 Le service des manuscrits – Antoine Laurain

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Le résumé…

« À l’attention du service des manuscrits. »
C’est accompagnés de cette phrase que des centaines de romans écrits par des inconnus circulent chaque jour vers les éditeurs.
Violaine Lepage est, à 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Elle sort à peine du coma après un accident d’avion, et la publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne un autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine en sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité.
Qui a écrit ce roman et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier.

Mon avis…

Ce roman me tentait depuis un moment, et j’ai profité du confinement pour me lancer dans sa lecture. Je dois dire que le résumé me plaisait déjà beaucoup, car j’aime les romans dont l’intrigue se déroule dans le domaine livresque… Le métalittéraire, c’est ma passion ! Bref, Le service des manuscrits partait donc sur de bonnes bases avec moi. En plus, le récit prend la forme d’une enquête policière, et j’adore ça ! Mais, attention, ce n’est pas à proprement parler un thriller ou un polar, mais plutôt un livre de littérature générale qui exploite les thématiques du secret, de la frontière entre fiction et réalité, de l’acte créateur… On constate d’ailleurs de plus en plus que la forme de l’enquête pénètre tous les genres romanesques, c’est pourquoi il ne s’agit plus nécessairement d’un critère définitoire du roman noir (entre autres), mais c’est un autre passionnant sujet ! Pour revenir au Service des manuscrits, j’ai beaucoup aimé la direction prise par l’intrigue, et je suis satisfaite par son dénouement comme par les interrogations qui ont été soulevées au fil des pages…

Je dois pourtant avouer une petite déception, qui était néanmoins prévisible en raison de la longueur du roman. En effet, Le service des manuscrits est un récit assez court, et malheureusement certains points et certains moments de l’intrigue auraient mérité d’être plus développés. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur le passé des personnages, ou que le suspense soit un peu plus durable… Peut-être est-ce parce que je suis habituée à lire des polars et des thrillers qui font lentement monter la tension, alors que ce n’est pas nécessairement l’objet ici… J’aurais peut-être plus aimé ce livre s’il avait été clairement un roman policier et que l’auteur avait exploité plus pleinement ses possibilités. Vous l’aurez compris, j’ai quand même apprécié cette lecture, malgré ce petit bémol, qui n’enlève rien à la qualité de ce roman qui nous fait découvrir de façon très originale les coulisses des maisons d’édition et des prix littéraires. C’est vraiment un roman à découvrir pour les personnes qui, comme moi, adorent les livres qui parlent de livres… Et je suis sûre que vous en faites partie ! Il m’a d’ailleurs fait penser au roman Le mystère Henri Pick de Foenkinos, qui exploite un peu le même filon de l’auteur inconnu…

Carte d’identité du livre

Titre : Le service des manuscrits
Auteur : Antoine Laurain
Éditeur : Flammarion
Date de parution : 08 janvier 2020

3 étoiles

#412 Le journal de Claire Cassidy – Elly Griffiths

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Le résumé…

Dans le collège anglais où elle enseigne, Claire Cassidy donne chaque année un cours sur un classique de la littérature gothique, « L’Inconnu », de R.M. Holland. Cet écrivain a vécu et enseigné dans le même collège que Claire, qui, fascinée par ce personnage qui hante encore les murs de l’établissement, travaille à l’écriture de sa biographie. Mais un jour, Ella, sa collègue et amie est retrouvée morte. À côté de son corps, une citation de « L’Inconnu » …

La littérature et la vraie vie entrent alors en collision, et Claire devient suspecte aux yeux de la police. Et le mystère s’épaissit lorsqu’elle ouvre son journal intime, ce journal dans lequel elle écrit chaque jour, et découvre une écriture qui n’est pas la sienne : « Bonjour, Claire. Tu ne me connais pas. » L’Inconnu, lui, connaît Claire, jusqu’à ses moindres secrets, et il n’est visiblement pas étranger aux meurtres qui vont se succéder au sein même du collège, toujours inspirés du livre de R.M. Holland. Claire arrivera-t-elle à changer la fin de l’histoire ?

Mon avis…

Je vous reparle aujourd’hui d’Elly Griffiths, une autrice dont j’avais déjà chroniqué quelques livres, et en particulier l’excellent Les disparues du marais, que j’avais vraiment beaucoup adoré. Ce roman, je l’ai recommandé à de multiples reprises à l’époque où je travaillais en librairie, et j’ai toujours eu énormément de bons retours. Autant dire que j’ai sauté sur l’occasion de lire son nouveau roman paru en France, Le journal de Claire Cassidy. Ce roman est un one shot, dans le genre policier. Nous découvrons l’intrigue à travers les confidences de Claire à son journal intime, mais nous avons également le point de vue d’autres personnages féminins : Harbinder, l’enquêtrice, et Georgie, la fille de Claire. Elles se livrent sur la mort d’Ella, professeure d’anglais, collègue de Claire à Talgarth, une école dont le bâtiment a aussi été la demeure de l’auteur R.M. Holland, sur lequel travaille le personnage principal. Claire écrit un livre sur cet auteur gothique mystérieux, et tout le roman est rythmé par les références à son univers, en particulier par le biais des citations que sème le tueur…

« Rien dans ce monde n’est caché pour toujours. » (Wilkie Collins)

Le journal de Claire Cassidy, c’est donc un roman policier qui tourne autour de la littérature, et en particulier de la littérature victorienne. J’ai aimé plonger dans l’ambiance anglaise que décrit si bien Elly Griffiths, dans une enquête un peu vintage, qui rend si bien hommage aux romans gothiques que j’ai moi-même pris tant de plaisir à lire. Wilkie Collins, notamment, est mis à l’honneur. La Dame en blanc, l’un de mes romans préférés, est aussi l’un des livres de chevet de Claire Cassidy. L’enquête est absolument prenante, et sollicite donc un univers déjà habité par le suspense et la dissimulation… Évidemment, je ne peux pas vous révéler beaucoup de détails sur l’intrigue, sous peine de gâcher la lecture, mais je peux vous dire que c’est un vrai page-turner ! Idéal en ces temps où l’ennui peut vite s’inviter chez nous !

« L’Enfer est vide, tous les démons sont ici. » (William Shakespeare)

Paradoxalement, j’avais un petit blocage de lecture à cause de ce confinement – que je voyais pourtant comme une bonne occasion de m’y remettre sérieusement. Et bien, ce roman a tout débloqué. J’ai adoré découvrir l’univers de cet auteur fictif qu’est R.M. Holland, et replonger dans celui d’Elly Griffiths, que je connais maintenant depuis de nombreuses années et que j’ai appris à adorer ! Son écriture est vraiment très fluide, elle a le don pour construire une intrigue prenante, passionnante et cohérente, sans moments de flottements. Bref, un plaisir ! Je vous recommande vivement ce thriller très qualitatif, qui change des livres que l’on trouve trop souvent aujourd’hui en librairie depuis le succès de La Fille du train : des « thrillers » qui se ressemblent tous, qui veulent surfer sur la vague et qui n’ont plus la moindre originalité. Si vous ne connaissez pas la plume d’Elly Griffiths, c’est l’occasion de découvrir et d’apprécier son talent !

Carte d’identité du livre

Titre : Le journal de Claire Cassidy
Autrice : Elly Griffiths
Traducteur : Elie Robert-Nicoud
Éditeur : Hugo Thriller
Date de parution : 02 janvier 2020

5 étoiles

Merci à NetGalley et à Hugo Thriller pour cette lecture.

#402 Inexorable – Claire Favan

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Le résumé…

Vous ne rentrez pas dans le moule ? Ils sauront vous broyer.

Inexorables, les conséquences des mauvais choix d’un père.
Inexorable, le combat d’une mère pour protéger son fils.
Inexorable, le soupçon qui vous désigne comme l’éternel coupable.
Inexorable, la volonté de briser enfin l’engrenage…
Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants.

Mon avis…

Depuis ma lecture coup de coeur de son roman Le Tueur intime, je sais que Claire Favan est une valeur sûre dans le domaine du roman noir et du thriller. C’est donc avec un grand enthousiasme que j’ai ouvert Inexorable, après des mois sans avoir lu un roman, début de doctorat oblige… Et grand bien m’en a pris, puisque ce roman m’a procuré un très bon moment de lecture. Claire Favan aime beaucoup explorer les origines du mal, les mécanismes qui se cachent derrière les actions de ses personnages. Elle renouvelle ici l’expérience, avec l’histoire d’un jeune garçon, Milo, et de sa mère Alexandra. Il est difficile de rentrer dans les détails de l’intrigue sans gâcher le plaisir de la lecture. Néanmoins, je peux d’ores et déjà vous annoncer le postulat de départ : le père s’avère ne pas être réellement celui que sa femme et son fils imaginaient. Il commet une erreur fatale, qui bouleverse durablement la vie de chaque membre de la famille.

Inexorable, adj. (latin inexorabilis, de exorare, obtenir par prière) :

Qui est insensible aux prières, impitoyable ; à quoi l’on ne peut se soustraire.

Ce qui m’a beaucoup plu dans ce roman, c’est la subtilité de Claire Favan, qui s’attaque avec beaucoup de justesse aux caractères et aux personnalités de ses protagonistes. Elle prête attention à les doter d’une psychologie complexe et intéressante, en évitant le danger du « trop simpliste ». Néanmoins, chose surprenante, ce roman est beaucoup moins violent que ce à quoi Claire Favan nous avait habitués. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, car trop de brutalité aurait été malvenue – et gratuite ? – dans une telle intrigue. Elle met en évidence la tendresse du lien qui unit la mère et le fils, et interroge ainsi la complexité de la notion de « culpabilité ». Tout est amené avec délicatesse, et l’on sent que Claire Favan s’éloigne un peu, dans ce livre, de ses sources d’inspiration américaines très perceptibles dans Le Tueur intime par exemple.

À noter que Claire Favan a été accompagnée dans l’écriture de cet ouvrage par Olivier Norek (Entre deux mondes, Surface, Code 93), dont je ne peux que souligner la qualité et le réalisme des romans ! Évidemment, avec ou sans cette collaboration, l’autrice avait déjà prouvé son talent. Néanmoins, cela permet de voir l’émulation du milieu littéraire du roman noir actuel, riche en communications et en échanges, qui donne naissance à d’aussi bons textes. Ce qu’il faut souligner, c’est qu’Inexorable est idéal pour découvrir l’univers et l’écriture de Claire Favan. Étant plus « soft » que d’autres romans, il s’agit d’une bonne porte d’entrée pour son œuvre, que je conseille donc à des lecteurs et lectrices plus sensibles et curieux de se familiariser avec cette autrice sans se confronter à trop de violence. Pour ceux et celles que cela n’effraie pas, autant vous lancer dans Le Tueur intime, son premier roman.

Carte d’identité du livre

Titre : Inexorable
Autrice : Claire Favan
Éditeur : Pocket
Date de parution : 10 octobre 2019

5 étoiles

#395 Le triomphe des ténèbres (la saga du Soleil noir, t.1) – Giacometti et Ravenne

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Le résumé…

1938. Dans une Europe au bord de l’abîme, une organisation nazie, l’Ahnenerbe, pille des lieux sacrés à travers le monde. Elle cherche des trésors aux pouvoirs obscurs destinés à établir le règne millénaire du Troisième Reich. Son maître, Himmler, envoie des SS fouiller un sanctuaire tibétain dans une vallée oubliée de l’Himalaya. Il se rend lui-même en Espagne, dans un monastère, pour trouver un tableau énigmatique. De quelle puissance ancienne les nazis croient-ils détenir la clé ? À Londres, Churchill découvre que la guerre contre l’Allemagne sera aussi celle, spirituelle, de la lumière contre les ténèbres.

Tristan, le trafiquant d’art au passé trouble ; Erika, une archéologue allemande ; Laure, l’héritière des Cathares… : dans le premier tome de cette saga, l’histoire occulte fait se rencontrer des personnages aux destins d’exception avec les acteurs majeurs de la Seconde Guerre mondiale.

Mon avis…

Cela faisait très longtemps que je voulais lire un roman de Giacometti et Ravenne. J’ai donc sauté le pas avec leur tout dernier en poche, le premier tome de la saga du Soleil noir, j’ai nommé : Le triomphe des ténèbres. J’ai vraiment été séduite par le résumé qui mêlait à la perfection Histoire, occultisme et aventure. Et je n’ai clairement pas été déçue. Le livre tient ses promesses, en nous faisant plonger dans les plus profonds mystères du nazisme et la fascination de certains leaders du parti pour l’ésotérisme. Les personnages ont des parcours originaux et singuliers, et ils se trouvent pourtant tous réunis dans une étrange quête : celle d’une relique, que les nazis considèrent comme une arme capable de leur faire gagner la guerre. Je me suis beaucoup attachée à tous ces personnages, et j’ai apprécié la place de choix laissée aux femmes. Remarquons aussi la présence de personnages historiques, tels Churchill, Hitler, Himmler, etc. qui prennent vie aux côté de personnages imaginaires pleins de reliefs.

Ce que j’ai aussi adoré dans ce roman, c’est que l’on se divertit avec une histoire absolument passionnante et pleine de suspense, et que l’on apprend également des choses. Docere et placere, dirait Horace. A la fin du livre, on trouve d’ailleurs quelques explications permettant de faire la part de vérité dans la fiction. Giacometti et Ravenne se documentent beaucoup, et cela se ressent sans jamais alourdir le récit. On découvre la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation sous un autre angle. C’est extrêmement stimulant pour le lecteur, sur le plan intellectuel. Le triomphe des ténèbres m’a rendue accro et c’est aussi un livre captivant dont j’ai parlé à mes proches avec beaucoup de plaisir. Honnêtement, j’avais vraiment envie de bondir sur le tome 2, mais je vais devoir attendre sa sortie en poche… Patience, patience… mais j’ai hâte ! En attendant, peut-être vais-je reporter mon attention sur leurs autres livres, qui ont l’air tout aussi passionnants. Clairement, Giacometti et Ravenne ont le don pour la narration simple et efficace. Si vous ne connaissez pas et que vous aimez les thrillers ésotériques ou les romans historiques, sautez vite sur leurs livres !

Carte d’identité du livre

Titre : Le triomphe des ténèbres (la saga du Soleil noir, t.1)
Auteurs : Éric Giacometti et Jacques Ravenne
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de parution : 15 mai 2019

5 étoiles

 

#394 Engloutie – Arno Strobel

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Le résumé…

Vous êtes enfouie dans le sable. Impuissante. Et la marée monte… monte…
Deux couples passent leurs vacances sur une île de la mer du Nord, réputée pour son calme et la beauté de ses paysages. Peu après leur arrivée, des crimes d’un sadisme inouï sont commis.
Après avoir été enlevés, une femme et un homme sont amenés sur une plage à la nuit tombée. Et là, ce dernier assiste impuissant au supplice de sa compagne. Car la marée monte, qui va engloutir celle qu’on a enterrée dans le sable – et dont seule la tête dépasse…
Le tueur prend d’autant plus de plaisir à ces spectacles qu’il se sait supérieurement intelligent… donc infaillible. Personne, jamais, ne le soupçonnera.
Raconté de plusieurs points de vue, dont celui de l’assassin, un suspense qui glace le sang jusqu’à l’ultime page.

Mon avis…

Bonjour tout le monde ! On se retrouve aujourd’hui pour parler d’un thriller, j’ai nommé Engloutie d’Arno Strobel. Je vous avais déjà fait la chronique de Souvenirs effacés, que j’avais bien apprécié. Là encore, on peut dire que l’impression finale est plutôt bonne. Contrairement à quelques avis que j’ai pu lire après ma lecture, je n’ai pas été choquée outre mesure par le modus operandi du tueur… Non qu’il ne soit pas horrible, loin s’en faut, mais simplement parce que je commence à être rodée… Lecture régulière de thrillers oblige ! Néanmoins, cela ne m’a pas empêchée d’être complètement absorbée par l’histoire. L’intrigue est vraiment bien menée, et autant dire que le suspense est total. On croit savoir qui est le coupable, puis finalement on se persuade que c’en est un autre, à moins que ce ne soit plutôt celui-là, ou celui-ci, etc. Comme dans son précédent roman, Arno Strobel nous balade. Quelques petits détails m’ont parfois un tout petit peu chiffonnée, sans parler d’incohérences pour autant, mais c’est vraiment secondaire. Globalement, j’ai trouvé ce récit bien construit, et il était intéressant d’avoir des moments dans la tête du tueur, même si c’est là que se trouvent certaines zones d’ombre qui, malheureusement, n’ont pas été suffisamment éclairées à mon goût. La fin est à la fois surprenante et un peu attendue, c’est l’originalité de ce roman d’ailleurs. Mais je n’en dis pas plus… Cela reste vraiment un très bon thriller, malgré les petites nuances que j’apporte, qui ne s’attachent vraiment qu’à quelques détails.

Carte d’identité du livre

Titre : Engloutie
Auteur : Arno Strobel
Traductrice : Céline Maurice
Éditeur : l’Archipel
Date de parution : 03 juillet 2019

4 étoiles

Merci aux éditions l’Archipel pour cette lecture.

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#393 L’amour de ma vie – Clare Empson

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Le résumé…

Catherine ne parle plus. Ni à son mari, ni à ses enfants, ni aux médecins, pas même à sa meilleure amie. Elle a été témoin d’une scène terrible et depuis plus un mot. Pourtant, du fond de sa bulle, Catherine se souvient…

Elle se souvient de Lui, Lucian, l’amour de sa vie rencontré à la fac. À cette époque, elle s’était laissé entraîner dans son cercle d’amis, privilégiés et hédonistes. Difficile d’oublier leur rupture, aussi : en une nuit, tout a volé en éclats. Elle l’avait quitté, détruisant leur vie à tous les deux. Sans qu’il n’y comprenne rien.

Elle se souvient surtout de leurs retrouvailles, quatre mois plus tôt : le hasard les a réunis, comme pour leur offrir une seconde chance. La passion a ressurgi immédiatement. Toutefois, impossible d’éviter la question essentielle : pourquoi? Pourquoi Catherine s’était-elle enfuie, cette nuit-là?

Une plongée sombre au cœur du silence, des secrets et des non-dits d’une histoire d’amour.

Mon avis…

Aujourd’hui, je quitte mes bouquins, mon traitement de texte et mes blocs-notes (écriture d’articles pour ma thèse oblige…) pour vous parler d’un bouquin original, à mi-chemin entre romance et thriller ! J’ai nommé : L’amour de ma vie de Clare Empson. Dans ce roman, on découvre l’histoire de Catherine qui, traumatisée par un événement que l’on ignore, ne peut plus parler. Elle est enfermée dans la prison de son esprit, mutique, laissant sa famille et sa meilleure amie dans le désespoir… Mais nous, lecteurs et lectrices, avons accès à la vérité, à travers le récit de Catherine, qui devient narratrice. Elle s’adresse à un « tu », une personne qui est la clé de tout ce mystère. Elle revient aux temps de l’université, au moment où elle a rencontré Lucian, l’homme qui a changé sa vie et lui a fait découvrir la véritable passion… Mais cet homme, elle l’a quitté, sans donner la moindre explication… Suspense multiple donc : que s’est-il passé pour que Catherine devienne muette ? et que s’est-il passé à l’époque de la fac ? Nous avons donc le récit rétrospectif de cette belle histoire d’amour, hanté par l’abandon final dont nous ignorons la cause (jusqu’à la fin du roman), et le récit de ces dernières semaines, qui ont vu se réunir Catherine et Lucian. En alternance avec le récit de Catherine, nous avons également la narration de Lucian, qui raconte sa version, sa vision des événements. C’est donc un roman très riche et rempli de suspense que nous propose ici Clare Empson. J’ai été absolument absorbée par ce récit, et je l’ai dévoré en une nuit, pour vous dire ! J’ai deviné assez vite le nœud de l’histoire mais, finalement, ça n’enlève pas du tout le plaisir de la lecture, au contraire.

Avertissement : je vous déconseille d’aller sur le site de Babelio pour faire une recherche sur ce livre, car le résumé spoile carrément l’histoire, ce qui est vraiment vraiment dommage !

P.S. : La couverture est canon !

Carte d’identité du livre

Titre : L’amour de ma vie
Autrice : Clare Empson
Traductrice : Jessica Shapiro
Éditeur : Denoël
Date de parution : 13 juin 2019

5 étoiles

Merci aux éditions Denoël pour cette lecture.

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#391 Comme une tombe – Peter James

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Le résumé…

Mauvaise blague : Michael se retrouve dans un cercueil six pieds sous terre avec du whisky et une revue érotique pour son enterrement de vie de garçon. Les heures passent, personne ne vient le chercher, la fiancée s’inquiète et fait appel à Roy Grace. Pour le localiser, l’inspecteur n’a qu’une seule piste : les témoins du mariage, tous morts dans un accident de voiture…

Mon avis…

Je connais Peter James depuis des années maintenant, et j’avais notamment adoré son excellent roman The House on Cold Hill, traduit récemment en français sous le titre La Maison des Oubliés. Cela faisait donc un moment que je lorgnais sur sa série policière autour de l’inspecteur Roy Grace… J’ai donc tout logiquement décidé de me lancer, en commençant par *surprise* le premier tome ! Le résumé m’a tout de suite emballée. Je n’ai pas pu m’empêcher, en voyant cette histoire de tombe, de penser au roman de Mary Higgins Clark, La maison du clair de lune. Mais la comparaison s’arrête là. Michael est donc un jeune homme s’apprêtant à épouser une femme qu’il aime passionnément, la splendide Ashley. Sauf que son enterrement de vie de garçon se passe littéralement trop bien, puisqu’il finit enterré vivant… Toutes les personnes qui savent où il se trouve sont mortes lors d’un terrible accident, mais tout le monde s’accorde à dire que Michael ne peut pas simplement avoir disparu… Même Roy Grace l’admet : qui voudrait fuir un mariage avec une aussi belle femme ? Très vite, la recherche de Michael devient donc une priorité pour l’inspecteur, qui souhaite à tout prix réunir le couple parfait…

Comme une tombe est un roman au suspense haletant, dont les quelques 500 pages se dévorent sans même y penser. Une fois commencé, impossible de le lâcher… On se sent tellement concerné par le devenir de Michael qu’on ne peut pas cesser d’y penser ! L’intrigue est parfaitement construite, tout comme l’alternance des chapitres, entre l’attente angoissée et terrifiante de Michael, les interrogations et l’enquête de Roy Grace, ainsi que le point de vue des autres protagonistes parmi lesquels Ashley. Le tout est un formidable puzzle qui, au fil du roman, prend de plus en plus son sens… Le personnage principal, Roy Grace, est un homme attachant et surprenant, qui pratique son métier avec beaucoup d’originalité. Il n’hésite pas à faire appel à des forces surnaturelles pour mener l’enquête, notamment en demandant l’aide de médiums. Cela ouvre beaucoup de possibilités de rebondissements et de retournements de situation. Le tout avec une touche d’humour british, juste ce qu’il faut. Si la fin ne m’a pas particulièrement surprise dans ce premier tome, je dois quand même reconnaître qu’il a su créer l’envie de revenir. Je lirais la suite de la série Roy Grace avec beaucoup d’enthousiasme, et persuadée que cela ne pourra être que de mieux en mieux. Après tout, je connais le potentiel de Peter James à travers des œuvres plus récentes, donc je ne m’inquiète pas.

Carte d’identité du livre

Titre : Comme une tombe
Auteur : Peter James
Traductrice : Raphaëlle Dedourge
Éditeur : Pocket
Date de parution : 12 avril 2010

4 étoiles

 

#389 Il était une fois mon meurtre – Emily Koch

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Le résumé…

Alex est dans le coma depuis deux ans, à la suite d’un accident d’escalade. Sa petite amie Bea, ses parents et sa soeur envisagent l’arrêt des soins comme il ne réagit à rien autour de lui. Mais en réalité, Alex est parfaitement conscient : son corps est certes inerte, mais son esprit est vif, et il entend tout ce qui se passe autour de lui.

Quand un jour, Alex surprend deux policiers dans sa chambre, puis Bea se plaindre de se sentir suivie dans la rue, il comprend que le danger les menace tous deux. En se replongeant dans ses souvenirs fragmentés, et au fil de phrases perçues ici et là, Alex commence à douter que sa chute n’ait été qu’un accident. Mais comment faire pour sauver sa peau, et celle de sa petite amie, en étant cloué à son lit d’hôpital ?

Mon avis…

Aujourd’hui, je vous parle d’un livre que je ne pensais pas prendre autant de plaisir à lire. Je ne vais pas vous faire un suspense à rallonge : j’ai adoré. Ce roman est un véritable page-turner. Le narrateur, on ne peut plus original, est un homme dans le coma. Alex est conscient d’absolument tout ce qui se passe autour de lui, ressent de la douleur et des émotions, et pourtant l’avis des médecins est sans appel : il est en état végétatif, on ne peut plus rien faire pour lui. Les seules choses qui lui échappent, ce sont les souvenirs du jour de son accident. Son unique espoir : que sa famille accepte de le laisser mourir, afin que son cauchemar cesse. Pourtant, un jour, en écoutant les conversations dans sa chambre, il réalise que tout cela n’était peut-être pas un simple accident, mais bien une tentative de meurtre. Il décide alors de mener l’enquête, malgré le coma…

Comment décrire ce roman ? Tout d’abord, il est très surprenant. L’autrice maîtrise à la perfection le déroulé de sa narration, et on ne s’ennuie jamais, bien que l’on soit constamment dans l’esprit d’un homme qui ne peut ni bouger ni communiquer avec autrui d’une quelconque façon. Entre flash-backs, discussions des visiteurs, hypothèses et cheminement de la pensée d’Alex, la lecture est vive et le rythme est soutenu. Il n’y a jamais de longueurs, alors que le récit suit de près le quotidien de cet homme dans le coma. Plusieurs questions guident le roman : Alex va-t-il se réveiller ou mourir ? Qui a voulu l’assassiner ? Pourquoi ? Comment ses proches vont-ils continuer leur vie ? C’est absolument passionnant et très riche. Depuis une chambre d’hôpital, c’est tout un univers qui se crée, avec une multitude de personnages dont on parvient à percevoir la complexité psychologique. Un huis-clos, donc, à la fois dans la tête d’un homme et dans son corps paralysé, et dans une chambre froide et aseptisée… Cadre original pour résoudre un mystère.

Allez, je ne vous en dis pas plus, pour préserver au maximum le suspense qui, dans ce livre, est à son paroxysme. Énorme défi, mais pari réussi. Je vous encourage simplement à découvrir ce très bon thriller, qui saura vous offrir un moment de lecture divertissant et bouleversant pour votre été !

Carte d’identité du livre

Titre : Il était une fois mon meurtre
Autrice : Emily Koch
Traducteur : Éric Moreau
Éditeur : Calmann-Lévy
Date de parution : 29 mai 2019

5 étoiles

Merci aux éditions Calmann-Lévy et NetGalley pour cette lecture.

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