#329 Brexit Romance – Clémentine Beauvais

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Le résumé…

Juillet 2017 : un an que « Brexit means Brexit » ! Ce qui n’empêche pas la rêveuse Marguerite Fiorel, 17 ans, jeune soprano française, de venir à Londres par l’Eurostar, pour chanter dans Les Noces de Figaro ! À ses côtés, son cher professeur, Pierre Kamenev. Leur chemin croise celui d’un flamboyant lord anglais, Cosmo Carraway, et de l’électrique Justine Dodgson, créatrice d’une start-up secrète, BREXIT ROMANCE. Son but ? Organiser des mariages blancs entre Français et Anglais… pour leur faire obtenir le passeport européen. Mais pas facile d’arranger ce genre d’alliances sans se faire des noeuds au cerveau et au coeur !

Clémentine Beauvais

Clémentine Beauvais

Mon avis…

C’est le retour de Clémentine Beauvais ! Je vous avais déjà parlé de deux romans de cette autrice, à savoir Comme des images et Songe à la douceur. Je les avais d’ailleurs tous les deux appréciés. C’est pourquoi je suis bien contente d’avoir eu l’occasion de lire Brexit Romance. Comme le titre l’indique, ce roman se déroule en Angleterre et prend pour point de départ le référendum qui a dit « oui » à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. C’est sur un ton très léger et souvent humoristique que Clémentine Beauvais aborde ce thème sérieux. C’est une histoire très atypique que l’autrice nous propose, celle d’une start-up qui a pour rôle d’organiser des mariages blancs entre britanniques et français, afin que ceux-ci obtiennent un passeport et soient en mesure de continuer à circuler d’un pays à l’autre. Cela donne lieu à de drôles de rencontres et de mises en scène, dans lesquelles Justine Dodgson joue un rôle central. Ces mariages sont supposés n’impliquer aucun sentiment, mais dans la réalité, Justine va vite se rendre compte que les choses sont bien différentes !

J’ai apprécié, dans Brexit Romance, les jeux sur le langage auxquels se prêtait déjà Clémentine Beauvais dans Songe à la douceur. Ici, un peu de franglais, beaucoup de malentendus, de quoi faire rire les anglophones mais aussi ceux qui ne maîtrisent pas encore la langue à la perfection. Cet aspect est vraiment appréciable. J’ai aussi trouvé sympathique de mêler les discours, avec un roman très frais dans lequel se glissent des propos politiques et un engagement très prononcé. Sans être moralisateur, le récit nous guide vers une réflexion passionnante. A noter également la dérision qui donne un peu de piment à certaines scènes. Au milieu de tous ces points positifs, on relève tout de même quelques nuances : parfois une ou deux longueurs, des personnages au comportement un poil caricatural, mais rien qui puisse bouleverser l’impression finale. En effet, même si je n’ai pas été sensible à tous les charmes de Brexit Romance, probablement car il est plutôt destiné à un public adolescent, j’ai malgré tout passé un excellent moment. C’est une lecture que je conseille vivement à ceux et celles qui ont envie de se détendre avant tout, de passer à l’heure anglaise le temps d’un roman, et de plonger dans un univers drôle, coloré et pétillant.

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Carte d’identité du livre

Titre : Brexit Romance
Autrice : Clémentine Beauvais
Éditeur : Sarbacane (Exprim’)
Date de parution : 22 août 2018

5 étoiles

Merci aux éditions Sarbacane pour cette lecture.

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#315 La Dernière Reine – Philippa Gregory

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Le résumé…

« Il veut que je meure. L’unique raison pour laquelle il m’accuse d’un crime passible de la peine de mort est qu’il veut me tuer. Henri, qui a fait exécuter deux de ses femmes et qui attendit qu’on lui annonce la mort de deux autres, entend désormais me faire subir le même sort. »

À trente et un ans, Catherine Parr est une jeune veuve et vit l’idylle parfaite avec Thomas Seymour. Mais lorsque Henri VIII, le souverain d’Angleterre qui a conduit quatre de ses femmes au tombeau, l’invite à l’épouser, elle doit se résigner à un choix qui n’en est pas un. Brillante et indépendante d’esprit, elle est une cible toute désignée pour ses adversaires politiques qui l’accusent d’hérésie, crime puni par le bûcher et dont l’ordre d’exécution est signé… par le roi. Catherine devra déjouer les pièges de la Cour si elle veut un jour retrouver son amant.

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Couverture anglaise

Mon avis…

Depuis des années, je lis avec passion les romans historiques de Philippa Gregory, surtout en anglais. Je connaissais donc The Taming of the Queen (littéralement « l’apprivoisement de la reine ») que le traducteur a choisi d’appeler La Dernière Reine. L’autrice nous fait découvrir, à travers tous ses romans, l’histoire d’Angleterre, avec par exemple Deux sœurs pour un roi qui raconte le destin d’Anne et Marie Boleyn (vous connaissez peut-être le film avec Natalie Portman, Scarlett Johansson et Eric Bana) mais aussi des livres sur la guerre des Deux Roses avec les querelles entre les York et les Lancaster.  Une série a été également tirée de son oeuvre, The White Queen puis The White Princess. Clairement, Philippa Gregory est la reine du roman historique et, surtout, celle qui redonne leur place aux femmes dans l’Histoire. C’est un plaisir que de parcourir les pages qu’elle écrit, dont voici un nouvel exemple traduit en français !

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Ici, on est chez les Tudor, encore, avec Henry VIII et sa nouvelle femme Catherine Parr. Le roi est clairement moins glamour qu’Eric Bana, il n’est plus tout jeune et a en fait tout d’un vieux dégueulasse ! Avant elle sont passées d’autres épouses, et leur destin a toujours été funeste. Aussi, ce n’est pas sans crainte qu’elle se marie avec le roi mais, évidemment, elle n’a de toute façon pas le choix. A mon avis, ce roman rend justice au personnage de Catherine Parr, assez méconnu en général. On reconnaît d’ailleurs le propos assez féministe de Philippa Gregory qui centre ses romans sur les femmes qui ont fait l’Histoire. Cette épouse d’Henry VIII était une femme forte, qui avait le courage de ses opinions et qui s’est démarquée par sa volonté et son érudition. C’est un roman qui, comme toujours avec Philippa Gregory, est tout simplement passionnant. Elle sait allier avec talent faits historiques et adaptation romanesque. La fiction côtoie la réalité et elle redonne vie à des êtres dont on a finalement peu écouté ou imaginé les sentiments. Elle le montre, les femmes en ce temps étaient essentiellement des instruments au service du pouvoir des hommes, des outils politiques comme d’autres. Sans trahir l’Histoire, elle réintroduit la sensibilité, les émotions, sort des simples dates et faits pour rendre compte d’une époque et de ses mentalités. La Dernière Reine est, comme tous les autres romans de Philippa Gregory que j’ai pu lire, une magnifique porte d’entrée sur l’Histoire d’Angleterre, qui a déjà en elle-même un énorme potentiel romanesque que l’autrice a su saisir.

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Catherine Parr

En quelques mots…

Histoire d’Angleterre
l’épouse injustement oubliée
Henry VIII ou Barbe-Bleue
un roman passionnant
instructif et plaisant

Carte d’identité du livre

Titre : La Dernière Reine
Autrice : Philippa Gregory
Traducteur : Alain Sainte-Marie
Éditeur : Milady
Date de parution : 13 mai 2018

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Merci aux éditions Milady pour cette lecture.

#201 La dame en blanc – Wilkie Collins

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Le résumé…

Dans la fournaise de l’été, en ce milieu du XIXe siècle, William Hartright, jeune professeur de dessin émérite, s’apprête à quitter Londres pour enseigner l’aquarelle à deux jeunes filles de l’aristocratie, dans le Cumberland. Il laisse derrière lui la vie trépidante de la ville et ses étranges incidents, comme cette rencontre en pleine nuit avec une jeune femme terrorisée, toute de blanc vêtue, semblant fuir un invisible danger… Mais la campagne anglaise, malgré ses charmes bucoliques, n’apaise pas le jeune William autant qu’il le souhaiterait. La demeure de Limmeridge recèle en effet de bien lourds secrets, et lorsque resurgit la mystérieuse dame en blanc, il est bien difficile d’affirmer qu il ne s’agit pas d’un présage funeste…

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Mon avis…

Ce roman, je vous préviens, est ce qu’on peut appeler un pavé, à raison d’environ 850 pages dans l’édition Archipoche qui conserve malgré tout un excellent confort de lecture. Il était depuis un petit moment dans ma bibliothèque. Je l’avais acheté car, comme vous le savez sans doute, j’aime particulièrement la littérature victorienne dont Wilkie Collins est un des représentants les moins connus. On a souvent préféré retenir Dickens, alors que Collins est l’inventeur du roman à suspense, mais également l’ami et rival de l’auteur d’Oliver Twist. Evidemment, il ne faut pas avoir une tonne de lectures en cours pour se lancer dans La dame en blanc. En effet, le nombre de pages peut effrayer. J’ai donc profité d’un moment de tranquillité, après mes partiels, pour me lancer dans ce roman. A vrai dire, je n’ai pas du tout senti ces 850 pages passer… Elles ont été avalées en douceur, car Wilkie Collins a sûrement écrit un des plus efficaces page-turner de l’époque ! C’est réellement un roman à suspense tout simplement excellent car ce suspense ne s’apaise jamais. La tension est omniprésente, le roman est imprégné de fantômes, d’indices, de suggestions, de complots, de rebondissements… Certaines personnes pourraient y trouver quelques longueurs, mais c’est extrêmement relatif. En effet, « longueurs » n’est pas vraiment le terme pour désigner des moments d’écriture particulièrement délicats, ces lignes préparant les chocs émotionnels à venir… pour le lecteur comme pour les personnages !

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J’avoue être vraiment étonnée aujourd’hui du fait que Wilkie Collins reste un inconnu pour beaucoup de personnes. J’ai découvert un auteur extrêmement talentueux, qui a su passionner ses lecteurs du XIXe au XXIe comme d’autres auteurs le font aujourd’hui pour leurs contemporains. Collins est l’inventeur du genre et n’a rien à envier à ses successeurs. Ce roman est un véritable chef d’oeuvre car il accroche le lecteur pendant 850 pages, à partir d’un simple élément : l’apparition mystérieuse d’une dame vêtue de blanc… L’ensemble se construit sous la forme de témoignages des divers personnages apparaissant dans l’oeuvre, bien que la grande majorité du texte soit mené par Walter Hartright, professeur de dessin. Evidemment, les personnages principaux sont très attachants, Collins a un talent certain (et le temps) pour développer leur psychologie. J’ai beaucoup apprécié la personnalité de Marian Halcombe, femme moderne et déterminée, ainsi que celle de Walter. Les « méchants » de l’histoire sont parfaitement présentés, tout en subtilité, en profondeur… Les personnages sont charismatiques, ils prennent vie sous nos yeux et entre nos mains tout au long de la lecture. Après tout, c’est bien cela l’avantage d’un livre aussi long. Et pourtant, je n’ai pas remarqué de descriptions lassantes et ennuyantes, de moments inutiles et barbants, etc. Tout, dans ce roman, a un intérêt, rien n’est laissé au hasard. En fait, presque tout peut constituer un indice pour dévoiler, enfin, le mystère qui entoure la dame en blanc et les autres personnages. Je recommande vraiment ce roman pour ceux qui aiment l’ambiance victorienne, les livres à suspense, parfois inquiétants ou effrayants, avec des personnages à la psychologie très riche… Wilkie Collins et sa Dame en blanc valent amplement le détour.

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Ma note…

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