Le résumé…
Murée dans la solitude et le silence pour devenir invisible puisqu’indésirable, une femme est face à elle-même. Les seuls témoins de son existence sont des colonies d’insectes, le regard d’un chien et l’ombre d’un homme…
Mon avis…
Je vous avais parlé, il y a peu, d’un roman magnifique et atypique intitulé Manger l’autre. Cela avait été un véritable coup de coeur ! Et bien, aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir Moi, l’interdite, qui est un texte plus ancien de la même autrice. Nous plongeons, cette fois aussi, dans la vie d’un personnage rejeté de tous et de toutes car hors norme : une jeune femme avec un bec de lièvre. En raison de cette particularité physique, elle est exclue de la société. C’est donc encore l’occasion, pour Ananda Devi, de parler du corps, d’une femme, d’une société, avec toujours la présence quasi obsessionnelle de la nourriture, de la faim, mais aussi de l’animalité. Là aussi, le roman est d’une poésie envoutante. Chaque phrase pourrait se lire et se relire à l’infini tant elle est belle et subtile. C’est un texte très court mais qui fait vraiment son effet, et qui va forcément marquer les lecteurs par sa force. Si vous avez, comme moi, une forte tendance à l’analyse littéraire – déformation professionnelle ou non – vous y trouverez de quoi vous faire plaisir ! C’est un roman profondément métaphorique, qui a plusieurs niveaux de lecture. Ananda Devi sait parler de la condition féminine, des exclus, de la société, de l’apparence… Vous le verrez, chaque page est un trésor pour le lecteur attentif.

Instagram @juliette.sa
En quelques mots…
poétique du corps
subtil et profond
absolument magnifique
sur l’exclusion
condition féminine
Carte d’identité du livre
Titre : Moi, l’interdite
Autrice : Ananda Devi
Éditeur : Dapper
Date de parution : 10 septembre 2000
Coup de coeur