#415 Le service des manuscrits – Antoine Laurain

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Le résumé…

« À l’attention du service des manuscrits. »
C’est accompagnés de cette phrase que des centaines de romans écrits par des inconnus circulent chaque jour vers les éditeurs.
Violaine Lepage est, à 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Elle sort à peine du coma après un accident d’avion, et la publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne un autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine en sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité.
Qui a écrit ce roman et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier.

Mon avis…

Ce roman me tentait depuis un moment, et j’ai profité du confinement pour me lancer dans sa lecture. Je dois dire que le résumé me plaisait déjà beaucoup, car j’aime les romans dont l’intrigue se déroule dans le domaine livresque… Le métalittéraire, c’est ma passion ! Bref, Le service des manuscrits partait donc sur de bonnes bases avec moi. En plus, le récit prend la forme d’une enquête policière, et j’adore ça ! Mais, attention, ce n’est pas à proprement parler un thriller ou un polar, mais plutôt un livre de littérature générale qui exploite les thématiques du secret, de la frontière entre fiction et réalité, de l’acte créateur… On constate d’ailleurs de plus en plus que la forme de l’enquête pénètre tous les genres romanesques, c’est pourquoi il ne s’agit plus nécessairement d’un critère définitoire du roman noir (entre autres), mais c’est un autre passionnant sujet ! Pour revenir au Service des manuscrits, j’ai beaucoup aimé la direction prise par l’intrigue, et je suis satisfaite par son dénouement comme par les interrogations qui ont été soulevées au fil des pages…

Je dois pourtant avouer une petite déception, qui était néanmoins prévisible en raison de la longueur du roman. En effet, Le service des manuscrits est un récit assez court, et malheureusement certains points et certains moments de l’intrigue auraient mérité d’être plus développés. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur le passé des personnages, ou que le suspense soit un peu plus durable… Peut-être est-ce parce que je suis habituée à lire des polars et des thrillers qui font lentement monter la tension, alors que ce n’est pas nécessairement l’objet ici… J’aurais peut-être plus aimé ce livre s’il avait été clairement un roman policier et que l’auteur avait exploité plus pleinement ses possibilités. Vous l’aurez compris, j’ai quand même apprécié cette lecture, malgré ce petit bémol, qui n’enlève rien à la qualité de ce roman qui nous fait découvrir de façon très originale les coulisses des maisons d’édition et des prix littéraires. C’est vraiment un roman à découvrir pour les personnes qui, comme moi, adorent les livres qui parlent de livres… Et je suis sûre que vous en faites partie ! Il m’a d’ailleurs fait penser au roman Le mystère Henri Pick de Foenkinos, qui exploite un peu le même filon de l’auteur inconnu…

Carte d’identité du livre

Titre : Le service des manuscrits
Auteur : Antoine Laurain
Éditeur : Flammarion
Date de parution : 08 janvier 2020

3 étoiles

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#407 Le réveil des sorcières – Stéphanie Janicot

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Le résumé…

Et si en commençant son nouveau roman sur la magie noire par un accident de voiture fatal, la narratrice avait provoqué la mort de son amie Diane, guérisseuse et médium ?
Dans la forêt de Brocéliande, où elles se retrouvaient l’été, les légendes celtes, la pratique de la sorcellerie sont toujours prégnantes. Le mystère grandit autour de Diane, sa tragique disparition et ses pouvoirs exceptionnels dont semble avoir hérité sa fille cadette, Soann, une adolescente sombre et troublante, hantée par le deuil et la certitude que sa mère a été assassinée.

Mon avis…

Nous sommes le 8 mars, et en cette journée internationale des droits des femmes, quoi de mieux qu’un roman féministe ? Je vous présente ce livre, sorti pendant la rentrée littéraire de janvier qui, loin de surfer sur la vague du retour en force des sorcières, renouvelle la vision que l’on porte sur ces femmes mystérieuses. Stéphanie Janicot nous propose un roman absolument passionnant, qui se passe dans un cadre à la fois enchanteur et désenchanté : la forêt de Brocéliande, en Bretagne. Personnellement, j’adore cet endroit, et j’avoue avoir retrouvé son charme, tout en découvrant une autre facette, plus sombre et désabusée. Dans ces pages marquées par le réalisme, l’autrice nous entraîne dans une Bretagne profonde qui vit grâce aux touristes attirés par les secrets des sorcières et les légendes nombreuses qui habitent ces lieux. Cette plongée dans la culture bretonne, dont Stéphanie Janicot nous narre quelques récits plus ou moins connus, et bien souvent transmis de façon erronée et ici rétablis, est des plus plaisantes.

Dans ce roman, les personnages féminins sont mis en avant et occupent une place absolument centrale. Ici, l’amour d’un ou plusieurs hommes ne viendra pas sauver les héroïnes, car elles vont tenter de se sauver elles-mêmes. La narratrice arrive dans la région à la suite de la mort de Diane. Cette dernière, une guérisseuse, autrement dit une sorcière, laisse derrière elle deux filles : Soann et Viviane. La narratrice, elle, ne sait pas trop si elle croit en la sorcellerie. Elle vit à Paris, elle est journaliste et, même si elle a grandi en Bretagne, elle a fini par oublier l’atmosphère qui y règne et les mystères qui s’y déroulent. Elle est désormais plus terre-à-terre, plus réaliste. Mais la mort de Diane la fait douter, et tout ce qu’elle pensait savoir est remis en question. Très vite, elle est confrontée à une évidence : la mort de Diane n’est pas accidentelle. Avec Soann, elle enquête et découvre que son amie la sorcière dérangeait visiblement quelqu’un, mais qui ? Entre peinture sociale et roman noir, ce livre féministe nous fait découvrir le destin de quatre femmes uniques, étroitement lié à Brocéliande, lieu de tous les mystères…

Carte d’identité du livre

Titre : Le Réveil des sorcières
Autrice : Stéphanie Janicot
Éditeur : Albin Michel
Date de parution : 02 janvier 2020

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Coup de coeur

#389 Il était une fois mon meurtre – Emily Koch

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Le résumé…

Alex est dans le coma depuis deux ans, à la suite d’un accident d’escalade. Sa petite amie Bea, ses parents et sa soeur envisagent l’arrêt des soins comme il ne réagit à rien autour de lui. Mais en réalité, Alex est parfaitement conscient : son corps est certes inerte, mais son esprit est vif, et il entend tout ce qui se passe autour de lui.

Quand un jour, Alex surprend deux policiers dans sa chambre, puis Bea se plaindre de se sentir suivie dans la rue, il comprend que le danger les menace tous deux. En se replongeant dans ses souvenirs fragmentés, et au fil de phrases perçues ici et là, Alex commence à douter que sa chute n’ait été qu’un accident. Mais comment faire pour sauver sa peau, et celle de sa petite amie, en étant cloué à son lit d’hôpital ?

Mon avis…

Aujourd’hui, je vous parle d’un livre que je ne pensais pas prendre autant de plaisir à lire. Je ne vais pas vous faire un suspense à rallonge : j’ai adoré. Ce roman est un véritable page-turner. Le narrateur, on ne peut plus original, est un homme dans le coma. Alex est conscient d’absolument tout ce qui se passe autour de lui, ressent de la douleur et des émotions, et pourtant l’avis des médecins est sans appel : il est en état végétatif, on ne peut plus rien faire pour lui. Les seules choses qui lui échappent, ce sont les souvenirs du jour de son accident. Son unique espoir : que sa famille accepte de le laisser mourir, afin que son cauchemar cesse. Pourtant, un jour, en écoutant les conversations dans sa chambre, il réalise que tout cela n’était peut-être pas un simple accident, mais bien une tentative de meurtre. Il décide alors de mener l’enquête, malgré le coma…

Comment décrire ce roman ? Tout d’abord, il est très surprenant. L’autrice maîtrise à la perfection le déroulé de sa narration, et on ne s’ennuie jamais, bien que l’on soit constamment dans l’esprit d’un homme qui ne peut ni bouger ni communiquer avec autrui d’une quelconque façon. Entre flash-backs, discussions des visiteurs, hypothèses et cheminement de la pensée d’Alex, la lecture est vive et le rythme est soutenu. Il n’y a jamais de longueurs, alors que le récit suit de près le quotidien de cet homme dans le coma. Plusieurs questions guident le roman : Alex va-t-il se réveiller ou mourir ? Qui a voulu l’assassiner ? Pourquoi ? Comment ses proches vont-ils continuer leur vie ? C’est absolument passionnant et très riche. Depuis une chambre d’hôpital, c’est tout un univers qui se crée, avec une multitude de personnages dont on parvient à percevoir la complexité psychologique. Un huis-clos, donc, à la fois dans la tête d’un homme et dans son corps paralysé, et dans une chambre froide et aseptisée… Cadre original pour résoudre un mystère.

Allez, je ne vous en dis pas plus, pour préserver au maximum le suspense qui, dans ce livre, est à son paroxysme. Énorme défi, mais pari réussi. Je vous encourage simplement à découvrir ce très bon thriller, qui saura vous offrir un moment de lecture divertissant et bouleversant pour votre été !

Carte d’identité du livre

Titre : Il était une fois mon meurtre
Autrice : Emily Koch
Traducteur : Éric Moreau
Éditeur : Calmann-Lévy
Date de parution : 29 mai 2019

5 étoiles

Merci aux éditions Calmann-Lévy et NetGalley pour cette lecture.

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#373 L’heure des fous – Nicolas Lebel

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Le résumé…

Paris: un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. « Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël », ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard…
Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité.
L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale.
Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous…

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Mon avis…

Enfin ! Oui, j’ai enfin lu L’heure des fous de Nicolas Lebel. Il était temps ! J’avoue avoir découvert cet auteur à travers le regard taquin d’Olivier Norek, et j’ai acheté son livre l’année dernière à Saint-Maur en Poche. Je ne pensais pas que je serais autant surchargée de travail… Mais voilà, au milieu de l’écriture de mon mémoire, j’ai cherché un roman avec lequel je pourrais décompresser, et mon regard s’est posé sur L’heure des fous. J’avoue que j’ai trouvé ce roman très atypique, dans la mesure où mon attention s’est beaucoup moins concentrée sur l’enquête que sur les personnages eux-mêmes. Je les ai trouvé absolument fascinants et très intéressants. Leur personnalité est abordée avec beaucoup d’humour, ce qui semble assez caractéristique du style de Nicolas Lebel, même si je confirmerais cette intuition avec d’autres lectures. Il y a un côté très décalé que j’ai vraiment aimé, et qui est notamment symbolisé par la sonnerie de téléphone du capitaine Mehrlicht, qui consiste en répliques de films d’Audiard. Très drôle ! Toute l’équipe est attachante, avec le stagiaire traumatisé par Mehrlicht, ce dernier étant vraiment une grande gueule, le lieutenant Dossantos obsédé du Code Pénal et assoiffé de justice (pour le meilleur et pour le pire) et le lieutenant Latour, plus posée mais un peu rebelle. C’est un cocktail détonnant, que je prendrais vraiment plaisir à retrouver. J’ai aussi apprécié le côté linguiste de Nicolas Lebel, qui nous offre un magnifique exercice de style, avec le personnage de Mehrlicht et sa gouaille, son argot remarquable.

L’heure des fous, c’est un livre avec lequel on ne s’ennuie jamais ! Et on peut dire que Nicolas Lebel a vraiment une écriture bien à lui, car ce roman ne ressemble à aucun autre que j’ai pu lire jusqu’ici. J’ai adoré les clins d’œils et les hommages à la littérature (big up Victor Hugo !) et au cinéma. Sur la forme donc, parfait ! Sur le fond, je ne pourrais pas dire que j’ai moins aimé.  Il est vrai que l’intrigue policière passe un peu au second plan en raison de ces personnages très forts. Mais elle est rondement menée, parfaitement élaborée, et le dénouement ne déçoit pas. Cela aurait peut-être mérité de s’y attarder un peu plus, quitte à rajouter quelques pages, mais je ne suis même pas certaine. À vrai dire, cette focalisation sur les personnages est vraiment ce qui fait la richesse du livre, et je me dis que ce serait dommage de l’atténuer. Car, à la fin, le résultat est là : on a envie de retrouver cet insupportable mais adorable Mehrlicht ! L’heure des fous a un charme qui lui est propre, un peu suranné, un peu vintage. Un polar à l’ancienne, donc, qui se lit comme un bon page-turner. J’adore, et j’en redemande !

Carte d’identité du livre

Titre : L’heure des fous
Auteur : Nicolas Lebel
Éditeur : Marabout
Date de parution : 28 mai 2014

5 étoiles

#357 Le Bois des Ombres – Barbara Dribbusch

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Le résumé…

Lorsque sa grand-mère, Charlotte, décède, Anne Südhausen se rend à Innsbruck pour organiser son enterrement. La vieille dame, avec qui elle a perdu contact depuis près de vingt ans, lui a laissé un bien lourd secret : des journaux intimes, qu’elle a rédigés en 1943, lors de son séjour aux « Bois des Ombres », un étrange établissement, à mi-chemin entre le sanatorium et l’hôpital psychiatrique, théâtre de terribles événements qui changèrent à jamais la vie de Charlotte.
La lecture de ces cahiers va être pour Anne source de révélations sur le passé de sa grand-mère, mais rapidement, celles-ci vont dépasser les simples secrets de famille. Pourquoi deux carnets ont-ils disparu ? Que contenaient-ils de si inquiétant ? Surtout, qui pourrait se sentir menacé par eux ?

Mon avis…

Aujourd’hui, je vous parle d’un roman que j’ai beaucoup apprécié, et qui est sorti en poche tout récemment ! Il s’agit du Bois des Ombres de Barbara Dribbusch. C’est l’histoire d’une jeune femme qui apprend la mort de sa grand-mère, qu’elle connaissait assez peu. Elle se rend à Innsbruck afin de procéder aux différents préparatifs de son enterrement et elle découvre de mystérieux carnets, dans lesquels sa grand-mère a raconté son histoire… et en particulier une période de sa vie, pendant la Seconde Guerre mondiale… Le Bois des Ombres, c’est le nom d’un sanatorium où a vécu Charlotte, en 1943. C’est un lieu dont les secrets ne se révèlent qu’au fil de la lecture de ses carnets… Or, quelqu’un ne veut visiblement pas qu’Anne découvre tout le passé de sa grand-mère… Très vite, en effet, les deux derniers carnets, qui révèlent tous les ressorts du secret, qui contiennent l’aboutissement de cette recherche, sont volés.

Cette lecture, Anne la partage avec nous. Nous avons en effet accès à son histoire personnelle à elle, sa quête d’explications quant au passé de sa grand-mère, ses propres aventures, et à l’histoire racontée dans ces carnets. C’est donc un roman à deux trames qui se déploient à plusieurs années d’écart, s’entrecroisent parfois, puis se réunissent… C’est un très beau livre sur la question de la famille, de la résistance personnelle et collective, sur la thématique du secret, et un roman fort d’une intrigue très efficace. En découvrant sa grand-mère, Anne se découvre elle-même, et elle embarque le lecteur dans une aventure marquante et émouvante. En bref, c’est un roman fort et étonnant, particulièrement efficace et enrichissant.

Carte d’identité du livre

Titre : Le Bois des Ombres
Autrice : Barbara Dribbusch
Traducteur : Jean Benard
Éditeur : Les Escales
Date de parution : 05 octobre 2017

5 étoiles

 

#312 Le club des philosophes amateurs – Alexander McCall Smith

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Le résumé…

Isabel Dalhousie, quadragénaire célibataire et financièrement indépendante, vit à Édimbourg où elle est rédactrice en chef de la très respectée Revue d’éthique appliquée. Elle préside aussi le club des philosophes amateurs qui se rassemble chez elle. Isabel s’intéresse à des problèmes qui, à parler franc, ne la regardent en aucune façon – à commencer par ceux qui sont du ressort de la police. Elle est convaincue que la mort d’un jeune homme pendant un concert dans l’Usher Hall est bien plus suspicieuse qu’une chute innocente. Isabel mène l’enquête où brouillard, meurtre et devoir moral fusionnent en un seul et même sujet.

Mon avis…

Après l’avoir tant croisé en librairie, j’ai enfin lu Le club des philosophes amateurs d’Alexander McCall Smith. Il s’agit ici d’une édition avec une traduction révisée de François Rosso, en poche, avec une couverture plutôt sympa (ce qui ne gâche rien). C’était une grande découverte pour moi. L’ensemble se passe en Ecosse, donc dans un pays que je connais plutôt bien, et que j’ai pris plaisir à retrouver. Isabel Dalhousie est un personnage assez attachant, qui assiste malgré elle à une mort suspecte, et décide donc de mener sa petite enquête. J’ai personnellement trouvé que cette démarche était un peu déplacée et assez mal justifiée dans le roman. J’ai même l’impression que l’auteur lui-même en avait conscience car il évoque régulièrement l’illégitimité d’Isabel à mener cette enquête (ce qui tourne presque à la curiosité malsaine parfois). Pour un premier tome, j’ai trouvé beaucoup de lacunes, avec justement cette enquête parfois injustifiée, son dénouement sans originalité et en fait très prévisible, ses personnages globalement assez superficiels… Il y a aussi beaucoup de longueurs, avec des développements de théories philosophiques dans lesquels on se perd parfois… Mais, c’est tout de même un début de série de qualité, qui nous accroche quand même, malgré la petite déception finale. On a quand même envie d’avoir la résolution de tout ça. D’autres petites intrigues sont insérées, ce qui est aussi appréciable. Donc, pour conclure, c’est un roman pour moi assez moyen, qui ne laissera pas une trace impérissable dans mon esprit. Je ne pense pas lire le tome suivant, car j’ai trouvé l’enquête trop basique, peu surprenante, et la narration finalement assez plate. Malgré tout, ça se lit et peut plaire aux lecteurs en soif d’enquêtes terre à terre et d’érudition.

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En quelques mots…

une enquête
ambiance écossaise
quelques longueurs
philosophique et érudit

Carte d’identité du livre

Titre : Le club des philosophes amateurs
Auteur : Alexander McCall Smith
Traducteur : François Rosso
Éditeur : Le Masque (poche)
Date de parution : 30 mai 2018

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 Merci aux éditions du Masque pour cette lecture.

 

Télérama contre Franck Thilliez : ma réaction

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Devrais-je avoir honte de lire Franck Thilliez ? Si l’on se fie à la journaliste de Télérama, Marine Landrot, oui. Remettons tout cela en contexte. D’abord, l’autrice de l’article « En vacances avec Franck Thilliez » se réjouit du résultat d’un sondage montrant que « 80 % des Français n’envisagent pas de partir sans un livre. » Oui mais voilà, pour mériter le respect de cette éminente journaliste de Télérama, il faudrait lire des textes élitistes sinon rien :

« Tout de suite, on imagine des hordes de touristes, la poche avant du sac à dos carrelée d’un bouquin prêt à prendre l’eau et les yeux, voire les deux à la fois quand ça larmoie. Qui La Tache de Philip Roth, qui Lambeaux de Charles Juliet, qui Manuscrit zéro de Yoko Ogawa, qui Just Kids de Patti Smith. De la variété, de l’appétit, de l’élévation. »

Dommage pour elle, ce ne sont pas ces ouvrages qui sont lus par la plupart des vacanciers, mais ceux de Musso, Dicker, Chattam et… Thilliez, auquel elle s’attaque avec virulence. Avec tout le respect que je dois à cette journaliste, le mépris qui suinte de cet article est tout simplement scandaleux. Si 80% des gens interrogés n’envisagent pas de partir en vacances sans un livre, réjouissons-nous ! Et si ce livre doit être de Franck Thilliez, où est le problème ? D’abord, rappelons que cet auteur écrit très bien. Il aurait été très facile de trouver de mauvais romans, alors j’avoue que ce choix m’étonne. J’imagine que, pour cette journaliste de Télérama, c’est la littérature populaire qui pose problème. Les qualités littéraires ne sont pas en question. Pour une journaliste comme celle-ci, il est probablement toujours plus flatteur de dire « cet été, j’ai lu Lambeaux de Charles Juliet » que de dire « cet été, j’ai lu Sharko de Franck Thilliez ». J’aimerais dire une chose : je suis étudiante en Lettres, je vais faire un doctorat, j’ai lu Lambeaux de Juliet, je lis énormément d’œuvres que cette journaliste jugeraient probablement comme étant d’excellentes lectures, suffisamment exigeantes pour avoir son approbation. Mais j’adore Franck Thilliez, et je n’en ai aucunement honte.

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Franck Thilliez procure, grâce à ses livres, du plaisir à l’état pur. Il répond aux désirs de ses lecteurs d’être emportés dans des fictions passionnantes, bien menées, maîtrisées. C’est du divertissement, oui, et de qualité. Je l’ai dit dans ma chronique du Manuscrit inachevé, j’ai adoré sa façon de faire réfléchir le lecteur, de le rendre acteur du roman. Avec Thilliez, je suis devenue, à mon tour, le temps de ma lecture, une enquêtrice. J’ai récolté les indices, je me suis interrogée, je me suis retourné l’esprit, et j’ai adoré ça ! Je ne hiérarchise pas mes lectures, et encore moins celle des autres. Mépriser ceux qui aiment la littérature « populaire », parce que nous lisons nous-mêmes des œuvres parfois très complexes et qui n’ont rien de « populaire », est tout simplement intolérable. Et la journaliste d’associer le nom du personnage Sharko à l’ancien président Sarkozy puis à la maladie de Charcot, et de se lancer quelques fleurs, car on n’est jamais mieux servi que par soi-même concernant les flatteries. Pour moi, les deux dernières phrases résument à la perfection la terrible réalité qui se cache derrière cet article :

« Voilà ce que c’est que d’avoir une pensée en arborescence. Il en résulte des difficultés de concentration, que visiblement la jeune lectrice du métro n’a pas, captivée comme elle est. »

Mépris. Voilà le mot qui caractérise cet article. Cette journaliste, parce qu’elle a lu – ou plutôt parce qu’elle mentionneLambeaux de Charles Juliet ou La Tache de Philip Roth (auquel elle pense probablement parce qu’il vient de nous quitter), se considère donc comme supérieure à ces lecteurs qui se contentent de Thilliez ou Chattam. Elle a « une pensée en arborescence », et bien je lui dis : félicitations. Et de s’opposer à cette « jeune lectrice du métro », qu’elle juge sur la base d’un seul livre qu’elle lui voit dans les mains. Dis-moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es, n’est-ce pas ? Peut-être, mais réduire une personne à une seule de ses lectures revient à un jugement hâtif et inapproprié. La mépriser pour cette lecture est totalement honteux.

Parler d’un auteur, Thilliez, que l’on n’a probablement jamais lu et décider de le mépriser parce qu’il se vend bien, n’est pas digne d’une journaliste. Ce billet d’humeur de Marine Landrot est dérangeant, car il témoigne d’un mépris de classe. Etre journaliste à Télérama, il y a pire dans la vie. C’est une situation professionnelle plutôt confortable, et la chance de fréquenter des milieux privilégiés n’est pas donnée à tout le monde. Alors, en étant journaliste à Télérama, il semblerait que l’on ne doive pas lire de littérature populaire. Libre à elle de lire ce qu’elle veut, et libre à chacun de lire ce qu’il veut. Charles Juliet et Franck Thilliez peuvent se côtoyer dans une bibliothèque ou dans une valise. Et j’ajouterais qu’ils sont tout simplement incomparables et que, finalement, tout le développement de cet article est aporétique. Comment opposer deux œuvres qui n’ont absolument rien à voir l’une avec l’autre ?

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Je voulais revenir sur cet article, car je considère qu’il est symptomatique d’une réalité de notre société. Au quotidien, je vois tant de gens qui pensent gagner en prestige en achetant les œuvres de Philip Roth en Pléiade par exemple, pour les poser sur leurs étagères et laisser leurs invités en contempler les tranches dorées. Mais je préfère largement avoir de longues conversations avec les lecteurs passionnés de polars, qui ont lu le dernier Thilliez et l’ont adoré, qui veulent acheter le nouveau Giébel ou encore imaginent l’intrigue du prochain Norek ! Mentionner des œuvres en les élevant comme parangon de la bonne littérature, de celle qu’il faut lire, ne suffit pas à l’intelligence. Apprenez, madame la journaliste, qu’il n’y a pas de « il faut » qui vaille en littérature.

Alors, non, je n’ai pas honte d’aimer Thilliez. Et j’encourage chacun à lire les auteurs qu’il souhaite lire, à glisser dans son sac à dos Sharko ou un autre roman populaire, ou un Balzac, un Roth, un Juliet, un Atwood, un Chattam, un Musso, un Darrieussecq ou n’importe quel livre. L’important, c’est la curiosité, le plaisir tiré de la lecture.

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#294 Le Manuscrit inachevé – Franck Thilliez

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Le résumé…

Aux alentours de Grenoble, une voiture finit sa trajectoire dans un ravin après une course-poursuite avec la douane. Dans le coffre, le corps d’une femme. À la station-service où a été vu le conducteur pour la dernière fois, la vidéosurveillance est claire : l’homme n’est pas le propriétaire du véhicule.

Léane Morgan et Enaël Miraure sont une seule et même personne. L’institutrice reconvertie en reine du thriller a toujours tenu sa vie privée secrète. Sa vie ? Un mariage dont il ne reste rien sauf un lieu, L’Inspirante, villa posée au bord des dunes de la Côte d’Opale, et le traumatisme de l’enlèvement de sa fille Sarah. L’agression soudaine de son mari va faire resurgir le pire des quatre dernières années écoulées.

Dans le vent, le sable et le brouillard, une question parmi d’autres se pose : vers qui, vers quoi se tourner, quand l’unique vérité est que tout vous devient étranger ?

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Mon avis…

Le Manuscrit inachevé est le tout dernier roman de Franck Thilliez. Autant dire qu’il était très très attendu ! Une fois que je l’ai eu entre les mains, je l’ai littéralement dévoré. Il s’agit, pour moi, d’un des meilleurs livres de Franck Thilliez. C’est un one-shot, ou roman indépendant. Du début à la fin, le lecteur est donc plongé dans une atmosphère nouvelle et inédite, accompagné de personnages inconnus et suscitant de nombreuses interrogations. Dans ce roman, la mémoire faillit, les esprits doutent, les hypothèses se croisent et s’entremêlent, les discours se contredisent et les secrets se façonnent… Franck Thilliez nous montre plusieurs façons de mener l’enquête : celle du personnage principal Léane l’autrice de thrillers, celle de Vic et Vadim, deux enquêteurs du sud de la France, et celle de Colin, un flic berckois. C’est un livre riche en points de vue, en rebondissements, en retournements de situation… Le tout est construit sur la base d’une mise en abyme : ce n’est pas « vraiment » le livre de Franck Thilliez que nous lisons mais celui d’un certain Caleb Traskman, racontant lui-même l’histoire d’Enaël Miraure, nom de plume de Léane, qui a écrit un livre intitulé… Le Manuscrit inachevé ! En bref, un récit machiavélique et complexe, à la manière d’un jeu de piste pour les personnages comme pour le lecteur. Tant de questions se bousculent dans notre esprit, et le suspense reste entier jusqu’au bout. Franck Thilliez nous propose de mener l’enquête à notre tour, en semant une multitude d’indices et de références, dans un roman participatif absolument labyrinthique comme l’on en fait rarement ! La lecture est active, elle devient un véritable jeu ! Nous voici acteurs du Manuscrit inachevé. A nous d’en écrire la fin ?

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Coup de cœur

#198 Le diable de la Tamise – Annelie Wendeberg

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Le résumé…

CHOLÉRA [latin cholera ; grec kholera] n. m. – Très grave maladie épidémique, produite par une bactérie, le vibrion cholérique, caractérisée par des selles fréquentes, des vomissements, des crampes, un grand abattement, et pouvant se terminer par la mort.
Londres, 1889. Quand une victime du choléra est retrouvée dans la Tamise, le Dr Anton Kronberg, bactériologiste de son état, est appelé pour confirmer les causes du décès. Toutes les précautions sont prises pour éviter une épidémie. Les choses auraient pu en rester là si les résultats intrigants de l’autopsie n’avaient poussé Kronberg à s’intéresser de plus près à cette affaire. Alors que Scotland Yard souhaite classer ce cas, Kronberg se rapproche de Sherlock Holmes. Et il ne faut que peu de temps au célèbre détective pour percer le secret du médecin qui, en réalité, est… une femme. Un secret qui pourrait la mener droit en prison s’il venait à être révélé. Mais tous deux vont unir leurs forces pour débusquer un criminel aussi redoutable que Jack l’Éventreur…
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Mon avis…

Les éditions Presses de la Cité m’ont envoyé Le diable de la Tamise comme service presse, et je n’ai pas hésité un instant avant de me lancer dans cette lecture dès que j’ai vu le nom « Sherlock Holmes ». C’était pour moi ! Cependant, ce nom amène aussi une pointe de scepticisme : est-ce que l’ensemble sera réussi ? En effet, récupérer Holmes n’a jamais été une affaire aisée… Conan Doyle a laissé derrière lui un personnage si développé et profond qu’il n’est pas toujours évident de l’intégrer dans une fiction sans « trahir » l’âme de cette légende. Je ne pouvais donc pas décemment attendre plus longtemps avant de savoir si le pari était réussi. Déjà, j’ai beaucoup aimé le principe d’avoir pour héroïne une femme se faisant passer pour un homme afin de pouvoir pratiquer la médecine. Au XIXe, en effet, les femmes n’avaient pas accès à ce type de professions, donc cela change d’avoir, pour une fois, un personnage féminin dans une enquête. J’ai beaucoup apprécié l’intrigue de base qui s’avère tout de même assez complexe, ce qui est très bien puisque cela justifie l’intervention de Sherlock Holmes. Ce que j’ai trouvé le plus brillant dans Le diable de la Tamise, c’est de mettre face au célèbre détective une femme aussi intelligente que lui, avec le même instinct, la même finesse d’observation, sans oublier Watson, l’acolyte de Sherlock qui a déménagé pour vivre avec sa femme. Sherlock Holmes était donc seul, le docteur Kronberg ne connait même pas son existence car elle ne lit pas le Strand, journal dans lequel sont publiées les aventures du détective écrites par Watson. C’est donc un nouveau duo que l’on découvre dans ce roman, et j’avoue que j’aimerais bien le voir se reformer.

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J’ai beaucoup apprécié ce roman car le personnage principal garde toujours une place plus importante que Sherlock Holmes, elle reste au centre du livre. Le détective est un personnage secondaire, ce qui permet aussi à l’auteure d’éviter les possibles écueils d’une telle reprise. L’enquête est passionnante, on se trouve dans un bon roman policier, avec ou sans Sherlock, d’ailleurs. Sa présence apporte un plus, et un plus qui n’est pas négligeable car Annelie Wendeberg le présente vraiment au summum de son charme. Je le trouve beaucoup plus proche du détective présenté dans la série Sherlock que dans les livres de Conan Doyle. Certes, la série était fidèle aux romans et aux nouvelles, mais Sherlock a beaucoup de charme quand il est incarné par Benedict Cumberbatch. Qui me contredira ? Et, dans ce roman, c’est lui que l’on retrouve. On se promène dans les tréfonds de Londres, le lecteur est emporté dans une véritable aventure au cœur de l’époque victorienne. Sans le ridiculiser, Annelie Wendeberg parvient à descendre Sherlock de son piédestal, à mettre en valeur ses petites faiblesses, elle le confronte à un personnage aussi fort que lui, et même plus courageux car le docteur cache un grand secret : son sexe. C’est ainsi à la fois un duo et une confrontation qui nous est proposé dans Le diable de la Tamise, une aventure jubilatoire que je recommande vivement.

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Ma note…

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Merci aux Presses de la Cité pour cette lecture.

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#193 Sang dessus dessous – Claude Izner

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Le résumé…

Paris, 1998. Un libraire est retrouvé assassiné dans sa boutique – nu, la tête dans un sac plastique, poignardé post mortem. À ses pieds, deux Jules Verne de la collection Hetzel lacérés et posés sur la tranche. Milo Jassy, bouquiniste désabusé des quais de la Seine, est condamné à résoudre cette énigme s’il ne veut pas connaître le même sort. Il devra pénétrer le labyrinthe des vestiges d’un Paris qui s’en va, avec pour seul fil d’Ariane celui de ses amours et de ses amitiés perdues.

Mon avis…

Ma soeur m’a déniché ce roman aux Quais du polar à Lyon, pour mon anniversaire, avec une belle dédicace (voir en bas de la page). Je ne connaissais Claude Izner que de nom, et je ne savais même pas qu’il s’agissait en fait qu’un couple d’auteures, deux soeurs, et donc d’une écriture à quatre mains. Ce premier livre est donc une découverte, et on peut dire que le résumé m’avait mis l’eau à la bouche. Pour une fervente lectrice, passionnée de littérature et étudiante en Lettres, ainsi qu’une fan de romans policiers, une histoire de bouquinistes, de meurtres, de livres, que demander de mieux ? J’ai donc rencontré ce cher Milo Jassy, bouquiniste sur les quais de Seine à Paris, un métier de passion qui ne rapporte que peu, on le comprend bien au fil du roman… Mais l’intérêt n’est pas là (enfin, il n’est pas seulement là, plutôt). Milo Jassy passe du statut de bouquiniste à apprenti détective, mais ce n’est pas par envie, c’est par besoin : pour survivre, il doit comprendre qui a tué ses connaissances, qui le harcèle, qui sème des indices un peu trop sanglants à chaque endroit où il se rend…

Le duo Claude Izner a su écrire le roman policier que tout amateur de lecture et de livres aimerait avoir entre ses mains. L’atmosphère est remplie de l’odeur des vieux livres, de l’air humide de Paris, de ses rues parfois nauséabondes, et de celles qui sont tout aussi pittoresques… Milo Jassy est un personnage principal attachant. Il a bien des défauts, c’est vrai, mais c’est à cela qu’on voit le personnage romanesque parfait. Après tout, la perfection littéraire n’est-elle pas de parvenir à rendre la fiction aussi imparfaite que la réalité ? Oui, c’est toute une réflexion… La nuit porte conseil, je retournerais dans ces questionnements existentiels demain matin ;). Revenons à Sang dessus dessous… Titre très bien choisi, d’ailleurs, car le roman tout entier s’inscrit dans un bazar monstre : de l’appartement de Milo Jassy aux personnages tous aussi mystérieux les uns que les autres (et suspects), des indices laissés aux scènes de crimes découvertes… Oui, tout est sens dessus dessous et les livres finissent tâchés de sang… Le livre au centre de ce roman ? Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. Hop, un nouvel argument pour moi, amiénoise de naissance, puisque je connais comme ma poche la maison de ce monsieur !

Résumons : Nous avons tous les ingrédients pour faire un excellent roman policier, et un excellent roman tout court d’ailleurs. L’ambiance distillée dans ce livre est on ne peut plus agréable pour un amateur de lecture même si nous restons à Paris, et, pour ceux qui connaissent, ce n’est pas toujours une ville des plus charmantes… Mais justement, c’est une capitale enveloppée de mystères, elle devient parfaitement le lieu des intrigues les plus étranges. Ce n’est que dans un endroit aussi riche que pouvait se dérouler Sang dessus dessous. On remarque la connaissance aiguë des quais des bouquinistes de la part des auteures puisqu’il s’agit de leur milieu, donc tout est réaliste et même un brin comique. Que dire de Stella Kronenbourg, voisine de quai de Milo Jassy ? C’est un des personnages les plus attachants du roman pour moi. Elle est complètement perchée, un peu désespérante, mais finalement très attendrissante. Je précise que ce patronyme, s’il peut sembler étrange, est tout simplement le surnom donné par Milo Jassy à cette femme qui s’appelle Henriette. Donc, non, Claude Izner n’était pas en manque d’inspiration pour les noms des personnages (on pourrait le croire). Stella Kronenbourg, c’est de la fraîcheur, de la légèreté toute parisienne, mais que l’on s’entende bien, pas parisienne Chanel ou Yves Saint-Laurent… plutôt parisienne Pigalle, à priori, mais on apprend à la connaître et notre avis change au fil des pages !

Allez, vous allez dire que je fais des chroniques à rallonge, qu’il faut que je me calme un peu donc je me calme, voilà ! Je voudrais donc conclure simplement en recommandant vivement cet excellent roman policier. Il serait vraiment bien dommage de ne pas le lire, je tiens à le souligner.  Vraiment, je le répète ne passez pas à côté ! Vous allez alors me demander : « mais pourquoi lui mettre seulement 19 alors ? ». Disons que je n’ai pas encore lu les autres livres de Claude Izner, donc je pense pouvoir supposer qu’elles ont fait encore mieux dans les suivants 😉

Ma note…

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La dédicace…

Merci à ma chère sœur Caroline qui a fait un tour aux Quais du polar pour mon anniversaire !