#371 Otto, autobiographie d’un ours en peluche – Tomi Ungerer

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Le résumé…

« J’ai compris que j’étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d’un antiquaire. J’ai été fabriqué en Allemagne. Mes tout premiers souvenirs sont assez douloureux. J’étais dans un atelier et l’on me cousait les bras et les jambes pour m’assembler… »

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Mon avis…

Après vous avoir parlé de l’excellent Crictor, qui racontait l’histoire tendre et drôle d’un boa constrictor domestique, voici Otto, autobiographie d’un ours en peluche. Comme le titre l’indique, le narrateur est un nounours, qui retrace avec nous son parcours tumultueux. Otto est né en Allemagne. Sa première famille d’adoption est celle de David, un gentil garçon. Lorsque David, qui doit porter une étoile jaune, est un jour emmené avec sa famille par des hommes inquiétants, Otto est donné par le petit à son meilleur ami, Oskar. Mais la guerre le séparera encore de son nouveau propriétaire… À partir de l’histoire d’un objet attendrissant et attachant, pour lequel tout enfant a de l’affection, Tomi Ungerer nous raconte l’Histoire avec un grand H. Il parle aux enfants de l’horreur et de la cruauté de la guerre, mais avec beaucoup de douceur. C’est un livre absolument magnifique et touchant, plein de justesse et de pertinence. J’avoue avoir été étonnée de parcourir un album aussi délicat, qui permet de parler de sujets aussi durs avec autant de tact et de simplicité. Un seul mot : c’est beau. J’aurais aimé le découvrir lorsque j’étais enfant, je dois l’avouer. C’est aussi un très beau livre sur l’amitié, sur la fidélité, l’affection et la tolérance. Comme toujours, les livres de Tomi Ungerer sont d’une richesse folle ! C’est un auteur qui prend en considération l’intelligence des enfants, et les croit capable de comprendre l’essence des choses. Et ça, j’adore.

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Carte d’identité du livre

Titre : Otto, autobiographie d’un ours en peluche
Auteur : Tomi Ungerer
Traductrice : Florence Seyvos
Éditeur : L’École des Loisirs
Date de parution : 24 mai 2001 [1999]

5 étoiles

Tomi Ungerer

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#284 Les Retournants – Michel Moatti

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Le résumé…

Août 1918. Vasseur et Jansen ont décidé de fuir. Quitter le front de la Somme et ne pas mourir dans les derniers assauts de cette guerre qui n’en finit plus. Alors qu’ils s’éloignent des tranchées sous de fausses identités, les deux lieutenants scellent leurs destins.
Ils se connaissent mal, mais Jansen comprend très vite que son complice est un psychopathe prenant un plaisir insupportable aux crimes qu’ils doivent commettre.
Ils trouvent refuge au domaine d’Ansennes, une étrange propriété à l’abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel ruiné, sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule, et la très secrète Nelly Voyelle, leur domestique.
Mais déjà, François Delestre, dit “le Chien de sang”, un capitaine de gendarmerie traqueur de déserteurs, est sur la piste des deux hommes. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie…

Mon avis…

Retour aux origines du blog, aujourd’hui… Il y a un peu plus de quatre ans, j’écrivais cette chronique sur Retour à Whitechapel de Michel Moatti. Aujourd’hui, découverte des Retournants du même auteur. Ce roman se déroule vers la fin de la guerre 14-18. Cette fin, justement, tout le monde en rêve. Mais certains n’y croient plus. Deux soldats, Vasseur et Jansen, en ont marre d’attendre et de risquer leur peau… Alors, ils décident de partir, de quitter le front… de déserter, tout simplement. Oui mais voilà, Jansen va vite se rendre compte que son compagnon, Vasseur, est un homme froid et cruel, presque un psychopathe. Traqués, ils parcourent la région de la Somme et finissent leur route dans une sombre maison entourés de personnages étranges… Donc, a priori, un scénario assez prometteur, plein de tension, avec une touche historique. Honnêtement, c’est un roman très agréable à lire que celui-ci. Michel Moatti a un style fluide qui nous accroche facilement. Pour autant, c’est une légère déception car, malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes… Il y avait pourtant du potentiel. C’est quand même un bon livre, idéal pour une lecture détente, sans prise de tête. Mais il ne faut pas s’attendre à un roman aussi complexe qu’Au revoir là-haut, par exemple. Si vous souhaitez néanmoins un bon roman à suspense pour lire au lit un dimanche, allez-y.

#268 Gioconda – Nìkos Kokàntzis

Le résumé… 

La libraire Marie-Jo Sotto-Battesti (librairie Goulard, Aix-en-Provence), en quatrième de couverture de ce livre, le résume ainsi : « Gioconda est un de ces “petits” livres que l’on n’oublie pas de sitôt. Dans la Grèce de la Seconde Guerre mondiale, deux adolescents vont découvrir la magie du désir et de l’amour. La tourmente de la guerre emportera cet amour mais ce livre nous le restitue avec une force, une vérité extraordinaires et nous gardons longtemps au cœur sa lumière. »

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Mon avis…

Ce livre, bien que court, petit par son format, est un très grand livre, et surtout un témoignage émouvant. Avant d’en tourner la première page, on ne s’attend pas un tel choc. J’ai été très touchée par cette lecture, d’une sensibilité folle. L’auteur y raconte une période de sa vie, celle qu’il a partagée avec Gioconda, une jeune femme pleine de vie, aimée et amoureuse. Il narre leurs premiers sentiments, leurs premiers ébats, leurs joies et leurs peurs. Dans ce livre, les mots révèlent une sensualité acharnée. La tendresse, la soif de vivre, la chaleur du soleil et des corps, les battements des cœurs, tout transparaît. Ce témoignage n’est pas tant un récit sur la guerre qu’un véritable hymne à la vie et à l’amour. C’est un texte magnifique que l’auteur nous offre, en rendant hommage à la première femme qu’il a aimée avec une intensité vibrante. Gioconda est probablement un des livres les plus beaux que j’ai eu l’occasion de lire. Il nous happe, nous éprouve et nous émeut. Nìkos Kokàntzis voulait offrir un monument de mots à une jeune fille qu’il n’a jamais pu oublier, partie trop tôt à cause de la folie des hommes, et c’est magnifiquement réussi. Un livre plein de pudeur, entre rêve et réalité, à la fois nécessaire, lumineux, marquant, bouleversant, apaisant et vivant.

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Coup de cœur 

 

#236 Le chien – Eric-Emmanuel Schmitt

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Le résumé…

 » Si les hommes ont la naïveté de croire en Dieu, les chiens ont la naïveté de croire en l’homme. »

Quel est donc le secret qui cadenasse l’âme de Samuel Heymann, ce médecin apprécié de tous mais qui reste un inconnu même aux yeux de sa fille ? Quelle est l’admirable relation qui le lie depuis 40 ans à ses chiens ?

Mené comme une enquête policière, ce texte émouvant traite de la communication entre les êtres, de la vengeance et du pardon : une surprenante et bouleversante leçon d’humanité.

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Mon avis…

La couverture laisse deviner le sujet du livre… Dans cette histoire, il y a des animaux et des hommes, les deux se rencontrant à un des moments les plus terribles de l’Histoire. Cette rencontre laisse une trace durable dans la vie de Samuel qui, à la mort de son chien, se suicide… Mais, bien que la relation entre l’homme et son animal domestique soit étroite, profonde, qu’est-ce qui peut pousser le maître à s’ôter la vie après avoir perdu son chien ? C’est cette question qui va pousser sa fille ainsi que son voisin à son enquêter… Jusqu’à se rendre compte qu’il ne connaissait pas si bien Samuel, qu’il cachait des secrets, parmi les plus douloureux… Eric-Emmanuel Schmitt, comme à son habitude, nous conte l’histoire d’une vie, avec un point de vue original, une subtilité remarquable, et surtout beaucoup de douceur. Livrer une leçon d’humanité, tout en délicatesse, à travers un récit touchant et simple, est tout ce qui fait le talent de Schmitt, qui a déjà œuvré dans ce sens avec des livres comme Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, ou encore Oscar et la Dame Rose.

J’aime beaucoup Eric-Emmanuel Schmitt pour sa capacité à doser parfaitement tous les ingrédients de ses œuvres. Il offre un moment de lecture agréable, tout en distillant de petites pensées qui veulent rendre le monde meilleur, sans naïveté pour autant. Le chien, c’est avant tout un livre qui adopte un point de vue intéressant, original, qui approche un pan de l’Histoire de façon inattendue. Derrière les apparences, le vernis s’effrite et la réalité se révèle, le passé prend le dessus sur le présent, pour mieux envisager le futur. Comprendre, c’est l’objectif premier de la fille de Samuel et de son voisin, et aussi celui du lecteur. Ce petit roman se lit à une vitesse inimaginable, environ une heure, car il est court, comme beaucoup de livres d’Eric-Emmanuel Schmitt, mais il est surtout prenant ! Une fois ouvert, le roman se déroule, les pages se tournent, et le lecteur ressent le besoin irrépressible de connaître le fin mot de l’histoire.

#199 Les combustibles – Amélie Nothomb

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Le résumé…

C’est la guerre et c’est l’hiver. Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement. Combien de jours leur reste-t-il à vivre ? En attendant, il n’est plus interdit de révéler ses vraies passions. L’amour, le désir, l’intelligence résistent-ils au froid ? A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ? Enfin, à l’heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas être mis à l’épreuve du feu ?

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Mon avis…

J’ai été très surprise en recevant ce livre en cadeau d’anniversaire de me rendre compte qu’il s’agissait d’une pièce de théâtre. Je ne connaissais pas du tout Amélie Nothomb dans ce registre. J’accrochais plus ou moins avec cette auteure, tout dépendait de ses œuvres, finalement. Je n’avais pas aimé Barbe Bleue, mais je compte bien me rattraper avec les quelques livres que m’a envoyé ma sœur, qui l’a rencontrée aux Quais du polar à Lyon. J’avais donc intérêt à aimer, comme elle me l’a dit, mais puisque je suis honnête sur mon blog, je ne dis que la vérité ! Et, ma chère sœur va être très contente, je n’ai absolument pas… détesté ! Pour être plus claire, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Il se parcourt très vite, comme la plupart des pièces de théâtre en général, mais il est très efficace. En effet, la question centrale de cette pièce m’a beaucoup plu : quel livre brûlerait-on si notre survie en dépendait ? Honnêtement, je ne pense pas que je saurais y répondre… Tout dépend ce qu’il y a dans la bibliothèque. Je garderais quelques Musso de côté au cas où, au lieu de m’en débarrasser, désormais.  En tout cas, cette question, c’est celle que ce se posent les protagonistes des Combustibles. Alors que le monde est en guerre, ils n’ont plus de quoi se chauffer, ils risquent de mourir de froid. Autour d’eux, des livres. Et l’on sait tous que le papier est un excellent combustible. Le problème, c’est que dès que l’on en brûle un, il faut en brûler d’autres, tant la chaleur dure peu de temps… Avouons que c’est une terrible torture pour des lecteurs comme nous, n’est-ce pas ?

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Comme toujours, il y a des petits bémols. Le premier, c’est que les livres évoqués sont malheureusement assez méconnus, si bien qu’on perd une certaine dimension d’investissement que l’on pouvait pourtant attendre pour le lecteur. Le second, évidemment, c’est le manque de profondeur des personnages. Je dis « évidemment » car c’est un peu consubstantiel du genre théâtral. En effet, Amélie Nothomb n’utilise que peu les didascalies si bien qu’on apprend peu de choses sur les personnages. J’aurais bien aimé voir l’adaptation théâtrale pour étudier ce que cela donne sur scène. Mais ce ne sont que de petits bémols, sûrement dus à ma situation d’étudiante en Lettres. J’ai en effet tendance à un peu trop « étudier », justement, ce que je lis. Donc, revenons au pur plaisir de la lecture. Sincèrement, c’est probablement un des textes les plus agréables que j’ai lu d’Amélie Nothomb. C’est court, certes, mais passionnant, et la fin est excellemment nothombienne. Pour ceux qui ne connaissent pas, elle a une écriture fantaisistes, c’est vrai, mais parfois aussi très tranchante. La fin de la pièce symbolise parfaitement ces deux aspects. Je pense que c’est un très bon livre pour approcher l’oeuvre d’Amélie Nothomb si on la connait peu, et une lecture à faire à tout prix si on l’a connait, que l’on ait été déçu ou non. En tout cas, je reprends personnellement confiance en son écriture, et j’ai désormais envie de lire d’autres de ses livres. Cela tombe bien puisque ma sœur n’a pas lésiné sur les titres.

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Ma note…

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Ma dédicace…

Merci à ma soeur Caroline pour cette lecture, cette dédicace et la patience dont elle a fait preuve pour rencontrer Amélie Nothomb.

#140 Adieu Berlin – Waldtraut Lewin

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Le résumé…

Rita grandit a Berlin auprès de Sidonie, sa belle.-mère qu’elle aime tendrement. Son père, souvent absent, ne lui apporte que le confort matériel. Après l’arrivée au pouvoir de Hitler, il quitte Sidonie, que sa confession juive met en danger. Rita préfère rester avec sa mère d’adoption. Ensemble, elles décident de fuir au Maroc où vit une partie de leur famille. Le jour même de leur départ, Sidonie est arrêtée par la police nazie. Mais Rita ne renonce pas : une carte postale de Marrakech dans la poche et toute sa fortune cachée dans la doublure de ses vêtements, elle réussit à passer la frontière française. A Strasbourg, elle rencontre Gabriel, un Allemand recherché par les nazis qui survit en trafiquant de faux papiers. La peur et l’espoir vont jeter sur les routes de France ces deux solitudes que tout oppose… Une magnifique histoire d’amour entre deux êtres épris de liberté que seuls les hasards de l’Histoire pouvaient réunir.

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Mon avis…

Je ne connaissais pas ce roman avant de tomber dessus par hasard au détour d’un rayonnage Emmaüs à Lyon. Tentée bien évidemment par le prix, mais aussi par l’histoire, je n’ai pas hésité à en faire l’acquisition et à très vite le découvrir. Ce livre relate l’histoire de deux personnages, à l’existence purement fictive, cherchant tous deux à fuir le régime nazi. La jeune fille veut rejoindre le Maroc car elle est à moitié juive et fille d’un homme trop influent qui a choisi de sacrifier sa femme, juive, au profit de ses affaires. Le jeune homme, quant à lui, fait l’objet d’un ordre d’arrestation de l’armée allemande. Tous les deux, malgré leurs différences, vont se retrouver unis par le désir de liberté, et par un amour naissant. Le roman est raconté par ces deux personnages, chacun avec sa propre sensibilité, si bien que le lecteur est comme tout-puissant, possédant toutes les cartes en main pour s’attacher à chacun d’eux.

Le scénario en lui-même est assez recherché et change de certains romans sur la guerre qui semble tous se ressembler. Le lecteur est assez souvent surpris par la tournure des évènements et les pages se tournent sans demander leur reste. Cependant, j’ai regretté certaines choses, selon moi plutôt des erreurs de style d’écriture voire de maîtrise de l’intrigue… J’aurais aimé toucher du doigt plus de fragilité dans la relation naissante des personnages. On se rend vaguement compte que quelque chose change pour eux et qu’il devient plus difficile de laisser percevoir la force qu’ils doivent nécessairement montrer… Mais jamais on ne réaliste vraiment la passion qui les étreint, bien qu’on reste conscient de son existence. Certains rebondissements sont parfois peu réalistes, rendant finalement moins compte de la réalité que d’une certaine vision utopiste de l’auteur… L’écriture cherche à montrer que l’espoir n’est jamais vain, bien que la fin semble contredire ce propos, mais la cruauté de la guerre et la fragilité de ceux qui doivent la fuir font perdre au roman une part de son potentiel émotionnel.

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Waldtraut Lewin

Ma note…

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#124 Nora – Léa Mazé

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Le résumé…

Les parents de Nora déménagent. Pour ne pas leur mener la vie dure pendant cette période, la petite fille est confiée à son oncle Lucien, agriculteur. Nora n’est pas contente, elle boude. Mais finalement, la vie à la ferme commence à lui plaire. Elle crée son univers à l’intérieur d’un grand chêne qu’elle partage avec une chatte enceinte et observe une petite mamie assise seule, sur un banc. De là, Nora se pose des tas de questions. Qu’attend la vieille dame ? Pourquoi est-elle seule ? À travers ces interrogations, on assiste à l’évolution d’une enfant qui avance dans l’apprentissage de la vie.

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Mon avis…

Voici une BD dans la lignée de Passe-passe, que j’avais énormément apprécié, également chez les Editions de la Gouttière. Là aussi, la bande dessinée traite tout en douceur de sujets difficiles, qu’il s’agisse de la guerre, de la solitude, de l’amour ou de la mort… On suit une enfant au départ capricieuse, qui va petit à petit se retrouver confrontée à des aspects de la vie dont elle n’avait jamais vraiment eu confiance. Elle observe la vieille dame seule sur le banc dans son jardin, cela commence comme un jeu, et sans jamais lui parler elle finit par s’attacher à elle. La petite se demande pourquoi la vieille dame n’a pas trouvé l’amour, elle veut l’aider et lui offrir cette possibilité malgré son âge. On voyage à la fois dans une réalité très dure et dans un imaginaire riche en douceur. La petite fille a la chance de réussir à s’échapper grâce à son esprit fertile, à changer ces aspects tristes de la vie en quelque chose de beau. Cette capacité semble propre aux enfants et permet de redonner de la tendresse malgré les épreuves qui nous attendent finalement tous plus ou moins.

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Evidemment, ce livre s’adresse aux enfants. Certes, les sujets abordés sont parfois délicats mais la manière de les traiter est très enrichissante et permet d’aborder avec délicatesse certains sujets. Il peut être largement contestable de laisser l’enfant enfermé dans un univers aseptisé pour ensuite un jour le confronter aux épreuves de la vie, sans la moindre préparation. Il ne faut pas non plus lui enlever toute possibilité de rêver, loin de là. C’est là que les livres comme Nora ont un intérêt, car ils permettent à l’enfant d’approcher en douceur ces éléments indissociables de la vie, tout en gardant un imaginaire très présent. Et même après le choc de la mort, la petite Nora garde sa créativité et ses idées farfelues, échappatoire à l’horreur de la vie. On se rend compte finalement du réalisme de la bande dessinée, et on se rend compte que l’enfant arrive peut-être mieux à supporter le deuil et la tristesse que, nous, adultes. Nora serait peut-être alors une œuvre destinée aux plus grands, nous encourageant à retrouver notre innocence et cherchant à nous convaincre de rouvrir cette porte sur l’imaginaire que nous avons un jour fermé sans nous en rendre compte ?

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Ma note…

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Merci aux Editions de la Gouttière pour cette lecture.

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