Alerte parution : « Comme une mule qui apporte une glace au soleil » de Sarah Ladipo Manyika

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Une fois n’est pas coutume, j’avais vraiment envie de vous signaler une sortie poche, celle de l’excellent roman « Comme une mule qui apporte une glace au soleil » de Sarah Ladipo Manyika. Derrière ce drôle de titre se cache un livre d’une fraîcheur et d’une profondeur remarquable !

Petit retour sur ma chronique de cet excellent bouquin, d’abord paru aux éditions Delcourt et désormais en poche chez 10/18 !

Le résumé…

Le professeur Morayo Da Silva s’apprête à fêter son anniversaire, alors elle sort acheter des fleurs. Cette Mrs Dalloway nigériane porte fièrement ses soixante-quinze printemps et ses turbans aux mille couleurs, et aime par-dessus tout retrouver son petit monde dans les rues de Haight-Hashbury, San Francisco, sa ville de cœur depuis deux décennies. On croise ainsi Dawud, commerçant palestinien ; Mike, un policier apprenti-romancier ; Mme Wong, toujours un balai à la main ; Sunshine, la jeune voisine indienne qu’elle a prise sous son aile ; ou encore Rachel une jeune SDF fan de Grateful Dead… La vie des autres, elle l’expérimente aussi au gré des romans qui tapissent les murs de son appartement et dont les personnages dialoguent entre eux.

Mon avis…

La couverture originale et celle du livre de poche sont à l’image du livre : colorées, enthousiasmantes, solaires… J’ai toujours eu un peu de mal avec ce qu’on appelle couramment les romans feel good. Et, pour la première fois, il y a un livre qui m’a vraiment semblé mériter ce nom, le voici. Dans ce récit, l’autrice nous raconte l’histoire de Morayo Da Silva, une femme de 75 ans qui vient du Nigéria et vit à San Francisco. Dans la vie, c’est une femme vive, pleine de couleurs, qui a le don de provoquer des sourires partout où elle passe. Comme nous, elle est amoureuse des livres et ceux-ci lui rendent bien.

Son anniversaire arrive, elle en profite pour revenir avec calme et philosophie sur son passé et son présent, tout en envisageant son avenir. Elle repense à tous ceux qu’elle a croisés, aux rencontres qu’elle a faites. Mais la vie n’est pas finie pour elle, loin de là. Et des rencontres, elle en fait encore. Son corps fatigue un peu, lui réclame du repos. Ce roman, c’est donc aussi l’histoire d’un duel entre une énergie intérieure et le temps qui passe. Morayo est un personnage inspirant, remplie d’une soif de vie et de découverte qui ne peuvent que nous donner envie de respirer un bon coup et de se laisser entraîner au fil des rues.

Ce roman, c’est le portrait d’une femme, mais aussi le portrait de la société qui fourmille autour d’elle. Une société cosmopolite, variée, qui bouge sans cesse. Dans ce livre, tout est beau. Et une lecture aussi rafraîchissante, gaie, enthousiasmante, ne peut que faire du bien. Comme une mule qui apporte une glace au soleil est un petit roman merveilleux, le premier de l’autrice à être traduit en français. Je conseille vivement la lecture de ce roman pour les vacances, quand on a juste envie d’une lecture douce et apaisante, à la fois légère et profonde. Sarah Ladipo Manyika fait entrer le soleil dans l’esprit de ses lecteurs et leur présente un personnage fort, à raison comparé à la célèbre Mrs Dalloway de Woolf.

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#357 Le Bois des Ombres – Barbara Dribbusch

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Le résumé…

Lorsque sa grand-mère, Charlotte, décède, Anne Südhausen se rend à Innsbruck pour organiser son enterrement. La vieille dame, avec qui elle a perdu contact depuis près de vingt ans, lui a laissé un bien lourd secret : des journaux intimes, qu’elle a rédigés en 1943, lors de son séjour aux « Bois des Ombres », un étrange établissement, à mi-chemin entre le sanatorium et l’hôpital psychiatrique, théâtre de terribles événements qui changèrent à jamais la vie de Charlotte.
La lecture de ces cahiers va être pour Anne source de révélations sur le passé de sa grand-mère, mais rapidement, celles-ci vont dépasser les simples secrets de famille. Pourquoi deux carnets ont-ils disparu ? Que contenaient-ils de si inquiétant ? Surtout, qui pourrait se sentir menacé par eux ?

Mon avis…

Aujourd’hui, je vous parle d’un roman que j’ai beaucoup apprécié, et qui est sorti en poche tout récemment ! Il s’agit du Bois des Ombres de Barbara Dribbusch. C’est l’histoire d’une jeune femme qui apprend la mort de sa grand-mère, qu’elle connaissait assez peu. Elle se rend à Innsbruck afin de procéder aux différents préparatifs de son enterrement et elle découvre de mystérieux carnets, dans lesquels sa grand-mère a raconté son histoire… et en particulier une période de sa vie, pendant la Seconde Guerre mondiale… Le Bois des Ombres, c’est le nom d’un sanatorium où a vécu Charlotte, en 1943. C’est un lieu dont les secrets ne se révèlent qu’au fil de la lecture de ses carnets… Or, quelqu’un ne veut visiblement pas qu’Anne découvre tout le passé de sa grand-mère… Très vite, en effet, les deux derniers carnets, qui révèlent tous les ressorts du secret, qui contiennent l’aboutissement de cette recherche, sont volés.

Cette lecture, Anne la partage avec nous. Nous avons en effet accès à son histoire personnelle à elle, sa quête d’explications quant au passé de sa grand-mère, ses propres aventures, et à l’histoire racontée dans ces carnets. C’est donc un roman à deux trames qui se déploient à plusieurs années d’écart, s’entrecroisent parfois, puis se réunissent… C’est un très beau livre sur la question de la famille, de la résistance personnelle et collective, sur la thématique du secret, et un roman fort d’une intrigue très efficace. En découvrant sa grand-mère, Anne se découvre elle-même, et elle embarque le lecteur dans une aventure marquante et émouvante. En bref, c’est un roman fort et étonnant, particulièrement efficace et enrichissant.

Carte d’identité du livre

Titre : Le Bois des Ombres
Autrice : Barbara Dribbusch
Traducteur : Jean Benard
Éditeur : Les Escales
Date de parution : 05 octobre 2017

5 étoiles