#353 Sujet inconnu – Loulou Robert

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Le résumé…

J’avais huit ans quand j’ai su que je ne finirais pas mes jours ici. Qu’ici je ne deviendrais personne. Qu’ici je n’aimerais personne. Qu’ici, rien. Je ne ressentirais rien.
J’avais huit ans et j’ai décidé de partir un jour. J’ai choisi de ressentir. J’ai choisi de souffrir. À partir de là, je suis condamnée à cette histoire.

Sujet inconnu, c’est, dans un style brut et très contemporain, l’histoire d’un amour qui tourne mal. Entre jeux de jambes et jeux de mains, l’héroïne de ce roman boxe, court, tombe, se relève, danse, au rythme syncopé de phrases lapidaires et d’onomatopées. Plus la violence gagne le récit, plus on est pris par cette pulsation qui s’accélère au fil des pages. Un roman écrit d’une seule traite, d’un seul souffle, dans l’urgence de gagner le combat, dans l’urgence de vivre, tout simplement.

Mon avis…

L’exploration de la rentrée littéraire continue avec un roman très singulier : Sujet inconnu de Loulou Robert. Il s’agit d’un texte qui est loin d’être classique, qui est au contraire on ne peut plus contemporain, actuel, et aussi torturé que l’est notre société. Loulou Robert y mêle douceur et brutalité, sensualité et violence, avec un style tout à la fois sec et voluptueux, tranchant et caressant. Accrochez-vous bien, ce texte ne pourra pas vous laisser indifférent. On aime, ou on n’aime pas. Mais ce qui est certain, c’est que l’autrice a un talent fou. Je vous préviens d’ores et déjà, il faut aimer l’écriture saccadée, rythmée et battante, comme le cœur.

Je dis je. Cette histoire existe. Réelle ou pas. Elle existe. La réalité, on s’en fout. La réalité n’écrit pas d’histoires. Je. Tu. Il. Elle ne vit pas. Elle ne mange pas. Ne ressent pas. Ne baise pas. N’aime pas. Ne meurt pas.

Je ne veux pas être réelle.

Rythme de la vie, panique, excitation, désir, peur, hâte… Loulou Robert livre un texte mimétique de l’âme humaine. La pensée y arrive par vagues, déferlante, envoutante, elle nous engloutit, veut nous noyer, nous pousse à lutter pour respirer. C’est un combat pour la vie, pour cette vie qui nous pénètre et nous anime jusqu’aux cellules les plus enfouies et passives. Tout est mouvement, agitation. Et c’est tout simplement beau, exaltant.

Vivante comme jamais. Même dans les pleurs. Je n’ai jamais autant pleuré que cette année. Autant ri. Bu. Mangé. Joui. Dansé. Je me suis envolée. Je me suis crashée. J’ai eu peur. J’ai toujours peur. La peur stimule. Je cours toujours. Crie plus fort. Va chercher. Le sujet inconnu. Je suis le sujet inconnu.

Loulou Robert nous narre la découverte des autres, mais surtout la découverte de soi. Qui est je ? tu ? il ? elle ? Si l’on n’était pas pleinement dans la vie, on aurait le sentiment que l’autrice fait l’autopsie de notre société, de toutes ces individualités effacées dans un collectif, avec un « je », au milieu de tout ça – elle, peut-être ? – qui lutte pour continuer à exister. Elle nous raconte la rencontre d’un personnage avec elle-même, une autre, une inconnue, qui naît lorsqu’elle arrive dans la capitale, un monde bien différent de sa campagne natale. Le choc. Et le charme qui opère.

Carte d’identité du livre

Titre : Sujet inconnu
Autrice : Loulou Robert
Éditeur : Julliard
Date de parution : 16 août 2018

5 étoiles

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Coup de cœur

rentrée littéraire

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#343 Règles douloureuses – Kopano Matlwa

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Le résumé…

Nous sommes en 2015, en Afrique du Sud. Des années durant, Masechaba a souffert de douleurs chroniques liées à une endométriose. Le sang a forgé son caractère, non seulement il a fait d’elle une personne solitaire, presque craintive, mais il l’a aussi poussé à devenir médecin. Quand débute le roman, elle est interne dans un hôpital. Dans le flux ininterrompu des patients, elle s’interroge sur sa capacité à les aimer tous, à leur donner toutes ses forces, tout son dévouement. Elle doute souvent, à l’opposé de sa meilleure amie, son modèle qui bien souvent pourtant l’ignore, voire la rudoie, Nyasha. Nyasha est zimbabwéenne, or l’Afrique du Sud vit alors une époque de racisme brutal.
Un jour, après avoir été accusée par son amie de ne pas avoir pris assez soin d’un patient étranger blessé lors d’émeutes xénophobes, elle décide de publier une pétition demandant le retour à la tolérance et à des valeurs humanistes.
En retour, elle sera violée par trois hommes, pour lui apprendre à rester à sa place.

Mon avis…

Dans une rentrée littéraire, il y a toujours un trésor, caché au milieu de la masse… Je sentais avant même de lire ce roman qu’il pouvait être cette petite perle. Et je ne m’y suis pas trompée, je crois. Il est de ces lectures qui laissent un goût à la fois doux et amer… Après avoir refermé ce livre, comme il est difficile de passer à un autre… Afrique du Sud, 2015, Masechaba souffre d’endométriose. Sa vie est une constante course d’obstacles. Malgré toutes les difficultés, les épreuves, elle a réussi à devenir médecin. Loin de laisser ses propres douleurs masquer celles du monde qui l’entoure, elle constate la prégnance du racisme, la persistance d’une forme d’apartheid qui se manifeste par une méfiance envers les étrangers… puis des violences qui vont profondément la choquer… Elle décide alors de mener un combat qui va la briser.

Règles douloureuses de Kopano Matlwa est un roman fort, puissant, révoltant, qui nous retourne l’âme aussi sûrement qu’une tempête. Endométriose, racisme, xénophobie, viol, mort, survie… Les sujets les plus durs sont présents. Tout cela amené avec la tendresse mêlée d’espoir d’une autrice talentueuse. Un choc, une véritable et belle révélation, un roman à la profondeur et à la perfection insondable ! C’est un livre actuel, moderne, dans lequel fleurit une douce révolte là où plus rien de bon ne semblait pouvoir éclore… Exceptionnel.

Carte d’identité du livre

Titre : Règles douloureuses
Autrice : Kopano Matlwa
Traductrice : Camille Paul
Éditeur : Le Serpent à Plumes
Date de parution : 30 août 2018

5 étoiles

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Coup de cœur

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#339 Les cigognes sont immortelles – Alain Mabanckou

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Le résumé…

À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l’Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l’apprentissage du mensonge.

Partant d’un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l’intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l’âme humaine à travers le regard naïf d’un adolescent qui, d’un coup, apprend la vie et son prix.

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Mon avis…

Asseyons-nous sous l’arbre à palabres et laissons-nous conter l’histoire qui se cache derrière cette magnifique couverture, photographie de Raymond Depardon… Laissons-nous conter le grand plongeon du jeune Michel, la fin de son innocence, sa confrontation avec la vie des grands et sa violence…

« Ça fait trois fois que Maman Pauline nous demande d’éteindre la radio parce que c’est l’heure de se mettre à table. Elle dit que ce n’est pas bien de manger en écoutant de la musique soviétique sinon on ne va pas apprécier le goût de la nourriture.  En plus, lorsqu’on est à table il vaut mieux ne pas savoir ce qu’il se passe ans le monde, comme ça si on annonce un malheur ce sera trop tard, on aura déjà bien mangé et bien rôté. »

Nous sommes au Congo, le 19 mars 1977. Le chef de l’État, Marien Ngouabi, vient d’être assassiné. Alors que Michel vit une existence simple et banale à Pointe-Noire, son quotidien se trouve brutalement mis sans dessus dessous. A travers un regard d’une tendre et fausse naïveté, il nous raconte trois jours de sa jeunesse, trois journées lui permettant de brosser le portrait d’une société congolaise versatile. Toujours dans les nuages, Michel est un narrateur à la fois drôle et poétique, bouleversé et bouleversant, innocent et malin… Quoique… Peut-être pas toujours si innocent qu’on pourrait le croire ! Il y a simplement des choses qu’il ne dit pas, « sinon on va encore dire que moi Michel j’exagère toujours et que parfois je suis trop impoli sans le savoir ».

J’ai beaucoup apprécié la volubilité de ce personnage, sa malice qui n’est pas sans rappeler celle du narrateur d’un de mes romans préférés, Mémoires de porc-épic, sur lequel j’ai d’ailleurs écrit un mémoire pour mes études (rien que ça !). Alain Mabanckou prend toujours soin d’écrire des histoires sérieuses, portées par un ton en apparence léger. Postcolonialisme, capitalisme, coups d’état, assassinats, révolutions… Les yeux de l’adolescent contemplent un monde chaotique et fou. Nous partageons trois jours intenses avec une famille aux fortes personnalités, en particulier Maman Pauline, déterminée et révoltée à sa façon. A travers ces individus, c’est tout un pays, toute une région, tout un continent que l’on redécouvre… Forcés d’admettre que nous ne connaissons que peu de choses du Congo et des autres pays que la France a autrefois colonisés, nous suivons Mabanckou dans ce voyage littéraire initiatique. Comme Michel, nous sommes poussés dans un monde en grande partie inconnu, ou du moins méconnu

C’est donc un récit à la fois enfantin et mature que nous livre l’auteur. Entre autobiographie et rêverie romanesque, entre histoire et Histoire, Les cigognes sont immortelles est un exceptionnel roman sur son pays et sa ville natale, un hommage à la figure maternelle, mais aussi un parfait exemple de la magie de l’écriture mabanckouienne, toujours à mi-chemin entre les racines et le ciel, le réel et l’envol littéraire. Magnifique.

Carte d’identité du livre

Titre : Les cigognes sont immortelles
Auteur : Alain Mabanckou
Éditeur : Seuil
Date de parution : 16 août 2018

5 étoiles

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Coup de cœur

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#337 Les prénoms épicènes – Amélie Nothomb

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Le résumé…

« La personne qui aime est toujours la plus forte. »

Mon avis…

Je n’étais pas sûre à 100% de lire le dernier Amélie Nothomb… et, finalement, je me suis quand même laissée tenter. Je ne sais pas pourquoi, il s’agit de l’autrice dont, même si elle ne me convainc pas toujours, je ne peux m’empêcher de lire les romans… J’avais apprécié, sans plus, celui de la précédente rentrée littéraire, Frappe-toi le cœur. Là encore, l’éditeur ne s’étend pas sur la quatrième couverture : rien ne sera dit de l’intrigue… Mais bon, on en apprend vite beaucoup plus si l’on ne vit pas dans une grotte ! Cette histoire fait en quelque sorte pendant à l’intrigue de Frappe-toi le cœur. On passe d’une relation mère-fille à une relation père-fille… Évidemment, les rapports humains sont toujours… particuliers… chez Nothomb, vous vous en doutez, ce n’est pas tout rose !

« Pourquoi avoir des remords de ne pas aimer qui ne l’aimait pas ? La question ne méritait aucun état d’âme. »

Au début, j’ai eu un peu peur car j’avais la drôle de sensation d’une histoire à la va-vite, un peu « bâclée », car la situation est exposée très rapidement, sans trop approfondir la psychologie des personnages… Ce choix s’explique plus loin dans le roman, heureusement. Passé cette mauvaise première impression, finalement on se prend à l’intrigue. En effet, j’ai plutôt trouvé l’ensemble assez « réaliste« . Je n’ai pas pu m’empêcher de m’identifier en partie au personnage principal, et de voir mon père dans le sien… En tout cas, on retrouve le talent de Nothomb pour construire des personnalités fortes. C’est donc, comme toujours, un roman bref et efficace que nous livre l’autrice. Les amateurs y trouveront évidemment leur compte, comme les curieux qui n’ont pas encore tenté l’expérience. Ceux qui attendent de l’originalité folle, cependant, seront déçus. Rien de sensationnellement nouveau dans ce roman, c’est du pur Nothomb, comme on l’aime (ou comme on le déteste).

Carte d’identité du livre

Titre : Les Prénoms épicènes
Autrice : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel
Date de parution : 22 août 2018

4 étoiles

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Challenge 1% rentrée littéraire 2018

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Bonjour à tous et à toutes !

Cette année, j’ai décidé de ne pas faire les choses dans mon coin et de participer au challenge 1 % rentrée littéraire 2018 organisé par le blog Délivrer des livres !

Alors vous me demanderez… mais en quoi ça consiste ?

Et bien, tout simplement, il s’agit de lire 1% des livres de cette rentrée littéraire, qui va nous amener dans les rayons pas moins de 567 nouveaux bouquins ! Donc, pour ce challenge, il faudra lire 6 livres, et bien évidemment il n’est pas interdit de viser plus haut encore.

Le challenge est ouvert d’août 2018 (consultez ma sélection aoûtienne ici !) au 31 janvier 2019. Cela donnera lieu à un bilan en septembre et à mi-parcours.

La liste des participant.e.s est présente sur blog Délivrer des livres, et vous trouverez sur le groupe Facebook les liens des chroniques publiées !

rentrée littéraire

Mes chroniques de la rentrée littéraire : 

danslesbrasdeverdun brexitromance

mariavittoria habitude

heures hommes

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Ma wishlist de la rentrée littéraire – août 2018

rentrée littéraire

Et oui, nous entrons bientôt dans une saison délicieuse pour les lecteurs et lectrices de tous horizons… la rentrée littéraire ! Cette année, encore de belles découvertes en perspective. Pour ma part, j’ai déjà craqué sur quelques titres.

Voici ma wishlist pour cette rentrée littéraire d’automne 2018, en commençant par le mois d’août ! Maintenant, le porte-monnaie suivra-t-il ? J’en doute…

Parutions du 16 août 2018

Les cigognes sont éternelles – Alain Mabanckou (Seuil)

Résumé : À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l’Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l’apprentissage du mensonge. Partant d’un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l’intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l’âme humaine à travers le regard naïf d’un adolescent qui, d’un coup, apprend la vie et son prix.

Frère d’âme – David Diop (Seuil)

Résumé : Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.

Les heures rouges – Leni Zumas (Presses de la Cité)

Résumé : États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère. Ro, professeur célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et d’écrire la biographie d’Eivor, exploratrice islandaise du XIXe siècle. Des enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d’avocate, des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l’arrière d’une voiture… Et Gin. Gin la guérisseuse, Gin au passé meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu’elle a voulu aider les femmes.

La guérilla des animaux – Camille Brunel (Alma)

Résumé : Comment un jeune Français baudelairien devient-il fanatique de la cause animale ? C’est le sujet du premier roman de Camille Brunel qui démarre dans la jungle indienne lorsqu’Isaac tire à vue sur des braconniers, assassins d’une tigresse prête à accoucher. La colère d’Isaac est froide, ses idées argumentées. Un profil idéal aux yeux d’une association internationale qui le transforme en icône mondiale sponsorisée par Hollywood. Bientôt accompagné de Yumiko, son alter-ego féminin, Isaac court faire justice aux quatre coins du globe.

Parutions du 22 août 2018

Chien-loup – Serge Joncour (Flammarion)

Résumé : L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecoeur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale.
Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’est imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître. En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières.
Ça, c’était en arrivant. Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au coeur de nos existences civilisées, comme un chien-loup.

Tous les hommes désirent naturellement savoir – Nina Bouraoui (JC Lattès)

Résumé : Tous les hommes désirent naturellement savoir est l’histoire des nuits de ma jeunesse, de ses errances, de ses alliances et de ses déchirements. C’est l’histoire de mon désir qui est devenu une identité et un combat. J’avais dix-huit ans. J’étais une flèche lancée vers sa cible, que nul ne pouvait faire dévier de sa trajectoire. J’avais la fièvre. Quatre fois par semaine, je me rendais au Kat, un club réservé aux femmes, rue du Vieux-Colombier. Deux coeurs battaient alors, le mien et celui des années quatre-vingt. Je cherchais l’amour. J’y ai appris la violence et la soumission. Cette violence me reliait au pays de mon enfance et de mon adolescence, l’Algérie, ainsi qu’à sa poésie, à sa nature, sauvage, vierge, brutale. Ce livre est l’espace, sans limite, de ces deux territoires.

Le malheur du bas – Ines Bayard (Albin Michel)

Résumé : « Au coeur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples ». Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

L’habitude des bêtes – Louise Tremblay (Delcourt)

Résumé :  « J’avais été heureux, comblé et odieux. Je le savais. En vieillissant, je m’en suis rendu compte, mais il était trop tard. Je n’avais pas su être bon. La bonté m’est venue après, je ne peux pas dire quand exactement. » C’est le jour sans doute où un vieil Indien lui a confié Dan, un chiot. Lorsque Benoît Lévesque est rentré à Montréal ce jour-là, il a fermé pour la vie son cabinet dentaire et les volets de son grand appartement. Ce n’est pas un endroit pour Dan, alors Benoît décide de s’installer pour de bon dans son chalet du Saguenay, au cœur du parc national. Il y mène une vie solitaire et tranquille, ponctuée par les visites de Rémi, un enfant du pays qui lui rend de menus services, et par la conversation de Mina, une vieille dame sage. Mais quand vient un nouvel automne, le fragile équilibre est rompu. Parce que Dan se fait vieux et qu’il est malade. Et parce qu’on a aperçu des loups sur le territoire des chasseurs, dans le parc. Leur présence menaçante réveille de vieilles querelles entre les clans, et la tension monte au village…Au-delà des rivalités, c’est à la nature, aux cycles de la vie et de la mort, et à leur propre destinée que devront faire face les personnages tellement humains de ce court roman au décor majestueux.

Parutions du 23 août

Le roman de Jeanne – Lidia Yuknavitch (Denoël)

Résumé : Anéantie par les excès de l’humanité et des guerres interminables, la Terre n’est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s’adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais contraints de mourir le jour de leurs cinquante ans. Tous vivent dans la peur, sous le joug du sanguinaire Jean de Men. Christine Pizan a quarante-neuf ans. La date fatidique approche . Rebelle, artiste, elle adule le souvenir d’une héroïne, Jeanne, prétendument morte sur le bûcher. Jeanne serait la dernière à avoir osé s’opposer au tyran. En bravant les interdits et en racontant l’histoire de Jeanne, Christine parviendra-t-elle à faire sonner l’heure de la rébellion ?

Le bûcher – György Dragomán (Gallimard)

Résumé : La Roumanie vient tout juste de se libérer de son dictateur. Les portraits du camarade général ont été brûlés dans la cour de l’internat où Emma, treize ans, arrivée après la mort tragique de ses parents, cherche encore à s’orienter. Quand une inconnue se présente comme étant sa grand-mère, elle n’a d’autre choix que de la suivre dans sa ville natale. Cette femme étrange partage sa maison avec l’esprit de son mari défunt et pratique la sorcellerie. Mais Emma comprend vite qu’il y a d’autres raisons à l’accueil malveillant que lui réservent les habitants de la ville. Peu à peu, elle découvre les secrets de sa famille. Profondément traumatisée et compromise par l’histoire qu’a traversée son pays, sa grand-mère a utilisé les pouvoirs de la magie pour surmonter des décennies dominées par la peur, la manipulation et la terreur. Et c’est cette force-là qu’Emma tente à son tour de libérer en elle pour trouver sa place dans un monde de nouveau bouleversé.

Parutions du 30 août 2018

L’Ange de l’histoire – Rabih Alameddine (Escales)

Résumé : Le temps d’une nuit, dans la salle d’attente d’un hôpital psychiatrique, Jacob, poète d’origine yéménite, revient sur les événements qui ont marqué sa vie : son enfance dans un bordel égyptien, son adolescence sous l’égide d’un père fortuné, puis sa vie d’adulte homosexuel à San Francisco dans les années 1980, point culminant de l’épidémie du sida. Mais Jacob n’est pas seul : Satan et la Mort se livrent un duel et se disputent son âme, l’un le forçant à se remémorer son passé douloureux, l’autre le poussant à oublier et à renoncer à la vie. En dressant le portrait bouleversant et tout en finesse d’un homme hanté par les souvenirs, Rabih Alameddine livre un texte éblouissant d’érudition et d’imagination, imprégné à la fois d’humour, de violence et de tendresse. Surtout, il nous rappelle l’urgence et la nécessité de se confronter au passé et de ne pas céder à l’oubli.

Règles douloureuses – Kopano Matlwa (Le Serpent à Plumes)

Résumé : Nous sommes en 2015, en Afrique du Sud. Des années durant, Masechaba a souffert de douleurs chroniques liées à une endométriose. Le sang a forgé son caractère, non seulement il a fait d’elle une personne solitaire, presque craintive, mais il l’a aussi poussé à devenir médecin. Quand débute le roman, elle est interne dans un hôpital. Dans le flux ininterrompu des patients, elle s’interroge sur sa capacité à les aimer tous, à leur donner toutes ses forces, tout son dévouement. Elle doute souvent, à l’opposé de sa meilleure amie, son modèle qui bien souvent pourtant l’ignore, voire la rudoie, Nyasha. Nyasha est zimbabwéenne, or l’Afrique du Sud vit alors une époque de racisme brutal.
Un jour, après avoir été accusée par son amie de ne pas avoir pris assez soin d’un patient étranger blessé lors d’émeutes xénophobes, elle décide de publier une pétition demandant le retour à la tolérance et à des valeurs humanistes. En retour, elle sera violée par trois hommes, pour lui apprendre à rester à sa place.

Le complexe d’Hoffman – Colas Gutman (éditions de l’Olivier)

Résumé : « Le petit Hoffman, il vous dira rien de sa maman. Il dit qu’elle est morte mais quand tu vas chez elle, tu vois bien qu’elle est vivante. Il m’a choisi pour me raconter son histoire. Elle n’est franchement pas triste. Je suis Lakhdar CM1, et certains disent que je suis dix-lexique. Le petit Hoffman, il a reçu une lettre dans son école. Des lois anti-alsaciennes, qu’il n’a pas le droit de faire du sport, d’aller au square ou même aux toilettes. Le petit Hoffman, quand il chasse pas les nazis de son école ou qu’il fait l’assistant respiratoire pour sa maman dépressionnaire, il écrit un livre : 83 ans. C’est l’histoire d’un type qui ne peut pas mourir avant cet âge fatal, mais ce n’est pas du tout une histoire pour enfants, parce que de l’enfance, Simon Hoffman, il n’en a jamais eu. » Burlesque, émouvant, et parfaitement irrespectueux, Le complexe d’Hoffman décrit un monde où la bonté est rare et la sécurité absente.

Et vous, avez-vous repéré des titres auxquels vous ne résisterez pas ?

Rendez-vous le mois prochain pour la sélection de septembre !

Les sorties poche à ne pas rater en août 2018 !

sortiespoche

Parler des nouveautés, c’est souvent parler de livres en grand format ! Par chance, elles finissent presque toujours par sortir en poche ! Alors voici une petite sélection d’ouvrages à paraître bientôt dans un format et un prix plus intéressant.

Alors…

À VOS AGENDAS !

9782264070951FS

Parution le 16 août 2018 aux éditions 10/18.

Pour qui ? Pour celles et ceux qui ont envie d’une dystopie très originale par la talentueuse autrice de La Servante écarlate. C’est le coeur qui lâche en dernier est dans la même lignée que ce texte plus connu, mais se distingue par un humour beaucoup plus prononcé, tendant parfois vers un cynisme grinçant et plaisant. Une lecture atypique qu’on n’oublie pas de sitôt !

Le résumé et la chronique coup de coeur ici.

Une-histoire-des-abeilles

Parution le 16 août 2018 aux éditions Pocket.

Pour qui ? Pour tout le monde, vraiment ! C’est un roman terriblement actuel qu’a écrit Maja Lunde. A travers trois histoires passionnantes, elle nous parle d’un des plus gros enjeux de notre monde moderne : la disparition des abeilles. Sans tomber dans le pessimisme ou la culpabilisation, l’autrice nous offre un texte inspirant, à la fois poétique et réaliste. A découvrir !

Le résumé et la chronique coup de coeur ici.

9782253906636FS

Parution le 22 août 2018 chez Le Livre de Poche.

Pour qui ? Pour les curieux.ses et les amateurs.trices d’art et du XXe siècle en général. Plongez dans la vie de Gabriële Buffet-Picabia, une femme trop longtemps oubliée et redécouverte par ses petites-filles. Essentielle dans le milieu artistique de l’époque, elle côtoie les plus grands génies : Picabia, bien sûr, mais aussi Apollinaire, Marcel Duchamp… Il s’agit d’un roman biographique absolument passionnant et instructif !

Le résumé et la chronique coup de coeur ici.

9782253073802FS

Parution le 22 août 2018 chez Le Livre de Poche.

Pour qui ? Pour les passionnés d’Histoire, qui ont envie d’explorer la vie sombre et destructrice de Josef Mengele, le « médecin d’Auschwitz« , qui a réussi à échapper à la justice en se réfugiant en Amérique du Sud. C’est un roman déstabilisant qui nous apprend beaucoup sur l’après-guerre et ses secrets les plus inquiétants.

Le résumé et la chronique ici.

9782757871560

Parution le 23 août 2018 aux éditions Points.

Pour qui ? Pour les amateurs de bonne littérature, de phrases bien construites, de recherche sur le langage… Voici un énorme coup de coeur de la rentrée littéraire de l’année dernière, enfin en poche ! Ce texte est tout simplement un chef d’oeuvre. A la fois drôle, original, addictif, ce roman nous montre l’étendue du talent de Joy Sorman qui manie les mots à merveille.

Le résumé et la chronique coup de coeur ici.

BONNE LECTURE !

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#270 Le courage qu’il faut aux rivières – Emmanuelle Favier

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Le résumé…

Elles ont fait le serment de renoncer à leur condition de femme. En contrepartie, elles ont acquis les droits que la tradition réserve depuis toujours aux hommes : travailler, posséder, décider. Manushe est l’une de ces « vierges jurées » : dans le village des Balkans où elle vit, elle est respectée par toute la communauté. Mais l’arrivée d’Adrian, un être au passé énigmatique et au regard fascinant, va brutalement la rappeler à sa féminité et au péril du désir.
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Mon avis…

Ce roman de la rentrée littéraire est un livre étonnant. Passé malheureusement assez inaperçu dans la masse des sorties de fin d’année, Le courage qu’il faut aux rivières est une histoire passionnante, narrant le destin de femmes qui rompent avec ce qu’elles sont pour prendre en main leur destin. Emmanuelle Favier nous fait découvrir une coutume très particulière et méconnue, celle des « vierges jurées », mais en excluant toute volonté documentaire, pour nous plonger dans une fiction prenante. Les personnages, attachants, doivent combattre pour se faire leur place dans la société, tout en restant en accord avec leur être intérieur. Un vrai combat. Il s’agit d’un livre très poétique mais réaliste, nous emmenant dans des paysages froids et rudes. Manushe et Adrian, à la fois forts et fragiles, sont des êtres de papier qui prennent vie sous nos yeux et dans nos esprits. Ils se transforment page après page, évoluent, cherchent leur voie et nous surprennent sans cesse. De l’amour, de l’amitié, beaucoup d’émotions… Un livre à découvrir absolument, pour sa beauté et son inventivité. Le courage qu’il faut aux rivières est une histoire qu’on ne peut pas vraiment raconter, sous peine de gâcher le plaisir de la lecture. La surprise est, en effet, au rendez-vous.

rentrée littéraire

 

#264 Nos richesses – Kaouther Adimi

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Le résumé…

En 1935, Edmond Charlot a vingt ans et il rentre à Alger avec une seule idée en tête, prendre exemple sur Adrienne Monnier et sa librairie parisienne. Charlot le sait, sa vocation est d’accoucher, de choisir de jeunes écrivains de la Méditerranée, sans distinction de langue ou de religion. Placée sous l’égide de Giono, sa minuscule librairie est baptisée Les Vraies Richesses. Et pour inaugurer son catalogue, il publie le premier texte d’un inconnu : Albert Camus. Charlot exulte, ignorant encore que vouer sa vie aux livres, c’est aussi la sacrifier aux aléas de l’infortune. Et à ceux de l’Histoire. Car la révolte gronde en Algérie en cette veille de Seconde Guerre mondiale.

En 2017, Ryad a le même âge que Charlot à ses débuts. Mais lui n’éprouve qu’indifférence pour la littérature. Étudiant à Paris, il est de passage à Alger avec la charge de repeindre une librairie poussiéreuse, où les livres céderont bientôt la place à des beignets. Pourtant, vider ces lieux se révèle étrangement compliqué par la surveillance du vieil Abdallah, le gardien du temple.

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Kaouther Adimi

Mon avis…

Ce roman est une surprise de la rentrée littéraire. Nos richesses propose un résumé tentant, qui suggère une histoire riche, mêlant littérature et Histoire. Promesse tenue. Le livre retrace la vie d’Edmond Charlot, jeune libraire et éditeur qui sera le premier à publier Camus. En parallèle, on retrouve l’aventure de Ryad, qui obtient pour stage la responsabilité de vider la librairie qui, à l’origine, a appartenu à Charlot. Le job paraît facile, mais c’est sans compter l’importance qu’a pris ce lieu dans la vie du petit quartier d’Alger, dans les esprits de ses habitants. Même si personne n’y entre plus, même si, depuis des années, les livres ne se vendent plus, la librairie reste un élément du décor, un endroit précieux. Abdallah, comme Ryad, n’aimait pas lire, mais il a veillé sur ce lieu pendant des années, et garde encore un œil sur lui maintenant qu’on veut le transformer en boutique de beignets.

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Edmond Charlot

Les personnages de ce livre ont beaucoup de profondeur, une longue histoire derrière eux, et souvent un lien très personnel à la librairie de Charlot. Kaouther Adimi peint toute une période de l’histoire d’Alger, nous montre un monde en transformation, en mutation, touché de plein fouet par la guerre et les révoltes. Elle nous décrit ce que la ville est devenue, au fil des années, à travers le parcours romanesque d’Edmond Charlot. Elle réinvente le journal de cet homme, qui a réellement vécu, et retrace l’évolution de son commerce, de ses débuts prometteurs à sa fin chaotique, tandis que d’autres éditeurs séduisent ses auteurs, que la guerre complique l’acheminement du  papier, les publications… C’est un roman véritablement passionnant, qui parle avec sensibilité de l’importance de la lecture, des livres en général, et qui nous décrit le paysage littéraire en Algérie pendant la guerre. Une peinture profonde de quelques personnages, et à travers eux de toute une ville, et d’un pays.

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#263 Frappe-toi le cœur – Amélie Nothomb

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Le résumé…

« Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie. » – Alfred de Musset

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Mon avis…

Les romans d’Amélie Nothomb sont toujours parmi les plus attendus de la rentrée littéraire : il suffit d’observer les énormes piles de livres reçus par les libraires, des dizaines et des dizaines portant son visage. L’auteure fait partie des incontournables. Cette fois, elle laisse le mystère planer sur son roman. Ce n’est certainement pas la quatrième de couverture qui donnera la moindre indication, puisqu’elle ne consiste qu’en une simple citation. Sans gâcher le plaisir de la lecture, je dirais qu’après avoir « tué le père », il s’agit cette fois de tuer la mère. Amélie Nothomb nous plonge dans les relations ambiguës qui unissent des femmes, toutes mères et filles. Elle explore la cruauté qui habite parfois ce lien intime, et surtout la jalousie qui peut opposer les unes et les autres. Dans un roman court et efficace, elle raconte une vie, traversée par celles de plusieurs autres femmes, et nous montre de quelle façon grandit une jeune fille jalousée par sa mère.

L’histoire en elle-même est prenante, le livre se lit très bien et constitue un moment agréable. On retrouve moins quelques obsessions d’Amélie Nothomb, comme le champagne et le goût du luxe… Pourtant, peu d’originalité tout de même pour ce nouveau roman. Le problème, avec Amélie Nothomb, j’imagine, c’est que la surprise de la première fois passe vite… Quand on a lu un roman, on a la sensation de les avoir tous lus. Et celui-ci ne fait pas exception. Malgré tout, il serait faux de dire que ce n’est pas un bon livre. Il ne s’agit certainement pas d’un coup de cœur, ni de la grande découverte de la rentrée littéraire. Amélie Nothomb entretient l’habitude de ses lecteurs, leur offre une nouvelle histoire comme elle sait en faire, un livre à ajouter à leur collection. C’est un moment attendu chaque année, qui répond justement aux attentes, mais sans plus. A lire, si vous aimez Nothomb, à éviter si vous n’accrochez pas à son style !

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