#327 Le Dernier Péché – Rebecka Aldén

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Le résumé…

Brillante auteure et conférencière, Nora sait convaincre son public que le bonheur et la réussite sont à la portée de chacun, pour peu que l’on s’en donne la peine.
Ce bonheur, elle a décidé de le construire après son accident, survenu dix ans plus tôt lorsqu’elle est tombée du septième étage et a miraculeusement survécu.
Elle vit à présent avec son mari, Frank, qui est aussi son agent, et leurs deux enfants, dans un quartier résidentiel cossu. Une fois par an, Nora organise pour tout le voisinage une somptueuse fête où elle joue à merveille son rôle d’hôtesse.
Mais ce tableau idyllique est un jour bousculé par l’arrivée de Klara, qui s’installe dans la maison d’en face. Alors que Nora s’attaque à son prochain best-seller – un roman sur les sept péchés capitaux –, Klara se montre une voisine de plus en plus présente. Charmante et gaie, elle séduit tout le monde. Seule Nora ressent un profond malaise. Petit à petit, des fragments de son passé lui reviennent et un soupçon se met à la hanter : et si cette chute, dix ans plus tôt, n’avait pas été accidentelle ?

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Couverture de l’édition poche

Mon avis…

C’est un roman tout particulièrement addictif que nous offre ici Rebecka Aldén. Nous plongeons en effet dans la vie de Nora, à première vue parfaite et sans ombre au tableau. Mais, bien sûr, tout est toujours plus compliqué que ce qu’il n’y paraît. En réalité, le passé de Nora a ses parts d’obscurité. Et celles-ci ne demandent qu’à resurgir. Cela se fera, avec l’aide de sa nouvelle voisine, Klara, qui sème le trouble dans son couple, sa famille, sa vie professionnelle et… son esprit ! Manipulation, secrets, trahison, perversité, tout est au rendez-vous dans ce thriller. Pourtant, j’ai très tôt eu le sentiment de déjà connaître la fin. Je ne faisais qu’attendre la confirmation de mes intuitions. A mon agréable surprise, Rebecka Aldén utilise les codes du genre et les manipule au service de son intrigue. J’ai donc eu le bonheur de constater que, finalement, la fin était différente de ce que j’attendais, sans être pour autant d’une originalité folle. Je pense que je lis tellement de thrillers psychologiques, je finis par être plus difficile et exigeante. C’est donc un roman cohérent, assez efficace et qui se lit très bien, sans être pour autant LE livre de l’année. Pour autant, ce serait être injuste que de ne pas apprécier l’intrigue prenante. On tourne les pages sans même s’en rendre compte, et c’est bien le but d’une bonne lecture !

Carte d’identité du livre

Titre : Le Dernier Péché
Auteur : Rebecka Aldén
Traducteur : Lucas Messmer
Éditeur : Denoël
Date de parution : 01 juin 2017

4 étoiles

 

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#320 Regarde-moi – Aga Lesiewicz

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Le résumé…

Photographe free-lance à Londres, Kris mène la vie de bohème dont elle a toujours rêvé. Mais la réception d’un étrange e-mail vient jeter une ombre sur son quotidien. Expéditeur anonyme ; pas de texte, juste une pièce jointe : une photo d’elle, prise des années plus tôt sur une scène de crime, à l’époque où elle bossait pour la police. Un cliché que Kris n’avait jamais vu et dont elle ignorait l’existence.

Bientôt, d’autres messages se succèdent, énigmatiques et angoissants. Des vidéos de l’intérieur de son appartement. Des photos de son fiancé, street artist célèbre, en pleins ébats torrides avec une autre. Et puis, ce montage macabre, simulant sa propre mort.

Harcelée par un troll qui semble parfaitement la connaître, Kris succombe peu à peu à la terreur. Comment démasquer l’expéditeur de ces menaces ? À qui se fier ? Pour Kris, le cauchemar ne fait que commencer…

Mon avis…

Et oui, c’est ma période « thriller psychologique« , apparemment ! Je n’arrête pas d’en lire en ce moment… Pour celui-ci, je me suis clairement laissée séduire par la quatrième de couverture, très tentante. On est ici dans un univers original, celui de la photographie et de l’art en général. Dans l’esprit, on est un peu dans les mêmes procédés que L’Echange, dont je vous ai parlé récemment. Le passage par le numérique pour le harcèlement y est aussi très présent. D’ailleurs, l’autrice nous livre nombre de détails sur la photo – et sur le piratage – qui, en fait, tendent à nous perdre. Je pense qu’on aurait peut-être pu se passer de certains et que la fluidité de lecture en aurait été meilleure. Personnellement, si j’ai lu le roman avec intérêt, je n’ai pas ressenti l’effet « page-turner » que je recherche. Ce n’est pas un roman qui nous fait ressentir un suspense insoutenable. D’ailleurs, la fin est en fait assez décevante, à mon avis. A mon grand regret, je dirais que la mayonnaise n’a pas pris ! Pour autant, cela reste une bonne lecture, mais je ne suis pas sûre que je la recommanderais, en comparaison d’autres romans dans le même genre et procurant plus de plaisir.

En quelques mots…

thriller psychologique
harcèlement
univers de la photo
se lit bien, mais sans plus

Carte d’identité du livre

Titre : Regarde-moi
Autrice : Aga Lesiewicz
Traductrice : Julia Taylor
Éditeur : Belfond
Date de parution : 07 juin 2018

3 étoiles

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Merci aux éditions Belfond et à NetGalley France pour cette lecture.

#318 L’autre Mrs Parrish – Liv Constantine

9791033901846

Le résumé… 

Certaines femmes ont tout. D’autres n’ont que ce qu’elles méritent.
Daphne Parrish a, en apparence, une vie parfaite. Un mari richissime et attentionné, deux enfants, une maison magnifique. Amber Patterson, elle, en a assez de mener une existence qu’elle juge trop modeste. Misant sur l’empathie et la gentillesse de Daphné, qu’elle parvient à apitoyer grâce à des mensonges, elle devient rapidement sa confidente, presque un membre de la famille. Elle aussi, se dit-elle, a droit au conte de fée. Et rien ni personne ne pourra l’empêcher de le vivre, même s’il lui faut détruire celle qu’elle appelle désormais sa meilleure amie et faire imploser son couple. Mais tous ses efforts pourraient être réduits à néant si Daphné venait à découvrir son passé, qu’Amber a soigneusement enterré.

Mon avis… 

J’avais un peu peur avant de commencer cette lecture. Pourquoi ? Parce que la quatrième de couverture était clairement très prometteuse ! Un régal en perspective. Oui mais j’avais peur d’être déçue comme avec L’Echange par exemple. La mode des thrillers psychologiques inspirés de La Fille du Train est passée par là… De nombreuses tentatives de faire aussi bien ont fleuri, mais le résultat n’était pas forcément au rendez-vous ! J’ai donc craint d’avoir ici affaire à un roman dans la même veine… Mais, finalement, j’ai été très agréablement surprise. Déjà, on accroche immédiatement à l’intrigue car l’autrice sait distiller le mystère à la perfection. Les indices sont subtils, et pour le coup la psychologie est bien là. Les personnages sont très intrigants, complexes, recherchés et étudiés. Et, même si le dénouement est attendu, on ne peut pas dire que le livre est décevant, bien au contraire. C’est un roman sur la manipulation, sur l’obscurité en chacun de nous, sur les limites de l’être humain… ou son absence de limites, justement. J’ai beaucoup aimé la succession des points de vue, avec d’abord celui d’Amber puis celui de Daphne, car c’est un bon moyen pour l’autrice de conserver le suspense. L’ensemble est tout simplement passionnant. C’est vraiment le genre de livres qu’on a envie de lire – quand on aime les thrillers – pour décompresser. En tout cas, ce roman se détache de la masse, offre une lecture agréable, de qualité, et c’est grandement appréciable !

En quelques mots…

thriller psychologique
bien écrit et efficace
secrets et manipulation
page-turner

Carte d’identité du livre

Titre : L’autre Mrs Parrish
Autrice : Liv Constantine
Traductrice : Leila Malone
Éditeur : HarperCollins France
Date de parution : 09 mai 2018

5 étoiles

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Coup de coeur

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Merci aux éditions HarperCollins et à NetGalley France pour cette lecture. 

#290 Toutes blessent, la dernière tue – Karine Giébel

9782714479501ORI

Le résumé…

Maman disait de moi que j’étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais…
Je connais l’enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés.
Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…
Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu’au dernier.

Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ?
Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.
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Mon avis…

Je disais il y a peu que le talent de Karine Giébel reposait essentiellement dans son efficacité, dont elle fait la démonstration dans ses histoires courtes, telles que Chiens de sang et D’ombre et de silence. Mais ici, l’autrice nous propose un véritable pavé. Un bon gros livre ! Et je finis par me dire que le talent de Karine Giébel n’a en fait besoin d’aucune condition particulière pour exister. Toutes blessent, la dernière tue est un livre choc qui ne laissera très certainement aucun lecteur indemne.

C’est un thriller psychologique qui s’inscrit dans une réalité souvent ignorée et méconnue, dont on parle très peu : l’esclavage domestique. Aujourd’hui, en France comme dans d’autres pays, des personnes sont exploitées, réduites en servitude. Ce livre, c’est leur histoire. Le récit des longues années de séquestration et de sévices de l’héroïne est si violent que l’on aimerait n’y voir que de la fiction. Pourtant, c’est l’innommable du réel qu’exploite Karine Giébel, comme l’a fait Olivier Norek, dans un autre registre, avec son excellentissime Entre deux mondes.

Grâce à des personnages très forts, elle construit un roman tout à fait passionnant, étoffé, impossible à lâcher jusqu’à la dernière page. On n’a certainement pas l’impression de lire un livre de plus de 700 pages ! Totalement saisissante, étonnante et bouleversante, cette plongée dans les méandres et les vicissitudes de l’esprit humain est diaboliquement orchestrée par la maîtresse du machiavélisme réaliste. En bref, un roman à ne pas mettre dans toutes les mains mais qui, pourtant, devrait être lu de tous ! Paradoxe ? Oui et non.

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