#373 L’heure des fous – Nicolas Lebel

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Le résumé…

Paris: un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. « Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël », ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard…
Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité.
L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale.
Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous…

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Mon avis…

Enfin ! Oui, j’ai enfin lu L’heure des fous de Nicolas Lebel. Il était temps ! J’avoue avoir découvert cet auteur à travers le regard taquin d’Olivier Norek, et j’ai acheté son livre l’année dernière à Saint-Maur en Poche. Je ne pensais pas que je serais autant surchargée de travail… Mais voilà, au milieu de l’écriture de mon mémoire, j’ai cherché un roman avec lequel je pourrais décompresser, et mon regard s’est posé sur L’heure des fous. J’avoue que j’ai trouvé ce roman très atypique, dans la mesure où mon attention s’est beaucoup moins concentrée sur l’enquête que sur les personnages eux-mêmes. Je les ai trouvé absolument fascinants et très intéressants. Leur personnalité est abordée avec beaucoup d’humour, ce qui semble assez caractéristique du style de Nicolas Lebel, même si je confirmerais cette intuition avec d’autres lectures. Il y a un côté très décalé que j’ai vraiment aimé, et qui est notamment symbolisé par la sonnerie de téléphone du capitaine Mehrlicht, qui consiste en répliques de films d’Audiard. Très drôle ! Toute l’équipe est attachante, avec le stagiaire traumatisé par Mehrlicht, ce dernier étant vraiment une grande gueule, le lieutenant Dossantos obsédé du Code Pénal et assoiffé de justice (pour le meilleur et pour le pire) et le lieutenant Latour, plus posée mais un peu rebelle. C’est un cocktail détonnant, que je prendrais vraiment plaisir à retrouver. J’ai aussi apprécié le côté linguiste de Nicolas Lebel, qui nous offre un magnifique exercice de style, avec le personnage de Mehrlicht et sa gouaille, son argot remarquable.

L’heure des fous, c’est un livre avec lequel on ne s’ennuie jamais ! Et on peut dire que Nicolas Lebel a vraiment une écriture bien à lui, car ce roman ne ressemble à aucun autre que j’ai pu lire jusqu’ici. J’ai adoré les clins d’œils et les hommages à la littérature (big up Victor Hugo !) et au cinéma. Sur la forme donc, parfait ! Sur le fond, je ne pourrais pas dire que j’ai moins aimé.  Il est vrai que l’intrigue policière passe un peu au second plan en raison de ces personnages très forts. Mais elle est rondement menée, parfaitement élaborée, et le dénouement ne déçoit pas. Cela aurait peut-être mérité de s’y attarder un peu plus, quitte à rajouter quelques pages, mais je ne suis même pas certaine. À vrai dire, cette focalisation sur les personnages est vraiment ce qui fait la richesse du livre, et je me dis que ce serait dommage de l’atténuer. Car, à la fin, le résultat est là : on a envie de retrouver cet insupportable mais adorable Mehrlicht ! L’heure des fous a un charme qui lui est propre, un peu suranné, un peu vintage. Un polar à l’ancienne, donc, qui se lit comme un bon page-turner. J’adore, et j’en redemande !

Carte d’identité du livre

Titre : L’heure des fous
Auteur : Nicolas Lebel
Éditeur : Marabout
Date de parution : 28 mai 2014

5 étoiles

#328 Le tueur intime – Claire Favan

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Le résumé…

Will Edwards, quinze ans, est quotidiennement battu, violé, humilié. Quand Samantha arrive dans sa classe, belle et protectrice, il renaît. Mais l’amourette se mue en déception. Décidé à se venger, Will apprend minutieusement les règles de la perversité et de la cruauté. Un véritable enragé ! Devenu un prédateur redoutable, il s’engage sur les routes des États-Unis à la rencontre de ses futures victimes.

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Claire Favan au salon Saint-Maur en Poche 2018.

Mon avis…

J’avoue que je ne connaissais Claire Favan que de nom avant de me rendre à Saint-Maur en Poche cette année. C’est sur ses conseils que j’ai opté pour le roman Le tueur intime, avec la promesse d’entrer dans l’esprit d’un tueur en série, rien que ça ! C’était en fait exactement ce que je cherchais, ce que j’avais envie de lire. J’espérais donc, évidemment, ne pas être déçue. Et autant dire que c’est une réussite. Ce roman est conséquent dans son nombre de pages, j’avais donc peur d’y trouver quelques longueurs. Mais pas du tout ! Claire Favan sait garder le rythme. Ce thriller est tout simplement addictif. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un épisode d’Esprits Criminels, mais en 100 fois plus complexe, plus palpitant, plus réaliste, plus recherché. J’en ressors d’ailleurs assez impressionnée par le talent et le travail de l’autrice. Bien qu’elle soit française, elle situe son intrigue aux Etats-Unis. Cela n’est aucunement problématique car c’est très bien fait.

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S’il y a un « bémol » à relever concernant ce roman, il serait peut-être à intégrer dans un avertissement… Cet excellent thriller se caractérise en effet par une extrême violence, une brutalité constante. Nous pourrions nous en douter, évidemment, puisqu’il s’agit de l’histoire d’un tueur en série. Or, le malaise est généralisé à tout le roman, et avec une puissance notable, car nous entrons vraiment dans la tête de Will Edwards. L’ensemble est vraiment glaçant, ce qui est particulièrement délectable pour les amateurs de thrillers et d’histoires de tueurs en série. Mais il est de mon devoir de vous dire qu’il faut cependant, parfois, avoir le coeur bien accroché ! Nos émotions sont mises à rude épreuve page après page… Les personnages sont tous parfaitement bien construits et développés, tout comme l’intrigue, la psychologie d’ensemble. Le cocktail est détonnant. C’est un livre qui vous fera passer quelques nuits blanches, car il est impossible de le lâcher ! Bref, vous l’avez compris, si vous cherchez un roman horrifique, qui vous donnera de véritables frissons, vous l’avez trouvé. Âmes sensibles s’abstenir.

Carte d’identité du livre

Titre : Le tueur intime
Autrice : Claire Favan
Éditeur : Points
Date de parution : 10 mars 2011

5 étoiles

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Coup de coeur

#322 La nuit n’est jamais complète – Niko Tackian

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Le résumé… 

La route à perte de vue au milieu d’un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place, tout dérape… Ils se réveillent seuls, abandonnés, naufragés de l’asphalte. À quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps. Quelques maisons en tôle froissée se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar…
Mais ce voyage au cœur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

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Mon avis…

J’ai eu le bonheur de rencontrer Niko Tackian à Saint-Maur en Poche. Je lui ai fait totalement confiance pour me conseiller le bon livre par lequel commencer. Et voilà celui qu’il m’a proposé : La nuit n’est jamais complète. Et, très honnêtement, en effet, ma nuit n’a pas été complète ! Une fois commencé, j’ai eu du mal à lâcher ce roman tout simplement passionnant. C’est un véritable page-turner. En quelques heures, je l’ai totalement dévoré. Depuis longtemps, je cherchais un livre qui me donnerait quelques frissons, si bien que j’ai beaucoup aimé le côté « horreur » du livre, qui peut s’avérer assez angoissant. L’atmosphère est parfaitement mise en place, sombre à souhait ! Moi qui ai peur du noir et suis claustrophobe, j’ai adoré ce voyage dans l’univers minier… J’ai aussi beaucoup apprécié l’aspect métaphorique du roman, qui montre un véritable effort d’écriture. En parlant de style, celui-ci est très fluide, entraînant. C’est un thriller très efficace, qui m’a permis de découvrir un auteur dont les romans me faisaient de l’oeil depuis un moment ! Evidemment, on ne peut pas trop en dire, d’autant que le roman est relativement court – mais dense – et que la fin est un véritable renversement. Ah, vous le sentez, le suspense, n’est- ce pas ? Aucun regret, pour ma part, vous l’aurez compris, d’avoir commencé par ce livre. En tout cas, cher Niko Tackian, on se retrouvera très vite dans les pages d’un autre roman, c’est certain !

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En quelques mots…

un thriller angoissant
dans les profondeurs de la mine
personne ne vous entendra crier
à découvrir

Carte d’identité du livre

Titre : La nuit n’est jamais complète
Autrice : Niko Tackian
Éditeur : Pocket
Date de parution : 13 avril 2017

5 étoiles

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Coup de coeur

Impression

#321 Les Impliqués – Zygmunt Miłoszewski

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Le résumé… 

Varsovie, 2005. Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l’ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite « Constellation familiale », ne manque pas d’intensité. Au point qu’un matin, l’un d’entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir plantée dans l’œil…
Pour le procureur Teodore Szacki, l’expérience est allée trop loin. À moins qu’elle n’ait réveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d’étouffer…

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Mon avis… 

Et voilà, j’ai lu mon premier polar polonais ! C’est par ce livre que j’ai décidé de commencer la lecture de ma moisson Saint-Maur en Poche 2018 ! Pourquoi ? Parce que l’auteur, très charmant, m’a présenté son livre – en français, s’il vous plait – et me l’a très très bien vendu, soyons honnête ! Et je n’ai absolument pas été déçue. Plusieurs choses m’ont plu. D’abord, l’intrigue est très intéressante. Le suspense est total, du début à la fin. J’ai beaucoup aimé l’audace de choisir un cadre psychologique aussi complexe, celui des constellations familiales. J’ai trouvé que l’auteur avait très bien fait ses recherches car, pour avoir eu l’occasion de participer une fois à ce type de réunions, j’ai pu constater que la représentation en était très fidèle et j’ai même appris des choses sur la théorie de cette thérapie ! En effet, il parvient à rendre accessible au lecteur les aspects même les plus subtils de cette pratique, et c’est très appréciable. Enfin, les personnages qu’il met en scène sont intéressants en raison, justement, de leur psychologie. L’enquêteur, qui est en fait un procureur, et non un policier, est attachant malgré ses nombreux défauts : il a la complexité d’un véritable être humain. De plus, le bonus si je puis dire, on découvre la société polonaise, son fonctionnement, ses moeurs, son histoire…  On apprend aussi beaucoup de choses sur le rôle du procureur, souvent grand oublié des enquêtes policières ! Il s’agit vraiment d’un texte très bien écrit, solide, mené avec talent. Je ne regrette absolument pas cette découverte et j’ai hâte de lire d’autres romans de Zygmunt Miłoszewski ! Néanmoins, il faut apprécier les polars qui prennent leur temps. C’est en effet peut-être l’aspect qui pourrait rebuter certains lecteurs : il n’y a pas de multiples rebondissements en veux-tu en voilà, c’est un livre qui s’inscrit dans la longueur – selon moi dans le bon sens du terme – et peut paraître assez dense. Mais j’ai trouvé qu’il s’agissait justement de ce qui fait sa richesse et son originalité.

En quelques mots…

un polar polonais
instructif et documenté
un « héros » atypique
intrigue dense et complexe
psychologique

Carte d’identité du livre

Titre : Les Impliqués
Auteur : Zygmunt Miłoszewski
Traducteur : Kamil Barbarski
Éditeur : Pocket
Date de parution : 08 janvier 2015

5 étoiles

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Saint-Maur en Poche 2018

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Le week-end dernier, plus précisément le dimanche, j’étais en vadrouille à Saint-Maur en Poche ! C’est un salon du livre près de Paris, très convivial, chaleureux, de quoi passer un moment magique. C’est organisé par les libraires de La Griffe Noire, à savoir Gérard Collard et Jean-Edgar Casel. Leur librairie fêtait cette année ses 30 ans et le salon ses 10 ans ! Même si je lorgnais depuis des années sur ce salon, c’était mon premier SMEP, et j’espère que ce ne sera pas le dernier. Malheureusement, j’ai été malade et je n’ai pas pu rester toute la journée, donc je n’ai pas pu profiter à fond comme je l’aurais voulu… mais j’ai quand même des petites choses à partager avec vous !

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Ce salon est exceptionnel, car on peut discuter avec les auteurs, passer du temps à échanger avec eux ! On peut se laisser aller aux découvertes. C’est aussi une librairie à ciel ouvert, avec des livres partout, des conseils de libraires, mais aussi des tables rondes, des petites conférences, des ateliers, etc. En plus, ce qui ne gâche rien, c’est hyper bien organisé. On rencontre des gens sympathiques au détour des allées – auteurs comme lecteurs – et on passe des moments inoubliables.

Voici mes trouvailles :

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J’ai ainsi commencé par aller faire un petit coucou à Olivier Norek (évidemment) qui était en rupture de stock de son roman Entre deux mondes, succès mérité !

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Je me suis immédiatement après dirigée vers Niko Tackian qui a été très très sympathique et m’a conseillée dans mon choix. Je ne savais pas par quel livre commencer et il m’a très bien guidée. J’ai ainsi opté pour La nuit n’est jamais complète.

Juste à côté de lui, qui y avait-il ? Nicolas Lebel ! Le fameux, qu’Olivier Norek est toujours en train de taquiner… Alors, évidemment, je ne pouvais pas manquer de prendre son premier livre pour le découvrir : L’heure des fous !

Je suis ensuite passée voir Bénédicte Voile pour parler avec elle de Comment maigrir sans rien manger ? Elle m’a fait une magnifique dédicace, qui me ressemble, et ça j’ai juste adoré ! Elle est très sympa, et c’était une jolie rencontre. J’ai malheureusement manqué sa comparse Coco mais ce n’est que partie remise… du moins j’espère !

J’ai également rencontré Négar Djavadi et j’ai pris son livre Désorientale, récemment sorti en poche, et dont je n’ai toujours entendu que du bien.

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Une des rencontres que j’ai beaucoup aimée est celle avec François-Xavier Dillard, qui est tout simplement adorable et très bavard ! On a parlé de son dernier roman, l’excellent Réveille-toi ! et, puisque je voulais lire un autre de ses livres, il m’a conseillé de commencer par Fais-le pour maman, tout en m’expliquant la genèse de son livre et quelques anecdotes le concernant. Bref, une rencontre comme on les apprécie et comme on en a peu dans d’autres salons !

Il fallait aussi que je choisisse un roman pour découvrir Claire Favan ! C’est l’autrice elle-même qui m’a conseillée en fonction de mes goûts, et j’ai donc pris Le tueur intime, parce que c’était exactement ce que je cherchais : plonger dans la tête d’un psychopathe.

Je ne pouvais pas passer à côté de Dust de Sonja Delzongle, un roman qui me fait de l’œil depuis très longtemps.

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J’ai aussi totalement découvert Elena Piacentini, qui m’a gentiment dédicacé un de ses livres : Des forêts et des âmes. J’avoue que je ne connaissais absolument pas et c’est le côté sympathique de SMEP, qui permet de se laisser tenter et de se laisser aller à la découverte au détour des allées.

Et, encore par hasard, je suis tombée sur Natacha Calestrémé et son livre Le Testament des Abeilles, qui a l’air très très prometteur !

Là, je me suis fait aborder par Monique Le Dantec qui m’a vendu son livre Les Jardins d’Allah. Le sujet m’intéressait, donc je me suis laissée tenter, même si a priori je ne me serais pas forcément arrêtée.

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Je vais également pouvoir découvrir le thriller polonais grâce au très sympathique Zygmunt Miloszewski, qui m’a résumé les intrigues en français, avec un accent trop mignon, et son roman Les impliqués. Ce sera sûrement un des premiers livres que je lirais de cette récolte SMEP !

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Quelques petits regrets tout de même, qui ne sont pas dus à l’organisation et au salon, mais plutôt à mes imprévus personnels, c’est notamment de ne pas avoir rencontré Franck Thilliez et Karine Giébel. J’aurais aimé pouvoir y passer la journée entière et pouvoir profiter plus et remplir encore un peu mon panier de livres ! Il manquait aussi mon chouchou, Sire Cédric, qui n’était pas présent cette année, que j’aimerais énormément revoir. J’aurais bien voulu voir un tas d’autres auteurs, mais ce sera pour l’année prochaine !!! 

Pour un compte-rendu bien plus détaillé, qui vous donnera forcément envie de venir à Saint-Maur l’année prochaine, c’est (notamment) ici.

En tout cas, j’aimerais remercier tous les fantastiques auteurs et autrices qui ont fait de cette vadrouille un moment magique qui se prolongera, je l’espère, dans la lecture de leurs livres ! Et, surtout, merci aux organisateurs de SMEP, aux bénévoles et aux libraires de La Griffe Noire, et à tous ces gens de l’ombre qui ont œuvré pour que cet événement ait lieu !

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