Le podcast « Oli » par France Inter

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En cette période de confinement à cause du Covid-19, je voudrais vous publier ce petit article que (honte à moi) je gardais sous le coude depuis… 2018 ! Mais, finalement, il n’aurait jamais été aussi utile que maintenant.

Je n’ai pas d’enfants moi-même, mais je sais que de nombreuses personnes, de nombreux parents, se retrouvent désormais confinés avec leurs enfants qui, sans école, doivent bien s’occuper autrement… Alors, comment divertir les petits quand les devoirs et les révisions sont finis ? Je vous présente « Une histoire et… Oli », un super podcast de France Inter qui devrait satisfaire nombre de parents désespérés (ou non).

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Donner le goût de la lecture, divertir, lutter contre l’ennui, développer le sens de l’écoute, rendre l’apprentissage plus ludique

Le tout avec des auteurs et des autrices reconnu.e.s et qui mettent tout leur talent au service des plus petits !

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« Une histoire et… Oli », qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un podcast, qui vous permettra de découvrir des contes inédits, créés tout spécialement pour France Inter par des écrivain.e.s tels que Chloé Delaume, Séverine Vidal, Karine Tuil, Eric-Emmanuel Schmitt, Véronique Ovaldé, etc.

Les genres sont très variés ! Il y a des petites histoires policières, des récits d’aventure, des contes de fée, des fables… Il y en a pour absolument tous les goûts. Et en plus, ces histoires sont lues par ceux et celles qui les ont écrites, donc vous pourrez découvrir les voix de vos écrivain.e.s préféré.e.s !

D’autres personnalités se prêtent aussi au jeu, telles qu’Omar Sy, Antoine de Caunes ou encore Nicole Ferroni ! Pas mal, non ?

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Chaque histoire dure entre 8 et 15 minutes. Vous avez de quoi faire rêver les petits le soir dans leur lit, ou leur offrir une petite pause agréable pendant la journée…

A l’origine, les contes sont destinés aux enfants de 5 à 7 ans, mais même les plus âgés peuvent y prendre plaisir… J’ai envie de dire : de 5 à 100 ans ! Et j’avoue que j’ai moi-même pris beaucoup de plaisir à découvrir « Oli » !

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Si vous ne savez pas par où commencer, voici une petite sélection de mes contes préférés, parmi ceux que j’ai pu écouter pour l’instant :

« Le coq solitaire » – Alain Mabanckou

« Le marchand d’amis » – Eric-Emmanuel Schmitt

« Le Lapin Shérif » – Olivier Norek

« La petite patate qui voulait être un chien féroce » – Nicole Ferroni

« Nadine et Robert les poissons rouges » – Delphine de Vigan

« Le renard et le poulailler » – Guillaume Meurice

« Zelda et les abeilles » – Tatiana de Rosnay

« La petite souris de nuit » – Susie Morgenstern

« Le poisson d’argent » – Nina Bouraoui

Vous pouvez aussi retrouver ce podcast sur YouTube !

#410 Alya et les trois chats – Amina Hachimi Alaoui et Maya Fidawi

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Le résumé…

Maryam et Sami ont trois chats : Pacha le chat angora noir – fier comme un pacha vraiment ! —, Minouche le tigré gris trouvé dans la rue et Amir le siamois déluré. Mais voilà qu’un jour le ventre de Maryam se met à grossir, et quelque chose commence à remuer dedans. Maryam disparaît quelques jours et revient avec quelque chose qui hurle et demande beaucoup d’attention. Nos trois minous sont bien désemparés. Que se passe-t-il ?

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Mon avis…

Aujourd’hui, je vous parle d’un petit album intitulé Alya et les trois chats. Ce livre raconte tout simplement l’arrivée d’un bébé dans une maison déjà bien remplie par trois chats coquins et inséparables. Ils ne comprennent pas ce qu’il se passe et découvrent avec stupeur cet être étrange qui fait bien plus de bruit qu’eux… J’ai trouvé que les illustrations avaient beaucoup de charme. L’histoire, vraiment très simple, voire simpliste, est plaisante, mais n’apporte finalement pas grand chose. C’est un joli album pour qui aime les chats, mais malheureusement rien d’exceptionnel… Peut-être qu’il s’agirait d’un bon choix de livre à offrir à des jeunes enfants qui voient un petit frère ou une petite sœur arriver, et pourront ainsi se retrouver dans la curiosité de ces petits chats.

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Carte d’identité du livre

Titre : Alya et les trois chats
Autrice : Amina Hachimi Alaoui
Illustratrice : Maya Fidawi
Éditeur : CrackBoom! Livres
Date de parution : 27 mars 2019

3 étoiles

#371 Otto, autobiographie d’un ours en peluche – Tomi Ungerer

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Le résumé…

« J’ai compris que j’étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d’un antiquaire. J’ai été fabriqué en Allemagne. Mes tout premiers souvenirs sont assez douloureux. J’étais dans un atelier et l’on me cousait les bras et les jambes pour m’assembler… »

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Mon avis…

Après vous avoir parlé de l’excellent Crictor, qui racontait l’histoire tendre et drôle d’un boa constrictor domestique, voici Otto, autobiographie d’un ours en peluche. Comme le titre l’indique, le narrateur est un nounours, qui retrace avec nous son parcours tumultueux. Otto est né en Allemagne. Sa première famille d’adoption est celle de David, un gentil garçon. Lorsque David, qui doit porter une étoile jaune, est un jour emmené avec sa famille par des hommes inquiétants, Otto est donné par le petit à son meilleur ami, Oskar. Mais la guerre le séparera encore de son nouveau propriétaire… À partir de l’histoire d’un objet attendrissant et attachant, pour lequel tout enfant a de l’affection, Tomi Ungerer nous raconte l’Histoire avec un grand H. Il parle aux enfants de l’horreur et de la cruauté de la guerre, mais avec beaucoup de douceur. C’est un livre absolument magnifique et touchant, plein de justesse et de pertinence. J’avoue avoir été étonnée de parcourir un album aussi délicat, qui permet de parler de sujets aussi durs avec autant de tact et de simplicité. Un seul mot : c’est beau. J’aurais aimé le découvrir lorsque j’étais enfant, je dois l’avouer. C’est aussi un très beau livre sur l’amitié, sur la fidélité, l’affection et la tolérance. Comme toujours, les livres de Tomi Ungerer sont d’une richesse folle ! C’est un auteur qui prend en considération l’intelligence des enfants, et les croit capable de comprendre l’essence des choses. Et ça, j’adore.

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Carte d’identité du livre

Titre : Otto, autobiographie d’un ours en peluche
Auteur : Tomi Ungerer
Traductrice : Florence Seyvos
Éditeur : L’École des Loisirs
Date de parution : 24 mai 2001 [1999]

5 étoiles

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#369 La maison Okola et autres contes délicats – Clémentine Ferry et Sanoe

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Le résumé…

Aimez-vous les gourmandises chocolatées ? Les desserts sucrés ? Les gâteaux décorés ? Alors entrez donc : la Maison Okola, fameuse chocolaterie, vous ouvre ses portes ! Vous y croiserez une tortue dévouée, un moineau inquiet ou un chat qui fait les meilleures tasses de chocolat. Voici les aventures de dix petits héros, à croquer… comme du cacao !

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Mon avis…

En ce lundi de Pâques, je vous propose une chronique de circonstance, autour du chocolat. Voici un très joli livre pour enfants, à partir de 7-8 ans. Vous y trouverez pas moins de dix petits contes sur le chocolat, de quoi ravir les gourmands. Chaque récit est très original et permet de découvrir des personnages singuliers. Les sujets sont actuels et recherchés. J’ai par exemple beaucoup aimé l’histoire de la souris Amandine, qui souhaite confectionner des emballages de bonbons en papier recyclé. Les contes sont très bien écrits et se lisent aisément. Je peux tout à fait imaginer les enfants et les parents savourer ensemble chacune de ces pages. Et que dire des illustrations ? Elles sont belles, très riches et travaillées. Dans ce recueil, vous trouverez d’ailleurs un cahier central, intitulé « Les carnets de la maison Okola », avec de splendides illustrations en couleur et même une recette de gâteau au chocolat (miam) ! Je trouve vraiment fantastique de pouvoir faire découvrir aux enfants le monde magique de la pâtisserie à travers de si jolies histoires, et de pouvoir prolonger le plaisir en cuisinant avec eux. Vous l’aurez compris, c’est un recueil de contes plein de charme que nous ont confectionné Clémentine Ferry et Sanoe. Il s’agit d’un livre qui ne prend pas les enfants pour des idiots, et qui leur propose des contes qui les feront grandir en leur faisant découvrir de belles valeurs, telles que le vivre ensemble, la tolérance, l’entraide, la bienveillance, et tant d’autres.

Vous pouvez feuilleter quelques pages du livre ici.

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Carte d’identité du livre

Titre : La maison Okola et autres contes délicats
Autrice : Clémentine Ferry
Illustratrice : Sanoe
Éditeur : Lumignon
Date de parution : 27 mars 2019

5 étoiles

Merci aux éditions du Lumignon pour cette lecture.

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Les graines magiques – Céline Lhuillier

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INITIATIVE

Aujourd’hui, petit billet « en passant » pour vous parler d’un projet que je viens de découvrir et que je soutiens de tout cœur : Les graines magiques.

Parler de la PMA aux enfants… oui, mais comment ?

Ce projet, c’est celui de Céline Lhuillier… Découvrez-le !

« Jeune et heureuse maman d’un adorable petit garçon de 9 mois conçu par don de gamètes, j’ai cherché un livre pour lui raconter son histoire. N’ayant rien trouvé j’ai décidé de l’écrire. »

Vous avez envie d’en savoir plus ?

Regardez cette petite vidéo très bien faite !

« Avant le livre, il y a eu de nombreuses, très nombreuses conversations avec des équipes pédagogiques, maitrisant le domaine de la petite enfance. Elles m’ont guidé dans le choix de ces mots.

L’exercice n’est peut-être pas parfait, mais c’est comme ça que moi, maman de mon adorable petit garçon, né d’un amour fou et d’une graine magique, je vais lui raconter son histoire. »

Vous aussi, vous êtes touché.e par cette belle initiative ?

Plus que quelques jours pour soutenir Les graines magiques sur Ulule.

Likez la page Facebook pour suivre l’évolution du projet.

J’espère vous reparler très vite de ce livre… en attendant, je laisse l’autrice vous en dire plus sur sa belle aventure ici, ici ou ici ! Lisez également cette petite interview très intéressante !

Pour les enfants : à la découverte des éditions Miette !

Qu’est-ce que cet éditeur a de différent des autres ?

Les éditions Miette sont une toute jeune maison picarde. L’origine géographique n’est peut-être qu’un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (voilà, vous avez une jolie chanson dans la tête grâce à moi ! De rien…). De nos jours, je pense qu’il est essentiel de faire découvrir de petites entreprises, des artistes locaux, plus proches de nous. Malgré les difficultés, le manque d’aides, Ghislaine Lamotte a tout de même décidé de prendre des risques et de créer, pour vos enfants, une maison d’édition qui leur ressemblerait tout en leur offrant la possibilité de s’épanouir.

Ainsi, les éditions Miette proposent des ouvrages simples, orientés vers des messages positifs, sans jamais être moralisateur ou prescripteur ! Les histoires sont belles, efficaces, bien écrites, magnifiquement illustrées, et la réflexion se fait d’elle-même dans l’esprit des petits lecteurs. Ici, pas d’approche genrée. Les livres ne sont pas destinés à un garçon ou une fille, mais bien à tous. Sans chercher à faire de révolution, les éditions Miette reviennent vers des valeurs essentielles : la tolérance, la vie en communauté, le partage, la bienveillance et tant d’autres ! Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le fait que ces livres sont stimulants et que confiance est faite aux enfants pour comprendre et réfléchir à leur lecture.

Pour vous donner envie de parcourir ces livres, voici mon avis sur les deux albums de leur catalogue, destinés aux petits à partir de 3 ans. A noter également, les éditions Miette proposent des livrets d’éveil pour que vos enfants apprennent en s’amusant, c’est par ici.

Le monstre de la clairière – Thierry Lamotte

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Je commence par l’album qui m’a le plus séduite. D’abord, d’un point de vue purement esthétique et visuel, il est extrêmement plaisant en raison de ses illustrations, dans un style « aquarelle » particulièrement travaillé ! Il est rare de voir des images d’une telle qualité dans des livres jeunesse ! L’ours, personnage principal de ce petit conte, est trop mignon, et s’avère être attachant. Ce que j’ai apprécié, c’est la subtilité de l’écriture et de l’histoire. Avec une intrigue toute simple, l’auteur sollicite l’intelligence de nos bouts de chou ! Tout en douceur, il leur suggère des valeurs de vivre ensemble, par exemple,  qu’ils envisagent avec liberté. Aucune interprétation n’est contrainte. Et cela, tout en leur faisant appréhender un univers bien peuplé, le monde de la forêt ! Avec une population si variée, comment vivre en paix et en harmonie ? Ce petit album démontre que tout est possible ! C’est un livre simple, efficace, bien écrit et illustré, qui ne peut laisser indifférents ni les enfants ni les adultes.

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Le grand voyage d’un petit nuage – Thierry Lamotte

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Cet album nous relate la belle histoire d’un petit nuage qui parcourt le monde sans jamais laisser tomber une seule goutte ! En effet, ce petit nuage voudrait bien offrir de la pluie, mais il aimerait que ce soit utile. Cela explique son périple ! Avec des illustrations magnifiques et un système de répétitions efficace avec les jeunes enfants, Thierry Lamotte apporte beaucoup à nos petits lecteurs. D’abord, il les fait voyager, en leur faisant découvrir une multitude de paysages : ville, océan, montagne… Mais c’est aussi un conte touchant et émouvant, qui permet aux enfants d’approcher en douceur les notions de bienveillance et de partage. Sur un plan plus « documentaire », car les albums servent aussi à l’éducation, les petits pourront découvrir le cycle de l’eau, les spécificités de chaque saison, les divers habitants qui peuplent les régions du monde qu’explore le nuage… En bonus, à la fin de l’album, un petit cahier d’activités vous est proposé, vous permettant ainsi de revenir sur les pages que vous avez parcourues et d’accompagner l’enfant dans son apprentissage. Vous pourrez alors savourer d’autant plus le talent de Thierry Lamotte qui orne son histoire de dessins splendides. En bref, comme dans Le monstre de la clairière, c’est une expérience de grande qualité que propose Thierry Lamotte avec Le grand voyage d’un petit nuage.

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Venez découvrir le site internet des éditions Miette !

Pour acheter les albums dont je vous ai parlé, c’est juste ici.

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Je remercie chaleureusement Ghislaine Lamotte, qui m’a permis de lire ces deux albums, pour sa confiance et sa gentillesse.

Enfin, bonne continuation et longue vie aux éditions Miette.

5 étoiles

#324 Le magasin jaune – Marc Trévidic

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Le résumé…

Au début de l’année 1929, un jeune couple rachète un magasin de jouets en faillite dans le quartier de Pigalle. Gustave et Valentine pensent qu’à vendre le bonheur, on ne peut que le trouver soi-même. Ils repeignent la boutique couleur mimosa : le magasin jaune naît. C’est un soleil. Les parents et les enfants tournent autour ; les jouets s’animent ; la vitrine s’illumine. Les odeurs et les bruits de la rue meurent à sa porte.
Mais au-dehors, le monde change. La crise financière puis politique obscurcit tout. Arrivent la guerre, l’Occupation allemande.
Le Magasin jaune sera-t-il préservé de la violence et de l’horreur ? Ou n’est-il qu’une prison d’illusions et de mensonges ? Gustave s’y enferme et y garde ses secrets. Valentine veut s’en échapper. Les enfants, seuls, continuent de jouer le jeu, avec à leur tête la princesse du Magasin jaune. Ils recréent le monde, l’imitent parfois, mais toujours préfèrent l’innocence du rêve à la violence du cauchemar.
De 1929 à 1942, de l’Art déco aux chars d’assaut, de Cole Porter à la musique militaire, Le Magasin jaune retrace l’histoire d’un lieu où joies et désespoirs se succèdent, où la résignation fait place à la résistance, tandis que le regard énigmatique et froid d’Arlequin nous met en garde : le bonheur est fragile comme une poupée de porcelaine.

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Marc Trévidic

Mon avis…

Le Magasin jaune est un roman dont l’intrigue s’étend essentiellement de l’entre-deux guerre à la période de la Seconde Guerre mondiale. On retrouve cependant des échos de la Grande Guerre, à travers la figure du père de Gustave notamment, et Marc Trévidic suggère avec subtilité les liens qui unissent les deux conflits. Il nous montre ainsi que l’Histoire est en quelque sorte un cycle, un éternel recommencement. Il situe son intrigue dans un cadre original : celui d’un charmant magasin de jouet, symbolisant l’enfance et sa persistance dans l’âme de chacun. Ainsi, il nous fait le portrait d’une époque violente, en la mettant en regard avec un univers tout à la fois féérique et attendrissant. Marc Trévidic joue sur les contrastes. Certains personnages, adultes, restent jeunes au fond d’eux, gardent l’espoir. D’autres, parfois des enfants, incarnent la cruauté du XXe siècle. L’auteur n’hésite pas à concevoir des êtres de papier complexes sur le plan psychologique. Leurs actes sont parfois inattendus, imprévisibles, à la manière de vraies personnes. Cela les rend d’autant plus attachants qu’ils sont imparfaits, comme nous tous. C’est pourquoi le récit familial prend toute son ampleur ici, on a envie de suivre les aventures de ces personnages, de la famille Pilon et de tous ceux qui l’entourent, du début à la fin.

Dans ce livre, j’ai beaucoup apprécié le regard tendre que pose l’auteur sur le monde qu’il nous décrit. Il est animé par l’espoir, l’optimisme, malgré les horreurs décrites ou suggérées. On a en effet un portrait fidèle de l’atmosphère parisienne sous l’Occupation, avec des scènes parfois brutales et toujours réalistes. Mais il y a surtout, dans ce roman, de véritables incarnations de la résistance, ou plutôt des résistances sous toutes leurs formes ! J’ai aimé que l’auteur sache rendre compte de la complexité et de la variété des réactions dans une telle situation. Tous les personnages agissent différemment, et chacun a ses propres motivations, ses raisons, ses buts. L’amour est au coeur de tout, bien sûr. Vous allez me dire que ça peut avoir l’air idéaliste tout ça, et je vous dirais oui, peut-être un peu. Et alors ? Après tout, la littérature est aussi là pour nous montrer que la lumière est toujours là, quelque part, même dans l’obscurité la plus profonde. En parlant de la Seconde Guerre mondiale, Marc Trévidic nous parle aussi d’aujourd’hui, de notre propre époque, de nous-mêmes. En bref, c’est un récit simple, fluide, tout à fait prenant, aux significations belles et profondes.

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En quelques mots…

parcours d’une famille
quand l’enfance rencontre l’horreur
résistance(s)
une très belle écriture
la petite histoire dans l’Histoire

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Titre : Le magasin jaune
Autrice : Marc Trévidic
Éditeur : JC Lattès
Date de parution : 07 mars 2018

5 étoiles

#297 Pas de deux – Delphine Cuveele et Dawid

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Le résumé…

C’est l’histoire d’une fille
(qui ne s’en laisse pas conter)
et d’un garçon
(qui ne s’en laisse pas conter non plus).
Luce et Taali ne se connaissent pas encore,
mais lancés de concert à la poursuite d’un drôle de rongeur…
ils en verront de toutes les couleurs !

Pour le pire comme pour le meilleur !

Taali, un nouvel élève, arrive dans la classe de Luce. En fin d’après-midi, lorsque retentit la sonnerie, tous deux partent dans la même direction, mais pas sur le même trottoir. En chemin, ils tombent sur une drôle de petite souris. Ni une, ni deux, Luce et Taali la suivent et vont vivre, ensemble, plein de joyeuses péripéties. La petite souris va leur en faire voir de toutes les couleurs !

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Mon avis…

J’avais beaucoup aimé l’excellent et très émouvant Passe-Passe de Delphine Cuveele et Dawid, aux éditions de la Gouttière. Je vous invite vivement à découvrir ces dernières, car elles ont un catalogue riche, avec des ouvrages tout simplement magnifiques ! Le nouveau livre du duo, Pas de deux, est tout en subtilité. Passe-Passe parlait d’un sujet délicat, la mort, et surtout le deuil, avec beaucoup de douceur et de tendresse. Pas de deux est tout aussi coloré, et très délicat. C’est une jolie bande-dessinée sans paroles, qui suggère de belles idées de tolérance, mais surtout qui nous montre une jolie amitié naissante. Les deux enfants, personnages principaux de ce petit conte, sont accompagnés d’une souris verte qui se fait tremper dans l’eau et dans l’huile – la pauvre – et permet aux petits de se retrouver et de partir à l’aventure.

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C’est une bande dessinée que l’enfant peut parcourir lui-même, ou accompagné d’un proche, et même les adultes y trouveront du plaisir. Dawid, l’illustrateur, a un talent fou. Les dessins sont simplement splendides. Le scénario est tout aussi travaillé, et à la fin nous avons une BD pour laquelle les deux artistes sont complémentaires. L’humour et la sensibilité vont de pair dans ce très joli livre. Pas de deux, comme Passe-Passe, est un ouvrage qui donne de la force aux enfants, qui influencera leur manière de voir le monde, et dans le bon sens ! Nous le savons, les livres ont un rôle à jouer sur le rapport qu’auront les enfants – et les futurs adultes – aux autres. Pas de deux fait partie des livres qui doivent avoir un tel rôle. C’est une oeuvre qui fait chaud au cœur. Allez, courez chez votre libraire avec votre enfant – ou pour le plaisir, comme adulte qui veut revenir quelques années en arrière – et découvrez cette merveille !

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Coup de cœur

#274 Les loyautés – Delphine de Vigan

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Le résumé…

«  Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d’innommable susceptible de se révéler un jour, comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ? Chacun de nous dissimule-t-il en lui-même ce démon silencieux capable de mener, pendant des années, une existence de dupe ? »

Mon avis…

Delphine de Vigan a sorti son nouveau roman, Les Loyautés. Assez différent de son précédent livre – D’après une histoire vraie – que j’avais adoré, il s’agit d’une histoire qui explore la thématique du secret, de la dérive lente et sournoise de la dépression chez l’enfant. De Vigan opte pour le point de vue d’une enseignante, confrontée à la détresse, qu’elle devine plus qu’elle ne voit, d’un jeune garçon. Celui-ci doit s’occuper de son père dépressif et suicidaire depuis son divorce, inversant ainsi les rapports parents-enfants, tandis que la mère ne veut pas entendre parler de son ex-mari, et donc ignore tout du poids qui repose sur les épaules de son fils. Bref, Delphine de Vigan nous peint un environnement dégradé et dangereux, dans lequel grandir sainement et s’épanouir est impossible. L’enseignante, elle, sent tout cela, mais personne ne la croit. Le garçon ne lui dit rien, ne cherche pas son aide. Et la question que l’on se pose, dans ce roman, c’est tout simplement : Quand ces deux êtres, faits pour se soutenir et s’accompagner, vont-ils se retrouver ? Mais aussi, le feront-ils à temps ? Ou encore, qui est le plus égaré des deux ? C’est un véritable tableau social auquel se livre ici Delphine de Vigan, en montrant la misère psychologique que peut rencontrer l’être humain. C’est aussi un récit bouleversant qui fait réfléchir, nous pousse à nous interroger, à nous ouvrir un peu plus au monde. C’est un roman qui parle de la société telle qu’on la connaît, telle qu’on l’ignore aussi parfois.

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#196 Le prince de la brume – Carlos Ruiz Zafon

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Le résumé…

1943, Angleterre. Fuyant la guerre, la famille Carver – les parents et leurs trois enfants, Max, Alicia et Irene – se réfugie dans un village de bord de mer. Leur nouvelle maison appartenait précédemment à un riche couple qui a quitté le pays après la mort de leur petit garçon, Jacob. Peu après son emménagement, la famille Carver est confrontée à de troublants événements. La maison de la plage paraît hantée. Quelque chose ou quelqu’un rôde entre les murs. Max et Alicia commencent à enquêter sur les circonstances obscures de la mort de Jacob. Roland, un adolescent du village, les aide. Il les entraîne dans des plongées autour d’un cargo qui a coulé dans la baie après une tempête, des années auparavant. Autour de cette épave, tout respire la peur : les poissons ne s’y risquent jamais, des ombres paraissent à l’affût derrière les cloisons rouillées et dans les coursives délabrées… Et c’est Roland qu’elles épient, Roland dont elles veulent se saisir. Qui accumule les pièges mortels autour du jeune homme ? Pourquoi Roland est-il l’objet d’une si terrible haine ? En menant leur enquête, Max et Alicia exhument involontairement les secrets du passé. Un passé terrible dont émerge un être machiavélique, le Prince de la Brume… Doté de pouvoirs diaboliques, le Prince de la Brume peut emprunter toutes les formes et tous les visages. Il est le maître d’une troupe de grotesques statues à demi-vivantes qui ont élu domicile dans le jardin de la maison des Carver… Le Prince de la Brume réclame le paiement d’une dette contractée peu avant la naissance de Jacob. Une dette dont Roland est le prix… S’ils veulent sauver leur ami, Max et Alicia doivent affronter l’être maléfique sur son territoire : dans le jardin des statues vivantes mais aussi dans le terrifiant cargo enseveli sous les eaux.

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Mon avis…

Comme les autres romans de Carlos Ruiz Zafon, Le Prince de la Brume est excellent. Et non, je ne tourne pas autour du pot. L’auteur avait pour projet de faire un livre qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes, une sorte de conte fantastique pour tous les âges. Je peux d’ores et déjà vous dire que ce pari est amplement réussi. Honnêtement, c’est probablement un des livres fantastiques les plus passionnants que j’ai lu. Il n’est pas extrêmement long mais il est d’une efficacité redoutable. Il fait parfois frissonner, il est toujours très intrigant, constamment prenant. En fait, on ne peut pas s’empêcher de tourner les pages jusqu’à avoir enfin la solution du mystère. Carlos Ruiz Zafon a le talent de créer des personnages attachants, qui pourraient être ses lecteurs, et de les placer dans des situations des plus banales aux plus étranges, jusqu’à les transporter aux confins de la réalité. Le Prince de la Brume est parfaitement réussi, l’ensemble est un concentré du talent de son auteur. Si vous n’avez jamais lu de romans de Carlos Ruiz Zafon, vous pouvez commencer par celui-ci, le prêter à vos frères et soeurs, à vos parents ou à vos enfants… Et vous aurez forcément envie de lire les autres, à commencer par L’ombre du vent. L’avantage de ce roman, c’est qu’il est très efficace, et qu’on ne peut pas être déçu. Je pense vraiment qu’il peut convaincre tout le monde : adultes comme enfants, amateurs de fantastiques comme non-initiés… Je pose un léger bémol si vous avez une terrible phobie des clowns. Nous somme loin de Stephen King et son Ça, je vous rassure, mais il y a un clown qui erre dans le roman et n’est pas toujours très rassurant… Et oui, on est dans le fantastique horrifique mais très subtil et très accessible. Une belle initiation au genre et un plaisir pour les passionnés !

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Ma note…

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